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Par Patricia Crowther. Extrait de « Lid off the cauldron ». Traduction & adaptation : Lune.
L’athamé, le bâton, la coupe et le pentacle représentent les 4 éléments, à savoir l’air, le feu, l’eau et la terre.
Au sein de l’Art, les intelligences derrière les éléments sont appelées les « Seigneurs des Espaces Extérieurs » ou les « Rois des Éléments ». Toutes les religions les reconnaissent sous des noms différents, les chrétiens les connaissent sous le nom des Archanges : Raphaël, Michaël, Gabriel et Auriel.
Pour progresser dans le sens des aiguilles d’une montre autour du cercle, nous commençons à l’est avec l’air. De nombreuses sorcières identifient le seigneur de l’air, messager des dieux, à l’Hermès grec ou au Mercure romain. Avec son casque et ses pieds ailés, il s’élance ici et là, communiquant entre les niveaux d’existence intérieurs et extérieurs. Son caducée, aux serpents enroulés, est l’emblème de la profession médicale, parce que Mercure est le guérisseur divin. Il est aussi représenté sur le blason du Royal Corp of Signals, médium par lequel les signaux sont communiqués et où on l’appelle affectueusement « Jimmy« .
Il y a une statue au sommet de l’immeuble du journal Sheffield Star, représentant celui qui contrôle la parole écrite. L’esprit est le territoire de Mercure qui comprend le don de la parole, portée par l’air, le gaz dans lequel nous vivons.
L’athamé est lié à cet élément, car il frappe l’air et transmet notre intention magique des niveaux extérieurs aux niveaux intérieurs. Le soleil se lève à l’est et symbolise l’aube de notre lumière intérieure.
À la porte suivante du cercle, celle du sud, nous rencontrons l’élément du feu, qui est lié à la baguette magique. Nous recevons cette énergie masculine sous la forme physique du soleil ; et l’être humain, en tant que cosmos miniature, possède sa contrepartie en son cœur, la source de la vie physique.
La baguette symbolise le pouvoir du dieu cornu, la puissance phallique de régénération. Jadis, c’était le même symbolisme derrière le pilier de pierre et le mât de mai, le pouvoir du Feuillu (ndlt : Green Jack dans le texte).
Le feu est l’élément le plus mystérieux. Il consume, mais ne peut pas lui-même être consumé. Il reste pur et inviolé. Nous pouvons le faire apparaître dans nos vies par friction, c’est comme cela que l’homme l’a tout d’abord découvert, mais nous pouvons imaginer les accidents qui se sont produits avant qu’il apprenne à le contrôler. Il y est finalement parvenu en utilisant un bâton ou une baguette qu’il pouvait transporter en toute sécurité d’un endroit à un autre.
Michaël, chef des hôtes célestes, est le seigneur du feu. Il est représenté en train d’annihiler le mal ayant pris la forme d’un monstre : la lumière en train de vaincre les ténèbres.
Des précautions doivent être prises en utilisant notre propre pouvoir et notre propre énergie en magie. Nous devons enclencher nos « engrenages » et alimenter nos « batteries » peu à peu, avec un parfait contrôle, parce que sans ce contrôle les choses pourraient facilement mal tourner. Michaël peut être invoqué pour guérir des maladies, la baguette devenant un rayon laser, dans un travail de ce type.
Certaines personnes ont fait l’expérience de l’illumination divine, qui leur est venue dans un éclair éblouissant. Réellement, cela peut arriver. Nous humains, contrairement à la lumière divine dans l’obscurité, sommes telles des taupes. Et pourtant, une minuscule étincelle de cette clarté demeure en nous. D’anciens temples occultes disent comment atteindre cela en ces termes : « connais-toi toi-même ».
