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Retour au sommaire « Les propos de Gardner ». Traduction & adaptation : Lune.
La tradition dans le Cercle et le Cône de Pouvoir
Les cérémonies de sorcellerie comprennent :
- Des hommes et des femmes qui dansent nus
- et prient un dieu cornu.
- La stimulation par le vin, la musique et le tambour.1
La tradition veut que le feu soit présent sur l’autel, sous une forme ou une autre, généralement celle d’une bougie placée au centre du cercle. D’autres bougies sont également disposées autour du cercle lui-même. Ce cercle est tracé dans l’idée de « contenir » le « pouvoir » qui y est accumulé, puis le diriger vers un point focal, afin de pouvoir, en quelque sorte, atteindre un but en levant ce pouvoir. Cette focalisation de la force est appelée « Cône de Pouvoir ». De l’encens est également utilisé et j’ai lu dans la littérature Spiritualiste que, selon certains médiums, ce « pouvoir » est émis par les flammes nues, un bol d’eau et l’encens. Tout ceci est présent sur l’autel des sorcières.2
Elles disent que les sorcières, par une pratique constante, peuvent entrainer leur volonté à fusionner à cette force nerveuse, ou quoi qu’elle soit, et que leurs volontés réunies peuvent la projeter tel un rayon de force ou bien qu’elles peuvent employer d’autres méthodes pour acquérir la clairvoyance ou même pour libérer leur corps astral. Ces pratiques comprennent l’augmentation et l’accélération du débit sanguin ou dans d’autres cas son ralentissement, ainsi que l’utilisation de la force de volonté.3
Selon les sorcières, le corps humain est le grand réservoir du « pouvoir ». Les sorcières croient que « le pouvoir » réside en elles-mêmes et que leurs rites servent à l’en faire émerger. Cette croyance constitue la grande différence entre elles et les praticiens de la « magie cérémonielle », blanche ou noire. Ces derniers procèdent par l’invocation ou l’évocation des esprits, parfois des démons, qu’ils cherchent à contraindre à les servir. Ce n’est pas dans les façons des sorcières, même si elles croient que des esprits serviables, humains ou autres, viennent assister à leurs rites de leur propre chef et que les sorcières présentes ayant développé « la Vue » (c’est-à-dire la clairvoyance) sont capables de voir de tels esprits.4
Il existe une pratique sorcière qui consiste à générer un maximum de pouvoir, puis à énoncer clairement ce qui est demandé, en terminant par une formule dont je peux donner les deux dernières lignes. Celles-ci s’assènent comme un dernier coup de marteau :
« Comme je le veux, ainsi soit-il, lançons le sort et ainsi qu’il s’accomplisse. » 5
Il [Gardner] avait remarqué certains liens entre le Voodoo et la Sorcellerie : « si la méthode pour générer le pouvoir diffère, ils l’utilisent de la même manière. » 6
Mystérieusement, on enseigne également aux sorcières qu’à « l’intérieur du cercle, elles sont entre les mondes » (ce monde et le suivant) et que « ce qui se produit entre les mondes ne concerne pas ce monde. » Pour former cet accumulateur de volontés, une intelligence masculine et une intelligence féminine sont nécessaires dans un couple. En pratique, il s’agit habituellement d’un mari et de son épouse, mais parmi les gens plus jeunes souvent se nouent des liens affectifs qui se terminent généralement par un mariage. Bien sûr, il y a aussi des gens seuls et certains d’entre eux sont mariés mais leur conjoint ne sont pas, pour une raison ou une autre, membre du culte.7
Ses propres [celles de Gardner] impressions psychiques (« pressentiments » ou équivalents) se manifestaient par une sensation étrange mais précise au niveau du plexus solaire. Ce phénomène s’était si solidement installé que son épouse avait l’habitude de lui demander de soumettre les problèmes à son ventre pour savoir ce que ce dernier avait à en dire. Il avait découvert que le lien entre l’intuition et l’extase était très étroit. Il pouvait l’induire grâce aux méthodes des Sorcières mais uniquement lorsqu’il pouvait être avec les bonnes personnes, pour l’y aider. Bien entendu, ceci implique la croyance en une certaine réalité substantielle de la supposée « force » qui produit ou favorise le contact psychique.
Est-ce que cette intuition se produit à chaque fois que l’on y prête attention ? Pas pour tout le monde ; et on peut la perdre. La pratique et la croyance sont les conditions requises, pour les sorcières, tout comme dans les autres religions extatiques d’antan.
Le changement de conscience observé chez les yogis est une étape vers le développement de l’intuition et de l’extase ; mais qui est produit seulement en partie par des moyens chimiques. Gardner remarque que la rétention de la respiration, qui oblige les poumons à contenir une quantité inhabituelle de dioxyde de carbone, est l’un des facteurs les plus importants. Du point de vue physique, rester assis pendant de longues périodes dans une position inconfortable et peu naturelle affecterait la circulation sanguine et donc l’appareil respiratoire. Ce qui, par conséquent, influe sur le cerveau : et la transe pourrait bien en résulter, en particulier si elle est facilitée par la méditation et la contemplation qui visent à ce que le praticien entre en transe.8
J’ai montré une photo de ces fresques [dans la Villa des Mystères, à Pompéi] à une sorcière anglaise qui l’a regardée très attentivement avant de déclarer : « ainsi, ils connaissaient les secrets en ce temps-là. »9
Or, les rites et cérémonies des sorcières sont de nature à fixer votre esprit sur l’objet du travail. Personnellement, j’estime aussi qu’ils ont un effet important sur la levée des inhibitions et qu’ils vous placent dans le bon état d’esprit. En effet, je pense que ces méthodes permettent d’obtenir bien plus que cela, mais bien entendu, tout dépend de vos objectifs.
Les sorcières apprennent que la magie est contagieuse, ce que vous faites à un objet matériel, qui a été une partie du corps de quelqu’un ou qui a été en contact étroit avec le corps de celui-ci et qui a absorbé son aura, pourrait avoir un effet sur cette personne-là, même à distance, elles appellent ça « former le lien ».
Elles croient également qu’il est possible de former un lien mental sans aucun objet matériel ; mais comme disait Kipling, ceci est une autre histoire.
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