Inscription au cours : Wicca fondation
Par Artus.
Dans la première leçon du cours « Wicca fondation », je parle des chakras. Même si au départ, cela ne fait pas partie de la wicca, c’est un sujet qui est souvent traité dans les livres de wicca actuels. Une personne m’a demandé une technique d’ouverture du troisième œil. Dans la troisième leçon, je vous propose une pratique pour stimuler le sixième chakra. Il s’agit d’une technique traditionnelle plutôt efficace, mais vous risquez d’être déçu par cette pratique. En effet, la stimulation de ce chakra ne fait pas vraiment ce que la plupart des gens croient.
La spiritualité est un sujet souvent maltraité. Elle fascine de nombreuses personnes. Mais elle est effrayante pour la plupart des gens. Finalement, peu de personnes se donnent vraiment la peine de développer leur vie spirituelle. Mais cela n’empêche pas les gens de partager de « l’information » sans vraiment connaître le sujet. La plupart ne sont même pas conscients de leur méconnaissance du sujet. Comme la spiritualité se passe à l’intérieur, elle engendre un effet Dunning-Kruger très important. J’ai déjà parlé de cet effet que l’on qualifie également de biais de supériorité illusoire.
Lorsqu’on débute dans un domaine, on a tendance à surestimer sa compétence. On croit avoir tout compris alors qu’on commence à peine. C’est le stade de l’incompétence inconsciente. Si tout se passe bien, on évolue ensuite vers le stade de l’incompétence consciente. On se rend compte qu’on est nul et on se met à vraiment développer notre compétence. Mais dans le domaine spirituel, très peu de gens arrivent à dépasser le stade de l’incompétence inconsciente. Encore une fois, le problème est que la spiritualité ne se voit pas et beaucoup de gens se racontent des histoires subjectives sur leur propre spiritualité. Mais la spiritualité n’a rien de subjectif. Les expériences spirituelles sont plus tangibles que le monde ordinaire.
Pour bien comprendre le problème, je vais encore comparer la spiritualité au sport. L’esprit fonctionne comme un muscle. Pour le développer, il faut l’entraîner tous les jours. Dans le domaine spirituel, de nombreuses personnes lisent des livres et adoptent les croyances qui leur plaisent. Une fois tous les trois ans, elles vivent une expérience spontanée. Et elles pensent que c’est cela la spiritualité. C’est un peu comme si quelqu’un qui regarde le foot à la TV s’imaginait que cela va le rendre sportif. En réalité, c’est même pire, parce que les expériences spirituelles sont plus ou moins ineffables. Une personne qui regarde le foot à la TV connaît au moins les règles du foot. Alors qu’une personne qui ne fait que lire des livres n’a pas la moindre idée de ce qu’est vraiment la spiritualité. Dans la wicca, on trouve de nombreuses personnes qui font leurs vingt rituels par an et qui se croient assidues. C’est un peu comme la personne qui fait un jogging une fois par mois pour se donner bonne conscience et qui pense qu’elle va être en forme.
Le problème est que pour de mauvaises raisons, bien des personnes débutantes se racontent qu’elles sont expérimentées, parce qu’elles ont lu de nombreux livres, parce que ça fait des années qu’elles sont « là-dedans », parce qu’elles ont reçu des initiations… Et ces personnes se mettent à donner des cours, créer des traditions, écrire des livres… Le phénomène n’est pas nouveau. Cela fait des millénaires que c’est ainsi et tous les enseignements spirituels, aussi anciens et reconnus soient-ils, sont pollués par des ultracrépidariens. C’est pour cela qu’il n’est pas facile de faire le tri.
Il y a quelques jours, je regardais une vidéo sur YouTube qui conseillait aux gens de faire leurs propres recherches sur la spiritualité pour trouver de l’information fiable. La méthode proposée est de se renseigner par tous les moyens, livres, internet… Puis de fixer son point de vue en fonction de ce qui est le plus souvent répété. C’est probablement le pire conseil que l’on peut donner à une personne, surtout dans le domaine spirituel. La seule méthode fiable consiste à faire sa propre expérience. Si une croyance n’a pas de lien direct avec la pratique, ne l’adoptez même pas. Vous allez vous encombrer l’esprit inutilement. Si elle a un lien, vérifiez cette croyance par la pratique et faites-vous votre propre avis en fonction de votre expérience.