En progressant autour du cercle, nous arrivons à l’eau, à la porte de l’ouest. Son équivalent en termes matériels est le chaudron ou la coupe cornue (ndlt : corne à boire). Nous avons un lien très étroit avec cet élément, car il était avec nous avant notre naissance, lorsqu’il nous berçait dans le ventre de notre mère. De plus, notre corps est en grande partie constitué d’eau.
C’est un élément féminin et la lune le gouverne. Bien que la plupart des sorcières vénèrent la déesse de la lune, elles ne vénèrent pas la lune elle-même, mais les puissances invisibles qui contrôlent ses actes et à travers lesquelles elle se manifeste.
La fluctuation des marées est gouvernée par la lune. « L’Humidificatrice » régit aussi le cycle menstruel des femmes (« mens » signifie lune ou sang de lune), ainsi que le liquide séminal blanc nacré des hommes.
On pense que la sphère contrôle les marées sur les plans intérieurs de la naissance et de la mort, en tant que souveraine du plant astral. Lors de la mort physique, l’âme passe par la porte occidentale dans les bras de Gabriel (Jav-ree-el), le porteur de vie. C’était l’archange qui vint à Marie au moment de la conception. Gabriel régit les eaux de la vie, vivifiées par l’amour et la compassion. La coupe de l’amitié est passée autour du cercle à la fin des rencontres, lorsque nous buvons ensemble, nous créons un lien d’amour et de camaraderie.
La Déesse elle-même dit : « Il est possible de me connaître par nulle autre chose que l’amour ». Il s’agit davantage d’un amour spirituel que d’un amour physique : l’amour, dans son contexte le plus élevé, tout à fait distinct de la passion humaine. Pour qu’une âme évoluée se réincarne, dit-on, il est nécessaire que ses parents en devenir se connaissent et s’aiment au sens le plus profond du terme. Si elle est suffisamment pure, l’union de deux âmes semblables peut ouvrir la Porte et permettre la renaissance d’une « vieille » âme, ou maître.
L’eau est l’élément des émotions qui, si on le permettait, domineraient nos vies. Les animaux répondent au flux et au reflux de l’appel de la lune et ont des périodes d’accouplement régulières. Des expériences sur les huîtres ont montré qu’elles ouvrent leur coquille pour se nourrir à marée haute. Et lorsqu’on les déplace dans une chambre souterraine, à des kilomètres de la mer, elles ajustent le moment où elles se nourrissent de façon à ce qu’il coïncide avec celui où la lune se trouve au-dessus d’elles. Cela suggère que la lune régit l’esprit des animaux, mais les humains, à un plus haut niveau de développement, ne sont pas soumis à cette force, car leurs âmes sont capables de contacter les royaumes spirituels par-delà l’astral.
Les marées astrales réagissent à l’attraction de la lune de la même façon que les marées de la mer, amenant les âmes à la naissance lors d’une nouvelle « marée » et les emportant lors de la mort physique. La plasticité de ce plan crée toutes les scènes que l’âme souhaite projeter autour d’elle-même lorsqu’elle a quitté le corps, jusqu’au cercueil, et que l’âme glisse dans une dimension supérieure de l’être.
Le plan astral est celui sur lequel la magie est projetée et, comme il est l’équivalent intérieur de l’eau, de par sa nature il s’adapte facilement à la volonté de l’opérateur. Les éléments plus subtils, tels que l’air et le feu, possèdent également leurs niveaux spirituels intérieurs ; ceux-ci s’alignent respectivement sur le manasique (mental) et le bouddhique (maîtrise).
Le « message » de la Coupe ou du Chaudron, dans lesquels nous contemplons l’eau scintillante, l’élément de la clairvoyance, est : de cultiver la compassion, de prodiguer soin et amour les uns envers les autres.
