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Retour au sommaire « Les propos de Gardner ». Traduction & adaptation : Lune.
Les Rites
On m’a interdit de révéler les autres rites parce qu’ils sont incontestablement magiques, bien qu’ils ne soient pas plus dangereux que cela. Mais elles ne souhaitent pas qu’on sache comment elles génèrent du pouvoir. Les danses qui suivent ressemblent davantage aux jeux des enfants qu’aux danses modernes (on pourrait dire qu’elles sont turbulentes et bruyantes, avec beaucoup de rires.) En fait, ce sont plus ou moins des jeux d’enfant accomplis par des adultes et comme les jeux d’enfant, elles ont une histoire ou sont conçues dans un but précis autre que le simple plaisir.1
… Ces idées et procédures, bien qu’assez anciennes (les œuvres magiques de Salomon sont mentionnées par Flavius Josèphe), semblent datées d’hier comparativement aux idées qui se trouvent derrière les pratiques sorcières, qui remontent à l’âge de pierre, comme j’ai déjà tenté de le démontrer. Bien que le concept fondamental de la « magie du nom » puisse être primitif et que des techniques similaires (même si, bien sûr, les noms des Dieux utilisés sont différents) étaient connues des Égyptiens de l’Antiquité, la magie cérémonielle qui est parvenue jusqu’à nous depuis le Moyen-Âge est une tradition très sophistiquée qui requiert une certaine éducation pour s’en servir. Elle nécessite aussi des préparations élaborées et des accessoires ; et sa langue et ses perspectives sont assurément judéo-chrétiennes. En revanche, la tradition sorcière n’est ni chrétienne, ni juive ; elle pouvait être pratiquée, et elle l’était, par des gens qui ne savaient ni lire, ni écrire ; et ses accessoires sont des plus simples.2
Note d’introduction de Gardner pour High Magic’s Aid : les rituels magiques sont authentiques, en partie tirés de la Clef de Salomon (traduction de MacGregor Mather) et en partie d’un manuscrit magique, en ma possession. 3
La sorcellerie est un culte lunaire, il y a treize lunes au cours d’une année et treize semaines par trimestre, chaque trimestre a son Sabbat. Les quatre grands Sabbats sont la Chandeleur, la Veille de Mai, Lammas et Halloween ; les équinoxes et les solstices sont également célébrés, ce qui en fait ainsi les Huit Occasions Rituelles, comme les nomment les Sorcières. Durant les Grands Sabbats, tous les covens qui le peuvent se rassemblent ; mais en dehors de ces grands sabbats, ont lieu des assemblées mineures appelées Esbats. Traditionnellement, l’Esbat est l’assemblée du coven local dédiée aux affaires locales ou simplement pour le plaisir, il a lieu ou devrait avoir lieu à la pleine lune ou proche de la pleine lune.4
Comme Gardner l’a lui-même souligné à maintes reprises, alors que les rites religieux de la sorcellerie sont célébrés régulièrement, les procédures magiques ne sont accomplies que dans la mesure où elles sont jugées nécessaires et alors uniquement lorsqu’elles doivent avoir un effet bénéfique sur les gens, sans nuire à quiconque.5
Je pense qu’il est assez bien connu que les sorcières ont observé les quatre grandes fêtes : la veille de Mai, la veille d’Août, la veille de Novembre (Hallowe’en) et la veille de Février. Elles semblent correspondre à la division de l’ancienne année Gaélique en quatre fêtes du feu : Samhain ou Samhuin (1er novembre), Brigid (1er février), Bealteine ou Beltene (1er mai) et Lugnasadh (1er août). Les fêtes correspondant au milieu de l’hiver et au milieu de l’été auraient été créées en l’honneur de divinités féminines : Brigid est une très ancienne déesse des artisanats domestiques et du foyer, Lugnasadh a été créé par Lugaidh en l’honneur de sa « nourrice » Taillte.
En revanche, en ce qui concerne les fêtes des sorcières, les deux fêtes estivales se tenaient en l’honneur de la déesse, où elle a préséance, et les deux fêtes hivernales étaient celles où le dieu prévaut. En pratique, il m’apparait qu’en été, la déesse a la priorité, chevauchant un balai (ou autre) devant le dieu s’il est présent ; mais en hiver, il ne lui est pas supérieur, simplement son égal ; ils chevauchent côte à côte. Il est vrai bien sûr qu’en été les prières principales sont adressées à la déesse, tandis qu’en hiver c’est principalement le dieu que l’on prie.6
On m’a parlé d’un culte des sorcières actif dans le sud de l’Irlande, mais je n’ai pas réussi à le contacter. Les membres se réuniraient dans une carrière désaffectée où ils pourraient œuvrer sans être dérangés. Ils porteraient de longues capes noires qui les protègent jusqu’au lieu de l’assemblée, où ils les retirent pour révéler une sorte de kilt constitué de deux morceaux de cuir retenus par des lanières de chaque côté.
On raconte qu’ils sacrifient des animaux à la lune ou du moins qu’ils organisent des cérémonies en l’honneur de la pleine lune, avec des danses régies par un cadran lunaire. On m’a dit qu’ils avaient une très belle danse, la Danse des Quatre Vents, qui s’exécute habituellement autour d’une pierre levée ou quelque chose qui a quatre côtés ; mais je n’ai pu obtenir d’informations détaillées.
On dit qu’une partie de la cérémonie d’initiation pour les hommes est appelée la chasse de Diane : toutes les filles célibataires poursuivent l’initié, celle qui le rattrape, le bat et le prend sous sa direction (généralement on convient à l’avance qui devra l’attraper). On m’a dit que le sang était parfois utilisé au cours des rites et dans des envoûtements, mais mon informateur ne savaient rien de ces rites ni de leur leader, si ce n’est qu’il s’agissait d’une grande prêtresse appelée Diana et qu’ils utilisaient du « whisky ».7
1 Gardner 1 26
2 Gardner 2 115
3 HMA 1
4 Gardner 2 19
5 GGW 207
6 Gardner 1 130
7 Gardner 1 99