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Sorcellerie préhistorique. Extrait de “The Temple of Chamanic Witchcraft”. Par Christopher Penczak, traduction J.C.
Quand je dirige des ateliers de chamanisme, lors des présentations j’entends des histoires d’étudiants qui, comme moi, sont d’origine européenne. Ils me disent qu’ils ont cherché la spiritualité dans les traditions des indiens d’Amérique, qu’ils battent le tambour et vont dans des huttes de sudation, et comme ils sont tristes de constater que leur propre culture est rigide et dogmatique et qu’elle n’a aucune considération pour les traditions spirituelles personnelles. Ils me demandent pourquoi nous n’avons pas nos propres chamans ? Pourquoi n’avons-nous pas perpétué ces traditions ? Mais nous l’avons fait ! Nos chamans se sont appelés sorcières.
Quand je retrace l’histoire de la sorcellerie et du paganisme, je me trouve des ancêtres spirituels jusqu’à l’âge de pierre. Il est prouvé qu’à cette époque un culte était rendu à la Déesse. Dans ces cultures apparemment primitives, on trouve des preuves de rituels et de cérémonies. Leur survie dépendait directement de la nature. Ces peuples ont appris à vivre en harmonie avec la nature et à prospérer avec elle. Ils honoraient la Terre leur Déesse Mère, et peut-être aussi le Dieu Père sous forme de céréales, du soleil, ou d’un animal. Ils croyaient que la magie, le divin, et l’esprit était dans toutes les choses. Ils travaillaient avec ces esprits pour créer des changements, et cela allait d’une chasse réussie à la chute d’une pluie abondante.
Ces tribus avaient leurs guides spirituels. Ils avaient un sens profond de leurs capacités psychiques et du lien avec le monde des esprits. Ils pouvaient contacter les esprits et les dieux afin de recevoir des informations venant des terres invisibles pour d’aider la tribu. Il est fort probable qu’une grande partie de ces sages étaient des femmes, puisque dans les sociétés de chasseur-cueilleur, les femmes étaient protégées en raison de leur pouvoir de donner la vie. Les hommes âgés et les chasseurs blessés qui en avait la capacité spirituelle pouvaient rejoindre ces femmes, offrant ainsi aide et conseils aux tribus. Voilà l’origine de l’archétype de la sorcière, du vieux sage magicien, et du guérisseur blessé. Ils furent les premiers chamans.
Alors que leur société devenait agricole, beaucoup de ces sages ont créé les premiers temples et sont devenus les premiers prêtresses et prêtres.
Ils ont adopté les outils de cette nouvelle société (l’écriture….) dans leur art. Par la suite ces mystiques ont créé les hauts arts de la magie cérémonielle et du culte. Ces prêtresses et prêtres ont influencé les dirigeants des pays méditerranéens, du Moyen-Orient, et d’Egypte.
Certains sages ont choisi de rester en marge de la société. Ils ont continué à pratiquer comme par le passé sans avoir un temple. Ils n’avaient pas d’écoles pour se former, mais conservaient un enseignement personnel et individuel. Ils ont continué à utiliser les herbes et à soigner. Ils étaient en contact très étroit avec la nature, les éléments et les animaux, et ont perpétué leur lien avec eux pour pouvoir aider ceux qui en avaient besoin. Les nouveaux citadins se rendaient plus facilement dans les temples, alors que les paysans des campagnes cherchaient l’aide des sages, femme ou homme.
Ainsi les traditions se sont conservées, alors que les empires se développaient et s’émiettaient. De nombreuses tribus venant de l’Est, comme les Celtes et les Teutons, se sont étendues à travers toute l’Europe, absorbant la culture, les mythes, et la magie des populations en place, ceux qui avaient érigé les tertres, les cercles de pierres, et les menhirs. Lorsqu’on recherche les racines préhistoriques des techniques chamaniques de base on réalise quelles ont une origine commune. Ce que nous appellerions maintenant les formes européennes de chamanisme ont survécu et se sont épanouies dans de nombreux pays, se modifiant avec des temps. De la femme médecin préhistorique à la sorcière médiévale, leur rôle était le même, soigner, connaître les plantes et mettre les enfants au monde, et agir comme un pont entre les mondes.
Ce n’est qu’avec l’épanouissement du christianisme que les traditions magiques et chamaniques d’Europe ont été considérées comme démoniaques. Intimement lié avec ce que nous appelons maintenant les anciennes religions païennes, ceux qui pratiquaient les arts magiques, ceux qui entraient en contact avec les forces spirituelles des mondes visibles et invisibles, sont devenus la cible de persécutions. Les anciens Dieux furent qualifiés de démons, et ceux qui les honoraient furent considérés comme malfaisants aux yeux de l’église. Les sorcières furent nos chamans, et nous et notre culture avons chassé la plupart d’entre elles et avons obligé les autres à se cacher. Comme la logique, la science, et la technologie ont remplacé les anciennes formes de mysticisme, les sorcières ont été assimilées aux contes de fées et on ne les prend plus au sérieux.