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Une chronique du Reiki. Par Craig J. Farquharson, traduction Artus & adaptation Lune
Sources: Spirit of Reiki par Frank Arjava Petter, Reiki Plain and Simple Vincent Amador, The Reiki Threshold, Hiroshi Doi
5 août 1865, Mikao Usui naquit à Tania-Mura (aujourd’hui Miyama-cho) au Japon. Il grandit dans une famille bouddhiste tendai avec sa sœur et ses deux frères, l’un d’eux étudia la médecine.
1869, Usui entra dans un monastère bouddhiste tendai près du Mont Kurama (la montagne de la selle de cheval). Une partie de son enseignement comprenait le kiko (Qigong japonais).
1877, Usui s’entraîna au Yagyu Ryu (l’art des armes blanches des Samurais) et atteignit le niveau Menkyo Kaiden (NDT Maître) l’année de ses 20 ans. Il étudia également d’autres arts martiaux et devint très connu dans de nombreuses formes d’arts où il reçut un rang élevé.
1878-1912, L’Amérique célébra le centenaire de l’amiral Perry, qui exécuta un blocus du port de Tokyo (1853), et força le Japon à ouvrir ses frontières au reste du monde. Cela ouvrit le Japon aux influences occidentales. (L’ère du Meji (1868-1912) sous l’empereur Mutsushito)
Pendant ce temps, Usui eut de nombreuses professions, fonctionnaire, employé de bureau, industriel, journaliste, gardien de prison. Au début de sa vie, il souffrit de l’adversité ou de l’absence de sécurité de l’emploi. Il occupa par la suite une position de secrétaire privé (garde du corps) de Shimpei Goto qui était directeur des chemins de fer, directeur des postes et secrétaire d’état.
Usui se maria pendant cette période. Sa femme était originaire de la famille Suzuki, son prénom était Sadako, ils eurent un fils et une fille. Le prénom de son fils était Fuji, qui perpétua la famille Usui. Il naquit en 1908 ou 1909, et au moment de la mort de son père, Fuji avait 19 ans. Fuji pourrait avoir enseigné le Reiki dans le village de Taniai. Selon la pierre tombale de la famille Usui, le prénom de la fille était Toshiko et elle mourut le 23 septembre 1935 à l’âge de 22 ans. Usui enseigna le Reiki à la nièce de sa femme Tenon-in (aka Mariko-Obaasan) qui était nonne bouddhiste tendai. En 2003, elle avait approximativement 108 ans.
Usui voyagea en Chine, en Amérique et en Europe entre 20 et 40 ans pour étudier la mode occidentale, à savoir la médecine chinoise et occidentale, la psychologie et le Kyoten (enseignement bouddhiste). Malheureusement, un mythe populaire (l’un de ses nombreux mythes sur Usui) raconte qu’il a été directeur de l’université de Doshida et qu’il a fréquenté l’université de Chicago. Ceci est faux et a été vérifié dans les deux cas (voir l’appendice dans « Spirit of Reiki » pour les photocopies des lettres) et jamais, à aucun moment, il n’a été théologien chrétien, il a été bouddhiste tendai ou zaike (prêtre possédant une maison) toute sa vie.
Son grand ami de toujours, Toshihiro Eguchi, a décrit Usui comme quelqu’un de très franc et conflictuel. Ses amis étaient souvent préoccupés par son bien-être. Sa réponse était « juste pour aujourd’hui tu ne t’inquiéteras pas », l’un des principes du Reiki. Selon l’un de ses étudiants encore en vie, Usui était gros physiquement, calme d’une certaine façon et très puissant.
Il ne supportait pas les imbéciles et pouvait être assez corrosif. Il pouvait être suffisant, fâché, assez impatient, surtout avec les gens qui voulaient des résultats sans travailler pour cela.
Pendant sa vie, Usui s’est associé avec de nombreux hommes et femmes d’une très grande valeur spirituelle. Certains étaient célèbres au Japon, par exemple Morihei Ueshiba (créateur de l’aïkido), Onasiburo Deguchi (fondateur de la religion Omoto) et Toshihiro Eguchi (qui a fondé sa propre religion et était un très bon ami de Usui). Il y a aussi des liens entre Usui et Mokichi Okada, le créateur du Johrei (NDT : Méthode similaire au Reiki) et Jigoro Kano, le créateur du judo.
A un certain point dans ses études, selon Hiroshi Doi, un membre de Usui Ryoho Gakkai (école) au Japon, Mikao Usui pensait que le but ultime de la vie était d’essayer de la comprendre.
