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Par Jennifer Hunter, traduction Lune. Extrait du chapitre 2 – Sex Gods and Symbols – de « Rites of pleasure, sexuality in Wicca and Paganism » éditions Citadel Press Wicca.
Selon les rabbins, l’amour romantique et sexuel du chant biblique de Salomon est une métaphore de l’union entre Dieu et l’âme de l’individu. Plus tard, les chrétiens ont voulu « blanchir » ce même livre et sont même allés plus loin en déclarant qu’il s’agit de l’union entre Dieu et l’église. Il existe toute une littérature religieuse sur l’union extatique et spirituelle avec le divin, mais il s’agit strictement d’une union de l’âme et le corps n’en fait pas partie.
Par contraste, au sein d’une structure religieuse où nous avons un contact personnel, intime avec les déités et où le sexe est sacré, nous pouvons nous relier aux Dieux, bien plus que comme leurs enfants. Nous pouvons nous relier à eux en tant qu’amants. Pour divers putains de fantasmes. Et au sein d’une structure magique où nous pouvons manifester les choses simplement par la visualisation et le mouvement de l’énergie, la ligne entre le fantasme et la réalité devient floue. Est-ce qu’on s’abandonne simplement au fantasme de faire l’amour passionnément avec le Dieu Cornu ou le fait-on réellement ?
LEON : J’ai vécu des « fantasmes » particulièrement intenses avec la Déesse Sekhmet*. J’ai tout d’abord pensé que j’étais complètement à côté de mes pompes. A cette période, je la connaissais comme une Déesse de guérison profonde et de vengeance occasionnelle. Après quelques-uns de ces « fantasmes » intenses, j’ai découvert qu’elle était aussi une Déesse de la sensualité. Si vous aimez les jeux de morsures dans le cou, vous devriez essayer avec un amant qui a des canines de 15 centimètres de long.
HONEYBLOSSOM : Une fois, je l’ai ressenti inopinément au cours d’une transe où je me masturbais et j’ai reçu une puissante vision sexuelle/spirituelle. Je ne suis pas sûre de vouloir relater les détails, mais je peux dire que j’ai un lien beaucoup plus fort avec le Dieu depuis ce moment.
KITTY : [Est-ce que je fantasme sur] Les Dieux ou les Déesses ? Les deux ! Et plusieurs à la fois, si je peux ! [bave juste en y pensant]
CAROL QUEEN : Dans un contexte lesbien réellement phobique des bisexuels, je suis parvenue à initier des changements dans ma perception de moi-même (pas simplement dans mon comportement, mais dans mon identité) grâce à la part érotique de la liturgie wiccan, où la Déesse et le Dieu sont des époux et au sein de laquelle le Dieu est extrêmement important d’un point de vue érotique. Je ne suis pas sûre d’avoir fantasmé précisément sur lui comme mon amant en moi, mais cette méditation était très, très importante pour moi à ce moment et pendant cette période ma spiritualité m’a aidée à faire la transition de mon identité publique. […]
Dans « The New Bottoming Book », Dossie Easton et Janet Hardy font le point : « Les fantasmes ont beaucoup en commun avec la mythologie, ce sont des histoires auxquelles les gens s’attachent pour une foule de raisons, ils satisfont certains besoins sexuels ou psychologiques, ou certains désirs(probablement et seulement de manière partiellement consciente), ils sont riches en symbolisme et texture émotionnelle. »
Bien que la plupart d’entre nous se sentent parfaitement à l’aise lorsqu’ils élaborent leurs fantasmes sexuels, nous, néo-Païens créatifs pourrions penser nous limiter à la seule utilisation des mythologies établies dans nos rituels, à la méditation, aux sortilèges et à la liturgie. Mais l’imagerie que nous en tirons est aussi importante que le contenu de nos rêves. Elle soutient l’attention.
Le simple fait d’inviter une déité particulière à être présente lorsque vous faites l’amour ou pour lui dédier votre plaisir peut constituer une puissante expérience.
PHIL BRUCATO : En me connectant à ma Déesse au moment où je fais l’amour, je peux donner à mon amante et à moi-même un plus haut degré de plaisir.
Bien que la plupart des déités possèdent au moins un aspect sexuel, tout comme les gens, différentes divinités offrent différentes saveurs à la sexualité. Aphrodite est habituellement perçue comme étant espiègle et passionnée. Pan est plus avide et sauvage. Kali est sombre et dangereuse.
Ainsi, souvenez-vous que nous pouvons toujours inviter dans notre lit et des Dieux et Déesses qui ne sont pas traditionnellement associés au sexe. La mort, la prospérité, le changement, la maison et le foyer, et même l’énergie d’un trickster, peuvent également être intégrés à notre pratique de la sexualité sacrée. En tant que polythéistes, nous honorons la diversité et la complexité de la vie. En tant que personnes ayant une attitude positive vis-à-vis du sexe, nous devons faire de même avec la sexualité.
Et enfin, en tant qu’adorateurs, nous pouvons faire l’expérience de la nature en tant qu’amante, aussi symboliquement que littéralement !
ANNIE SPRINKLE : Je donne des ateliers sur la sexualité depuis des années. Parfois, j’envoie des personnes dans les bois pour qu’elles fassent l’amour à la nature. Je leur dis de lécher un arbre, de manger une fleur, de caresser une pierre, de frotter leur sexe sur la roche, et donc de faire réellement l’amour à la nature. Les gens retrouvent ensuite le groupe avec des histoires incroyables : ils n’ont jamais vécu de meilleure partie de sexe de leur vie. Une magie magnifique s’est produite. Ma spécialité consiste simplement à donner aux gens la permission d’essayer sexuellement des choses. On nous dit souvent ce que nous ne devons pas faire sexuellement, beaucoup d’entre nous ont besoin de permission, croyez-le ou non !
* Sekhmet : Déesse égyptienne de la guerre et des batailles. Elle a une tête de lion.