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Le Calice
Le calice ou la coupe était aussi une « relique » templière. Comme je l’ai dit, la sorcière également révère le calice, qui semble remonter aux anciens cultes de fertilité.1
C’est un sujet que je me dois d’expliquer. Au début, j’ai été surpris par l’absence de la coupe parmi les outils de travail des sorcières et par l’ajout de l’insignifiant pentacle, censé être employé pour commander les esprits. En outre, il faut le reconnaitre, les sorcières utilisaient une forme de spiritualisme, elles demandaient aux esprits des défunts de revenir et communiquer avec elles. Elles ne les évoquaient généralement pas, c’est-à-dire qu’elles ne commandaient pas aux esprits ou aux Elémentaux d’apparaitre pour ensuite, par le biais d’ordres, de ruse ou de sacrifices, les conduire à accomplir des services. Le plus souvent parce que, du fait de leur connexion aux sorciers2, ils avaient connaissance de leurs pratiques.
De plus, dans l’explication sur les outils rituels, il est fait mention de telles questions. La réponse que j’en déduis est la suivante : aux temps des bûchers, cela a été fait délibérément. Toute mention du calice conduisait à une débauche de torture, car leurs persécuteurs disaient qu’il s’agissait d’une parodie de la Messe ; c’est aussi la raison pour laquelle le passage sur le bâton de chevauchement ou le mât de danse (« le balai ») a été supprimé. On leur a substitué l’encensoir et le pentacle, des explications ont été conçues pour répondre aux attentes de leurs persécuteurs. Si toutes racontaient plus ou moins la même histoire sur ce qu’elles avaient appris (parce que c’était en fait vrai et que cela concordait avec l’histoire des autres) pourquoi se donner la peine de poursuivre les tortures ?
La sorcière était déclarée coupable et si elle ne s’échappait pas ni ne mourrait en prison, elle était rapidement brûlée et ses problèmes prenaient fin. C’était la pauvre misérable, qui n’était pas une sorcière initiée, qui était torturée encore et encore, car elle ne savait que dire et ne pouvait inventer d’histoire acceptable. Cette explication me semble plausible.
Naturellement, des sorcières solitaires ont parfois tenté de travailler avec les élémentaux, mais l’impression générale est la suivante : « Celles-ci sont habituellement mauvaises, cela porte malheur que d’avoir affaire avec elles. La déesse est douce et aimable, et n’aimerait pas cela. C’est une erreur d’aller à l’encontre de ses enseignements. » Bien sûr, je parle uniquement pour les sorcières appartenant au culte. La vieille guérisseuse de village, diseuse de bonne aventure, type peut accomplir n’importe quoi.3
1 Gardner 1, 77.
2 Ndlt : Sorcerer, dans le texte, (sorcier) et non pas witch (sorcière), terme qu’utilisait Gardner pour désigner les membres (aussi bien hommes que femmes) de la Wicca. Il faisait une nette distinction entre les « sorcières » d’une part et les « mages et les sorciers » d’autre part. L’intérieur du cercle des sorcières correspond au domaine des dieux, alors que le mage ou le sorcier trace un cercle pour y convoquer esprits et démons, afin qu’ils exécutent ses ordres, tout en restant protégé d’eux (voir Witchcraft today de Gardner).
3 Gardner 1, 125.
Crédit photo : www.wherewitchcraftlives.org
Calice et livre des ombres de Doreen Valiente.