Après un certain temps, il a finalement vécu une illumination : le but ultime de la vie était pour lui Anshin Rytsu Mei – l’état où l’esprit est totalement en paix, savoir quoi faire de sa vie, ne pas s’énerver pour rien. Doi dit qu’après cette révélation, Usui a fait des recherches intensives pour essayer d’atteindre ce but. Finalement il s’est tourné vers un maître zen pour savoir comment atteindre ce but. Le maître lui a répondu « si tu veux savoir, meurs ! » Usui-Sensei a perdu espoir à ce moment et il s’est dit « ma vie est finie ».
Alors il alla sur le mont Kurama et décida de jeûner jusqu’à ce qu’il meurt. Ainsi il semble que – en tout cas selon Hiroshi Doi – Usui cherchait un moyen pour connaître son but dans la vie et être satisfait, et en dépit de toutes ses recherches exhaustives, il ne trouvait pas de moyen d’atteindre cet état.
Le conseil du moine l’avait incité à aller sur le mont Kurama et réaliser une méditation et un jeûne de 21 jours. Nous savons que Usui Sensei a accompli une méditation appelée la ‘repentance du lotus’, qui est issue du bouddhisme tendai. Usui a conduit cette méditation et, selon sa plaque commémorative, Usui a vécu une illumination ou satori, qui l’a conduit au développement du Reiki.
Usui a réalisé cette méditation cinq fois durant sa vie, et le système Usui n’a pas été quelque chose de nouveau qui lui est venu dans un flash d’inspirations, mais un système qui a pris racine dans de nombreuses traditions existantes. Usui enseignait déjà son système longtemps avant d’avoir réalisé cette méditation. Originellement, le système Usui n’avait pas de nom, bien qu’on l’appelait ‘méthode pour accomplir sa perfection personnelle’. Ses étudiants semblent avoir mentionné ce système en tant que Usui Do ou Usui Te-ate (imposition des mains Usui). Le nom Reiki est venu plus tard par les fondateurs du Gakkai.
Le mont Kurama, où Usui a accompli une des ses méditations, est une montagne sacrée. Elle se situe près de Kyoto, l’ancienne capitale du Japon, un lieu qui est le cœur spirituel du Japon – un lieu avec des centaines de temples représentants une gamme complète des divinités. Le mont Karuma est aussi important pour les arts martiaux, étant un endroit où les esprits de la montagne – tengu – sont réputés donner des secrets de combat aux Samouraïs. Morihei Usheiba, fondateur de l’aïkido accompagnait souvent ses étudiants dans la vallée mystique de Shojobo pour des entraînements.
Avril 1921, selon Tenon-in, le plus ancien étudiant de Usui encore en vie, les affirmations (cinq principes) ont été esquissées par Usui 4 ans avant la création du système de guérison par imposition des mains (Usui Teate) enseignée par la Usui Reiki Royho Gakkai (société).
Les cinq principes (Gokai) de Usui Sensei
La méthode secrète pour inviter la joie
Une médecine merveilleuse contre les maladies du corps et de l’esprit.
Juste pour aujourd’hui tu ne te mettras pas en colère
Juste pour aujourd’hui tu ne t’inquiéteras pas
Juste pour aujourd’hui tu seras reconnaissant
Juste pour aujourd’hui tu feras ton travail honnêtement
Juste pour aujourd’hui tu témoigneras amour et respect envers tout ce qui vit
Matin et soir tu t’assoiras en position Gassho.
Répète ces mots à haute voix et dans ton cœur.
Entretiens ton corps et ton esprit.
Usui Reiki Ryoho
Le fondateur Mikao Usui
Avril 1922, Mikao Usui ouvrit sa première école à Harajuku, Tokyo, et il employa un petit manuel qu’il avait commencé à utiliser aux alentours de 1920. Il ne contient pas de position de mains pour soigner les autres, il contient des principes, des méditations et de la poésie waka (de l’empereur Meji).
Parmi les personnes à qui il enseigna, 50-70 on atteint le premier niveau du second degré et peut-être 30 pour le deuxième niveau du second degré. Usui Sensei entraîna 17 personnes au niveau Shinpiden. Il y eut cinq nonnes bouddhistes, trois officiers de la marine et neuf autres personnes, dont Eguchi. Celui-ci est réputé pour avoir été le principal étudiant/ami de Usui. Eguchi créa ensuite sa propre religion appelée Tenohira-Ryouchi-Kenyuka, qui était une remise au goût du jour du shinto, qui reprenait ses anciennes racines chamaniques.