Cela n’est pas si simple, parce que lorsque nous croyons quelque chose, cela a tendance à devenir vrai dans notre esprit. Prenez n’importe quelle pratique et associez-lui un effet. En réalisant la pratique, il y a des chances que l’effet se produise. Par exemple, vous pouvez décider qu’en éclatant des saucisses, vous allez régler vos problèmes. Mais même si cela fonctionne, cela ne signifie pas que c’est très efficace. Certaines pratiques possèdent un effet réel, au-delà de l’autosuggestion. Par exemple, en changeant votre respiration, vous allez changer votre physiologie et cela va changer votre état de conscience. Donc cela demande beaucoup d’expérience pour faire le tri et trouver les pratiques les plus efficaces.
Pour en revenir au troisième œil, l’occultisme du XIXe siècle a fortement influencé notre vision de la spiritualité. Cette idée d’ouverture du troisième œil, liée à l’intuition, est issue de la société de théosophie, qui a cherché à faire un syncrétisme entre les chakras et l’arbre de vie, sans vraiment comprendre aucun de ces deux systèmes. Même s’il existe une symbolique anthropomorphe sur l’arbre de vie, cela ne signifie pas que les séfirot sont des centres énergétiques comparables aux chakras. Comme sur l’arbre de vie, daat désigne la sphère contemplative, les théosophes ont décidé que l’ouverture du troisième œil permettait d’atteindre ce type d’expériences. En réalité, le travail sur le troisième œil est lié à « manas », c’est-à-dire au mental. Et concrètement, c’est le chakra le moins amusant à travailler. Le travail sur le chakra du cœur est bien plus extatique. Si tout le monde fantasme sur l’ouverture du troisième œil, c’est parce que de nombreuses personnes répètent cela dans des livres depuis la théosophie, sans jamais pratiquer sérieusement avec les chakras. C’est pour cela que je vous conseille de faire votre propre expérience plutôt que de croire ce qui est écrit dans la majorité des livres.
Le problème est que le XIXe siècle était plutôt sinistré en matière de spiritualité. La philosophie dominante de cette époque était le positivisme. On croyait donc que la science devait tout expliquer. C’était aussi le début de l’émancipation de l’église, de la démocratisation de la lecture et de la spiritualité. Du coup, les gens ne savaient pas trop comment faire. Certains, comme Eliphas Levi, ont décidé qu’ils étaient spéculatifs. C’est-à-dire qu’ils cherchaient à comprendre la spiritualité uniquement par l’intellect, sans aucune pratique. C’est parfaitement ridicule, un peu comme si un aveugle de naissance écrivait un traité sur les couleurs. Et pourtant, encore aujourd’hui, de nombreuses personnes considèrent qu’Eliphas Levi est le plus grand des occultistes.
En réalité, les occultistes qui se prétendaient opératifs avaient une pratique tellement maladroite qu’ils n’étaient pas forcément beaucoup mieux. Un bon nombre d’entre eux ont recopié la messe. Ils espéraient qu’en pratiquant un formalisme purement extérieur, une expérience intérieure allait se développer. C’est ce qu’on appelle communément une tradition magique. Mais en pratique, cette méthode est assez inefficace. Les meilleures traditions magiques sont celles qui ont intégré une dimension mystique, parfois sans trop se l’avouer comme dans la Golden Dawn ou en l’assumant comme dans l’OTO. Encore aujourd’hui, la wicca est très impactée par ce problème de tradition magique. C’est pour cela que la plupart des livres décrivent des pratiques formelles sans décrire comment développer l’intériorité recherchée. Pourtant la wicca n’est pas une tradition purement magique, puisque les huit sentiers lui donnent une dimension mystique. Mais peu de gens en font l’exploration.
C’est en ayant ce problème à l’esprit que j’ai créé le cours « Wicca fondation ». Vous pouvez encore vous inscrire gratuitement en entrant votre adresse de messagerie dans le formulaire en bas de l’article.