L’élément au nord du cercle est la terre et il est naturellement assimilé au pentacle ou à la pierre. La terre est notre maison tant que nous sommes dans notre corps physique et la terre est notre Mère, la généreuse source de vie et de subsistance. L’autel, ainsi que l’élément, correspondent à la base matérielle et aux fondations sur lesquelles reposent nos instruments magiques et devraient être révérés de la même façon que nos outils de travail, sinon davantage. Face au nord magnétique, l’autel est le point focal de toutes nos prières, invocations et prouesses mentales.
Alors que le monde moderne devienne de plus en plus conscient du besoin de préservation de la Terre Mère et de reconnaissance envers elle, les anciens quant à eux lui donnaient un amour naturel qui venait du cœur. Ils connaissaient instinctivement la nécessité de reconnaissance pour les bienfaits de la Mère qu’ils pratiquaient sous forme de libations remises en terre. Des gerbes de blé lui étaient également rendues et des poupées de blé (corn dolly) étaient confectionnées avec les derniers épis de la récolte. Elles étaient ensuite suspendues dans les granges et les maisons en l’honneur de la Déesse. Cet ancien artisanat s’est préservé, et toutes sortes de symboles et motifs sont représentés de façon semblable.
Les grandes fêtes de fertilité avaient lieu à divers moments de l’année dans le but d’établir un lien avec la vie de Mère Nature. En reprenant et en rejouant ses drames annuels de conception, naissance, mort et renaissance. Ils estimaient nécessaire de donner de l’amour à tous végétaux dont les pousses d’un vert brillant jaillissaient des ténèbres de la terre, ainsi grâce à leur implication, tout pousserait mieux et deviendrait plus fort.
Récemment, des expériences scientifiques ont permis de découvrir que tel était le cas. Les plantes poussant près de maison, recevant amour et soin, devenaient plus grandes et plus belles que celles poussant seules. Les gens parlent souvent à leurs plantes et fleurs, et un récent reportage télévisé a présenté une machine capable de syntoniser le langage des plantes ! La machine a émis un sifflement particulier lorsqu’elle a été raccordée aux plantes et, d’après son inventeur, celles-ci auraient répondu aux questions du reporter !
Il faut comprendre que la terre est une entité vivante à part entière dans la fleur de l’âge. Elle est tout aussi vivante que les électrons dans un atome ou les globules dans le sang humain.
Auriel règne sur l’élément Terre. Habituellement représenté debout parmi des champs aux couleurs or et vert, avec des montagnes qui se dressent derrière lui et des rivières qui coulent à ses pieds. Le soleil brille au-dessus de sa tête, dans une « auriel » de flamme.
Nous aussi devons nous tenir fermement sur terre, pieds écartés et bras levés vers les étoiles dans la position du pentagramme. La leçon à retenir de la terre est de grandir et fleurir pour devenir des êtres pleinement individualisés, afin que les fruits de cette incarnation puissent être récoltés et consommés lors de l’étape suivante de notre existence.
Bien que les archanges ne soient pas strictement reconnus au sein de l’Art, je les ai inclus parce qu’ils sont antérieurs à l’ère chrétienne et ont été connus des praticiens de la magie tout au long de l’Histoire.
Il est également acceptable de visualiser les éléments sous leurs formes physiques. Mais le contact doit se faire avec leur essence au moment de les invoquer aux quatre Portes.
Par exemple :
- l’air peut être ressenti comme une brise, soufflant dans vos cheveux ; il peut être ressenti dans votre souffle lorsque vous déclamez l’invocation ou en imaginant la course des nuages dans le ciel.
- Le feu, imaginé comme un feu de joie flamboyant, comme le soleil dans sa splendeur ou même comme la flamme d’une bougie.
- À l’ouest, ressentez les gouttes de pluie qui tombent sur votre visage tourné vers le ciel ; représentez-vous un ruisseau clair et bouillonnant, ou la majesté de la mer, aux vagues déferlantes et écumantes.
- Et finalement, la terre peut être évoquée sous la forme de bosquet d’arbres, de champs de blé doré ou de montagnes bleues dont les cimes s’élèvent dans le ciel.