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Principia Chaotica, Chaos Magick pour le Pandaemeon. Anonyme, traduction Kundry
Le Manifeste du Chaos par un auteur anonyme (le lâche!), repiqué et traduit (j’en ai bavé) à cette adresse :
http://www.monmouth.com/~equinoxbook/chaosmagick.html
Amicalement,
Kundry
Dans la magie du Chaos, les croyances ne sont pas considérées comme une fin en soi, mais plutôt comme des moyens de créer les effets désirés. Pleinement réaliser cela nous confronte à un terrible sentiment de liberté où « rien n’est vrai, tout est permis », ce qui revient à dire que tout est possible, il n’y a pas de certitudes, et les conséquences peuvent être terribles. Le rire semble être la seule défense contre la prise de conscience que l’on n’a pas de réel Soi.
Le but des rituels du Chaos est de créer des croyances en agissant comme si ces croyances étaient réelles. Dans le rituel du chaos, on fait semblant jusqu’à ce qu’on l’accomplisse, pour obtenir le pouvoir qu’une croyance procure. Puis, si on est sensé, on tournera en plaisanterie la croyance elle-même et on continuera à chercher les croyances requises pour ce que l’on veut entreprendre ensuite, au fur et à mesure que le Chaos nous déplace.
Donc le Chaoisme proclame la Mort et la Renaissance des Dieux. La créativité et les pouvoirs parapsychologiques de notre subconscient sont plus adéquats à créer ou détruire n’importe quel dieu ou soi ou démon ou autre entité spirituelle en laquelle nous choisissons d’investir ou de désinvestir nos croyances, au moins pour nous même mais quelquefois les autres aussi. Les résultats fréquemment obtenus en créant des dieux au cours d’un rituel où l’on agit comme s’ils existaient ne devrait pas mener le magicien du Chaos dans l’abysse d’attribuer une réalité à tout. C’est l’erreur transcendantale qui mène au rétrécissement du spectre de soi. La véritable épouvante réside dans la diversité des choses que nous nous découvrons capables de faire, même si nous devons temporairement croire que ces effets sont dus à autre chose, de façon à pouvoir les provoquer. Les dieux sont morts. Longue vie aux dieux.
La magie attire ceux qui sont pourvus d’une bonne dose de confiance en soi et d’une imagination fertile doublée d’une forte suspicion que la réalité et la condition humaine ont une qualité « ludique ». Le jeu n’a pas de fin et se joue lui-même pour l’amusement. Les joueurs peuvent inventer leurs propres règles sous certaines limites et tricher en utilisant la parapsychologie s’ils le désirent.
Un magicien est quelqu’un qui a vendu son âme en échange de la chance de participer plus complètement à la réalité. C’est seulement lorsque rien n’est vrai, et que l’idée d’un vrai soi est abandonnée que tout devient permis. Il y a une exactitude dans le mythe de Faust, mais il a échoué en essayant de l’amener à une conclusion logique.
Cela prend l’acceptation d’une seule croyance pour faire de quelqu’un un magicien. C’est la méta-croyance que la croyance est un moyen de produire les effets. Cet effet est beaucoup plus facilement observable chez les autres qu’en soi-même. C’est généralement assez facile de voir comment d’autres personnes, et en fait des cultures entières, sont à la fois rendues puissantes et impuissantes par les croyances qu’elles entretiennent. Les croyances ont tendance à mener à des activités qui tendent à reconfirmer la croyance et ce en un cercle que ces personnes appellent vertueux plutôt que vicieux, même si les résultats ne sont pas plaisants. La première étape qui consiste à regarder à travers le jeu peut entraîner une illumination choquante qui mène ou bien à un cynisme fatigué ou bien au bouddhisme. La seconde étape qui consiste à appliquer cette perspicacité sur soi-même peut détruire l’illusion de l’âme et créer un magicien. Réaliser que la croyance est un moyen plutôt qu’une fin en soi comporte de vastes conséquences si complètement acceptées. Dans les limites posées par des possibilités physiques, et ces limites sont plus larges et plus malléables que la plupart des gens le croit, on peut rendre toutes les croyances choisies réelles, incluses aussi celles qui sont contradictoires. Le magicien ne s’efforce pas d’atteindre un but d’identité en particulier, il désire plutôt l’identité « méta » qui lui permettra d’être n’importe quoi.
Alors bienvenue dans le Kali Yuga du Pandaemonae où rien n’est vrai, tout est permis. Car dans ces jours post-absolutistes, il est préférable de construire sur des sables mouvants que sur le roc qui vous emportera avec lui lorsqu’il volera en éclats. Les philosophes ne sont devenus rien de plus que les gardiens d’utiles sarcasmes, car le secret a révélé qu’il n’existe pas de secret de l’univers. Tout est chaos, l’évolution ne va nulle part en particulier. C’est la pure chance qui gouverne l’univers et ainsi, seulement ainsi, la vie est. Nous sommes nés accidentellement dans un monde de hasard où seulement les causes apparentes mènent à des effets apparents, et il y a très peu de prédétermination, grâce au Chaos. Comme tout est arbitraire et accidentel, alors, peut-être ces mots sont trop petits et péjoratifs, peut-être est-ce mieux de dire que la vie, l’univers, le tout sont spontanément créatifs et magiques.
Savourons une réalité hasardeuse que nous pouvons révéler exclusivement dans des définitions magiques de l’existence. Les chemins de l’excès peuvent encore mener à un havre de sagesse, et beaucoup de choses indéterminées peuvent arriver sur la voie de l’équilibre thermodynamique. Il est vain de chercher un sol ferme sur lequel nous tenir. La solidité est une illusion, tout comme le pied posé sur elle, et le soi qui pense que ce pied lui appartient est la plus transparente illusion de toutes.
Les lourds vaisseaux de la foi sont brisés et coulent avec les barques de survie et les ingénieux radeaux. Alors, achèterez-vous au supermarché des sensations et laisserez-vous vos préférences de consommateur définir votre vrai soi ? Car la croyance est un moyen d’accomplir ce que nous choisissons de considérer important et plaisant, et la sensation n’a pas d’autre but qu’elle-même. Alors, servez-vous sans en payer le prix. Sacrifiez la Vérité à la Liberté à chaque opportunité. Le plus grand plaisir, liberté et achèvement, réside dans le fait de ne pas être vous-même. Il y a peu de mérite à être simplement quiconque vous étiez destiné à être par accident de naissance et circonstance. L’enfer, c’est la condition de n’avoir aucune alternative.
Rejetez les obscénités de l’uniformité artificielle, de l’ordre et de la nécessité. Retournez-vous et faites face au raz-de-marée du Chaos dont la vue a fait fuir les philosophes de terreur durant des millénaires. Faites le grand saut et venez surfer sur sa crête, vous dépasser parmi l’étrangeté sans limites et le mystère en toute chose, pour ceux qui rejettent les fausses certitudes. Remercions le Chaos pour le fait que jamais nous ne l’épuiserons. Créez, détruisez, jouissez, IO CHAOS!