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Par Doreen Valiente. Extrait du livre : « An ABC of Witchcraft past and present ». Traduction & adaptation : Lune.
La divination est le nom donné à l’art de prédire l’avenir, ou de découvrir des choses cachées, par des moyens magiques.
Il s’agit d’une pratique aussi ancienne que la race humaine elle-même et d’innombrables méthodes ont été employées, et le sont toujours, dans ce but. Les cartes, les tasses à thé et la boule de cristal sont utilisées et, cela, souvent par des personnes qui nieraient avec indignation pratiquer la sorcellerie ou même la magie. Toutefois, la divination sous toutes ses formes a toujours été un élément important de l’art de la sorcière.
Il est difficile de dire quelle est la forme de divination la plus ancienne ; probablement s’agit-il de voir des images dans le feu, ou d’écouter la voix du vent, le bruit d’un ruisseau ou d’une chute d’eau ? Même une personne d’aujourd’hui, parfaitement « civilisée » et intellectuelle (en apaisant son mental et, dans la bonne atmosphère, en se reliant aux forces subtiles de la nature), peut accéder à un certain message, à une perception de l’esprit intérieur, par ces moyens.
De nombreuses personnes ont la fausse idée que la clairvoyance implique nécessairement d’entrer en transe ; mais ce n’est pas le cas. Cela requiert un certain degré de calme, d’harmonisation et de réceptivité ; la capacité de mettre de côté pour un moment le méli-mélo et la cacophonie de la vie quotidienne, ainsi que de permettre à l’esprit intérieur de parler et exprimer ce qu’il perçoit, soit par le biais de la vision symbolique, d’une voix intérieure, soit simplement par impression intuitive.
Parce que le sens d’une voyance se manifeste souvent par l’intermédiaire de symboles, il existe, par exemple, de nombreuses listes de symboles et leurs significations liées à la lecture de feuilles de thé. Toutefois, il n’est pas nécessaire d’apprendre par cœur ce genre de listes et de s’y tenir, bien que cela puisse être utile au débutant ; car ce qui importe vraiment, c’est qu’un symbole ait du sens pour la personne qui pratique la lecture.
Par exemple, dans ce genre de listes, l’image d’un chien signifie habituellement « un ami fidèle ». Mais supposons que la personne pratiquant la lecture de la tasse déteste les chiens et éprouve de la peur à leur égard, cette signification s’appliquerait difficilement dans un tel cas. Par conséquent, l’aspect personnel entre toujours dans l’interprétation de tout symbole divinatoire et doit être pris en compte.
Cependant, comme les psychologues l’ont constaté grâce à leur interprétation des rêves, il existe de nombreux symboles possédant plus ou moins un sens universel ; et quiconque souhaite pratiquer sérieusement la divination trouvera bénéfice à étudier le symbolisme à travers ses nombreuses manifestations.
Si la divination est pratiquée sérieusement, l’auteur de ce livre peut témoigner, d’expérience personnelle, qu’elle donnera des résultats appréciables. Cependant, si elle est pratiquée « juste pour rire » ou en se disant : « Oh ! Bon ! Essayons, mais bien ça ne marchera pas », naturellement on ne peut s’attendre à aucun bon résultat.
Parfois, des jeux de symboles prêts à l’emploi sont utilisés pour la divination. Les galets peints, souvent découverts dans des grottes autrefois habitées par l’homme de l’âge de pierre, étaient probablement employées à cette fin. Plus tard, alors que la civilisation avait évolué, l’homme a élaboré des méthodes plus sophistiquées ; par exemple, l’Yi-Jing de la Chine ancienne, les cartes du Tarot d’origine inconnue et mystérieuse ou les 16 symboles utilisés dans le système occidental de géomancie.
L’essentiel est que le devin possède un jeu de symboles qu’il maîtrise parfaitement bien, qui offre des significations précises et qui soit toutefois suffisamment souple pour donner libre cours aux pouvoirs de la perception psychique. Il est également nécessaire que la question soit formulée avec précision et concentration, avec le réel désir d’une vraie réponse. De plus, la sélection des symboles significatifs doit être effectuée aléatoirement, pour laisser libre champ au subconscient. On ne doit pas tenter de forcer ni de déformer la réponse.
Le plus difficile pour le devin est de définir le temps ; c’est-à-dire quand les choses vont se produire. Certaines règles à ce propos sont généralement définies dans le cadre de la méthode de divination adoptée. Par exemple, lorsqu’on lit les symboles formés par des feuilles de thé, ceux qui sont le plus près du bord de la tasse sont censés être très proches dans le temps, en particulier ceux qui sont au plus près de l’anse, avec laquelle vous tenez la tasse, parce que cela représente la personne pour laquelle vous faites la lecture. Les symboles formés au fond de la tasse sont perdus dans le lointain, dans le futur. Mais en dernier recours, le sentiment personnel du devin à propos d’une manifestation particulière demeure le plus important.
Diverses petites cérémonies sont associées à la divination, pour attirer les bonnes influences et la favoriser. Par exemple, lors d’une lecture des feuilles de thé, on dit qu’il faut faire tourner trois fois le restant de feuilles dans la tasse, ensuite renverser la tasse sur la soucoupe, puis donner doucement trois tapes sur le fond de la tasse avant de tenter de la lire. Ce que cela permet en réalité, c’est de bien répartir les feuilles et de donner le temps au liquide de s’écouler, améliorant les chances de lecture.
Les gens peuvent railler la simplicité de la lecture des feuilles de thé, mais il s’agit en fait d’un moyen très pratique de divination. Les formes aléatoires des feuilles offrent à l’esprit intérieur un support à partir duquel former des images porteuses de sens ; assez comme le test des taches d’encre, qui est une méthode standard d’évaluation psychologique. En outre, la personne qui vient tout juste de boire dans la tasse, a donc été en contact intime avec celle-ci, a ainsi exercé momentanément son influence sur cette tasse et son contenu.
Les méthodes employées pour la divination à travers les âges et les pays sont légion : mais les principes de base qui ont été expliqués dans cet article les sous-tendent toutes. Cependant, on doit distinguer la divination par l’usage de certaines méthodes de symboles, comme les cartes du tarot par exemple, et la divination par présages qui surviennent sans être recherchés. Connaître la signification de ces derniers constitue une étude occulte en soi.
Longtemps reléguée au rang de simple superstition, l’observation d’évènements étranges et curieux a aujourd’hui été réhabilitée par les psychologues de l’école de C. G. Jung, qui lui ont donné le nom de « synchronicité ». Il est merveilleux de constater ce qu’un mot long et ronflant peut faire. L’étude de la sorcellerie est souvent mal vue ; mais l’étude des perceptions extrasensorielles, l’hypnose, les phénomènes psychiques, la projection astrale, la télépathie, etc., est aujourd’hui menée par d’éminents professeurs dans de nombreuses universités. Pourtant, tout cela appartenait autrefois à la sorcellerie et était englobé sous ce terme. (Voir « Cartes du tarot » et « Catoptromancie ».)