1923, le tremblement de terre Kanto frappa à 80 km de Tokyo, détruisant Tokyo et Yokohama. On estime que 140.000 personnes sont mortes pendant le tremblement ou les incendies qui l’ont suivi. Ce fut la plus grosse catastrophe naturelle de l’histoire du Japon, et Usui donna de nombreux traitements aux victimes. Le mémorial de Usui dit que Usui Sensei « a tendu ses mains d’amour aux personnes qui souffraient », et en reconnaissance de son service rendu au peuple pendant cette période d’urgence, on lui donna un doctorat honorifique.
1925, Usui commença à offrir des traitements gratuits à des non doka (non étudiants) qui venaient au dojo. Quand plusieurs amiraux de la marine (dont Ushida et Taketomi, les fondateurs de Usui Reiki Ryoho Gakkai) joignirent les cours de Ushui Sensei en 1925, un soudain changement se produisit dans la structure de cours de Usui Teate. Peut-être à cause de leur standing, ils ont davantage secoué le dojo, et un nouveau système de travail sur l’énergie personnelle commença à émerger au coté de Usui Teate.
Le nouveau système inclut les concepts de guérison par imposition des mains de Eguchi et sa cérémonie (reiju) de transfert d’énergie (que Usui trouve d’un ton religieux) et les amiraux appelèrent cela le Ushui Reiki Ryoho (une phrase issue des concepts ou préceptes originaux de Usui).
C’est à ce moment-là que les quatre symboles du Reiki, que nous connaissons aujourd’hui, ont été introduits à partir d’enseignements bouddhistes, par Usui et Eguchi. Ils étaient utilisés comme mantras et outils de concentration pour permettre aux étudiants de saisir l’idée du travail d’énergie plus rapidement, plus complètement et plus facilement par des méthodes généralement connues chez la plupart des moines bouddhistes. Bien que non secret dans la culture japonaise, ils sont sacrés et ont un sens plus profond. Il n’ont jamais fait partie du Usui Teate original. Ils sont arrivés avec l’enseignement Gakkai en 1925. (c’est à ce moment que le rituel de sensibilisation a été développé).
CKR – Le sens actuel de CKR est, le Reiki s’écoule maintenant en cet endroit.
Il y a une signification ésotérique additionnelle, réalisation de la nature de Bouddha, qui représente l’éveil spirituel à travers le corps matériel. Le symbole CKR est un idéogramme – une représentation picturale d’une idée spécifique. CKR est dérivé de l’idéogramme kanji Hum et du symbole japonais Mao qui signifie Choku pour enraciner le miracle de Rei.
SHK – Le sens actuel de SHK est, l’esprit compatissant de Bouddha.
Dans le cadre du système du Reiki, il peut seulement être utilisé en collaboration avec CKR. Le symbole précurseur pour le développement de SHK peut être trouvé dans presque tous les cimetières japonais. A cet égard, SHK est aussi le symbole du nettoyage spirituel de l’attachement dans le contexte bouddhiste, il est aussi probablement relié au bouddha Amitabha (l’Amida japonais). Le symbole SHK a été développé à partir d’une lettre du langage spirituel indien, le sanskrit, le symbole Hrih, et du Kiriku japonais, qui signifie la capacité naturelle aux habitudes mentales.
HSZSN – Le sens actuel de HSZSN est : le bouddha en moi me connecte au bouddha en toi. Le HSZSN représente également symboliquement la conscience du bouddha, la capacité qui peut étendre leur esprit au-delà des frontières de leur structure personnelle et de l’espace et du temps. La conscience du bouddha inclut tout et ne s’identifie à rien. En cela, l’ego est transformé en véritable volonté divine qui supporte la vie, et professe toutes ses décisions sans aucune réserve. Grâce à cette capacité du HSZSN, le transfert de toute force hostile – destructive au sens spirituel – est impossible. La conscience du Bouddha n’a pas de place pour le mal. Cependant, les énergies spirituelles et les informations peuvent aller et revenir à travers lui.
DKM – Le sens actuel de DKM est, La lumière expansive du soleil Bouddha.
Le DKM représente la conscience de bouddha. Il est très lié au dieu Shingon, ou son équivalent dans les autres pays d’Asie, le bouddha Vairochana (celui qui est comme le soleil). Le DKM est un caractère japonais-chinois qui signifie « grande illumination », une autre partie importante du symbole représente la « grande lumière » du soleil Bouddha. Il représente le centre du vide spirituel dans la plus grande représentation de Shingon. Il est dit qu’il serait en état de méditation perpétuelle (le mudra – la position de la main symbolisant la sainteté). Le soleil Bouddha unit en lui une relation complète et harmonieuse des six éléments bouddhistes, la terre, l’eau, le feu, l’air, l’espace et la conscience.
