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La médecine par les plantes. Par Stewart & Janet Farrar, traduction Lune. Extrait du Chapitre « Guérison » de The Witches’ Way, éditions Phoenix.
- Introduction : à propos de la guérison
- Guérison et plantes (vous êtes ici)
- Guérison et sortilèges
- Guérison et aura (à traduire)
- Guérison et psychologie (à traduire)
- Introduction
Les sorcières sont naturellement attirées par la phytothérapie, car l’Art est une religion basée sur la Nature, et l’étude des herbes est une voie fertile pour développer leur harmonisation avec Gaïa, l’organisme-Terre, à tous les niveaux.
Pour employer les herbes dans le but de la guérison, vous devez :
- Savoir où les trouver,
- être capable de les identifier de manière infaillible,
- être très bien informé sur les effets et les propriétés de toutes herbes que vous utilisez.
Tout cela peut paraît évident, mais il existe des gens qui combinent enthousiasme mystique pour les cures « naturelles » et approche insouciante de leur utilisation, et c’est juste mauvais.
Heureusement, on peut apprendre et pratiquer la phytothérapie une plante à la fois. C’est (sauf si vous prenez des cours professionnels sur le sujet) réellement le meilleur moyen. Vous étendez ainsi votre répertoire progressivement. Vous pouvez commencer en choisissant des plantes qui sont célèbres pour guérir des maux simples et dont il est peu probable qu’elles entrent en conflit avec un traitement prescrit par un médecin (bien que vous devrez toujours vérifier cela aussi).
Prenons deux exemples :
- Une infusion de fleurs de sureau est un traitement apaisant pour les coups de soleil. Par chance, le sureau est en fleurs juste au moment où les coups soleil peuvent se produire, et il est très facile à identifier. Vous pouvez en toute sécurité utiliser cette infusion sur vos coups de soleil et ceux de vos amis, et vous gagnerez en confiance (et accroîtrez votre réputation) lorsque l’on constatera votre travail. Quiconque peut préparer une tasse de thé, peut préparer une infusion ; la prochaine étape est d’apprendre une technique un peu moins facile, la préparation d’un onguent ; ainsi vous serez prêt à traiter les coups de soleil plus tardifs dans la saison, lorsque la floraison aura pris fin. (Ou vous pourrez infuser les fleurs séchées.)
- Pour le second exemple, prenons la petite éclaire ou ficaire fausse-renoncule ou encore herbe aux hémorroïdes (Ranunculus ficaria), une fleur printanière précoce ; c’est, comme son nom populaire l’indique (ndlt : « herbe aux hémorroïdes »), un excellent remède contre les hémorroïdes. La plante entière est récoltée pendant sa floraison puis séchée. Elle peut également être utilisée soit en infusion soit en onguent. Elle est facile à identifier (vous ne devez pas la confondre avec la grande éclaire (Chelidonium majus) par exemple, que l’on emploie différemment), mais une fois que vous l’aurez bien observée vous ne l’oublierez jamais. Elle fonctionne parfaitement et, étant donné la nature douloureuse de l’affection qu’elle traite, il est possible que vous soyez quelque peu envahi par des patients reconnaissants et embarrassants.
Le point essentiel à retenir pour ces deux exemples, c’est que vous ne pouvez pas faire de mal avec l’une ou l’autre en faisant un mauvais diagnostic ; et il sera probablement presque bon.
Ensuite, dans votre progression « plante par plante », vous pourrez tourner votre attention vers l’euphraise (Euphrasia officinalis) pour les yeux irrités – une fois encore, assurez-vous que le patient voit un docteur si l’inflammation persiste, il est possible que cela soit un symptôme d’une affection plus grave ; ou le souci officinal (Calendula officinalis) qui est un stimulant utilisé en traitement local de différentes sortes – mais évitez le souci d’eau (Caltha palustris) qui est fortement irritant et peut causer de sérieux effets indésirables lorsqu’il est employé sans une stricte connaissance.
Le principe à suivre : ne courez pas avant de savoir marcher. Constituez votre répertoire avec des herbes sûres, une par une, et n’outrepassez jamais vos propres connaissances.
Si vous pouvez le faire sous les conseils d’un herboriste expérimenté, alors c’est encore mieux. Autrement, vous devez étudier, et vous référer constamment à des livres sérieux.
Un classique : le Culpeper’s Complete Herbal, écrit par un docteur astrologue du XVIIe siècle, Nicholas Culpeper, régulièrement réimprimé depuis sa première édition et toujours dans les bacs. On peut deviner sa sagesse dans le fait que les livres modernes sur le sujet le citent très souvent.
Parmi les traités modernes sur les plantes, le Potter’s New Cyclopaedia par R. C. Wren est clair et concis ; mais le travail le plus profitable que nous ayons trouvé est celui de Mrs M. Grieve : A Modern Herbal, dont la première publication date de 1931. L’apprentissage professionnel mis à part, un herboriste en devenir ne peut pas mieux faire que de donner totalement sa confiance à Mrs Grieve.
Pour l’identification des plantes, une fois encore dans l’idéal, c’est qu’elles vous soient montrées dans leur milieu naturel par quelqu’un qui les connaît vraiment. Mais même cela (d’ailleurs vous ne pouvez pas vous promener avec votre ami en laisse partout où vous allez) devra être complété par de savants livres. Pour l’Angleterre et l’Irlande, le travail le plus complet et pratique reste le Concise British Flora in Colour de Keble Martin, avec des dessins précis de 1486 espèces et plus encore de descriptions ; il est devenu notre bible botanique partout où nous allons. En complément de cela, nous apprécions beaucoup le Wild flowers of Britain de Roger Phillip, qui est entièrement illustré par des photographies en couleurs.
Apprenez tout ce que vous pourrez des traditions locales, en particulier si vous vivez à la campagne ; mais rappelez-vous qu’il faut séparer le bon grain de l’ivraie, et de fait, recroisez les informations avec Culpeper, Potter ou Mrs Grieve (avec discrétion ou votre source pourrait bien s’offenser et se tarir).
En parlant de tradition locale, et en déviant légèrement du sujet, c’est dans le comté de Mayo que nous avons compris l’origine de l’expression « the hair of the dog that bit you »*. Il faut la prendre au sens littéral. Nous avons vu un voisin, qui avait été mordu par un chien (le chien l’ayant mordu plus ou moins involontairement), prendre un poil de la robe du coupable et le placer sur la blessure. Coïncidence ou pas, elle était complètement guérie le lendemain.
(NdlT : l’expression « the hair of the dog that bit you » signifie littéralement « les poils du chien qui vous a mordu », mais on l’emploie pour dire que le remède à la gueule de bois est de boire de l’alcool ou, en d’autres termes, cela renvoie à la notion de combattre le mal par le mal. L’expression vient de la pratique de frotter sur la blessure les poils du chien qui vous a mordu afin de la guérir)
Suite : guérison à l’aide de sortilège (à traduire)