1926, Hiroshima. C’est pendant cette période, alors qu’il donnait des soins dans une base navale que Mikao Usui rencontra un groupe d’officiers impériaux, qui devinrent ses étudiants, dont l’homme (Hayashi) qui aurait fait connaître le Reiki en occident. Mikao Usui mourut d’une crise cardiaque dans une ville du nom de Fukuyama, il avait 62 ans.
Après la mort de Usui en 1926, le Usui Teate sembla glisser doucement hors des projecteurs alors que la nouvelle société Usui Reiki Ryoho Gakkai commença à grossir. Les concepts spirituels ont été retenus à certains niveaux, mais principalement enseignés aux membres avancés, et pour les novices, un encouragement à l’autotraitement par le « Reiki ».
Ils commencèrent également leurs réunions avec des poésies de l’empereur Meji (gyosei) – probablement pour que ces réunions n’aient pas l’air d’être religieuses (ceci était interdit à cette époque par l’empereur Taisho). Ils ajoutèrent un guide de guérison pour les étudiants débutants (créé par Hayashi) à partir de leurs documents, et également un certain nombre de techniques issues de l’Anma (pression et frottement) et du kiko (Qi-gong) que Eguchi avait introduit dans un livret qu’il avait écrit (la forme simple des douze positions des mains).
1931, Hayashi, qui avait quitté le Usui Reiki Ryoho Gakkai, sembla ne plus enseigner le système original de base de Usui Teate. Contrairement à la croyance populaire, il n’a jamais été reconnu comme étant le successeur de Usui, du Gakkai, et de ses enseignements. Le successeur direct de Usui est Juzaburo Ushida (pour une liste complète des successeurs de Usui, voir Reiki Fire par Frank Arjava Petter). Bien qu’il fut un enseignant hautement classé, il n’a jamais été un maître Shinpiden, bien qu’il ait conféré le statut de Shichidan à au moins douze étudiants, dont Tatsumi-san (1927-31). Il mourut le 5/10/1940.
1935, Hawaya Takata (1900-1980) apprit avec Hayashi (1935-38) une version très révisée et il semble avoir continué d’apporter ses changements tout le temps où il lui transmit son enseignement. Bien que responsable de la transmission du Reiki en occident, Takata n’a pas de droit de succession, car elle ne possède pas de lignée Reiki venant du Usui Reiki Ryoho Gakkai. Elle est cependant la première occidentale à tenir la position de maître / enseignante Reiki et elle est honorée en tant que telle. Elle a cependant changé ou abandonné beaucoup de ce qu’elle ne voulait pas enseigner, pour coller à la culture et idéologie américaine.
Non seulement madame Takata a modifié les pratiques du Reiki, mais elle s’est également sentie obligée de rajouter un récit sur l’histoire du Reiki pour le rendre plus acceptable aux yeux hostiles du public américain. Fini Mikao Usui le bouddhiste tendai, qui devient Dr Mikao Usui, un théologien chrétien qui a parcouru le monde pour une grande quête et découvrir un système de guérison qui explique les miracles que Jésus a réalisés.
Donc les histoires de Usui, docteur chrétien, réalisant une quête à travers le monde, et étudiant la théologie dans diverses universités tout au long de son chemin, sont fausses. Malgré cela, elles sont répétées dans les livres de reiki, sauf quelques-uns qui ont été publiés récemment. Ceci est faux, ainsi que d’assembler une histoire du Reiki où madame Takata finit par être considérée comme grand-maître de Reiki, pour faire la distinction entre elle et les maîtres a qui elle a transmis un enseignement.
C’est une fonction, position ou titre qui n’a pas été envisagé par Mikao Usui. Le Reiki n’est pas basé sur l’idée de gourous ou de grands maîtres à qui l’on doit rendre hommage. C’est une méthode de développement spirituel de ronin (sans chef).
Malheureusement, certaines personnes dans la communauté du Reiki sont très attachées à l’idée d’une fonction de grand maître (et plus récemment, grand-maître est un niveau qui est proposé dans certaines écoles) et cela est une vision du Reiki étriquée et dogmatique qui semble avoir l’approbation de la petite fille de madame Takata, Phyllis Lei Furumoto.
Le Reiki est simple. Donner le Reiki est passif.
En ne faisant rien, tout est fait.