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Retour au menu « les propos de Gardner ». Traduction et adaptation : Lune.
L’Histoire
Les archéologues estiment que, du fait des immigrations successives du continent, la langue parlée vers 900 av. J.-C. en Grande-Bretagne devait être clairement celtique.1
La position du culte (des sorcières) à l’époque romaine et saxonne est une énigme. La grande question est de savoir si les sorcières et les druides étaient membres du même culte. Les sorcières n’ont pas de traditions précises sur le sujet. Personnellement, je pense que ce n’était pas le cas, le culte des sorcières était en quelque sorte la religion du sol, alors que la religion des druides était plus aristocratique. Un peu comme mille ans plus tard, lorsque le culte des sorcières devint la religion des paysans, alors que l’Église romaine était la puissance dominante.2
Jusqu’à cette période (celle des invasions saxonnes), il est douteux que les Wica aient eu un nom distinctif. Ils étaient les gens, les prêtres et les prêtresses de l’Ancienne Déesse, qui étaient reconnus comme faisant partie du peuple. Les Saxons haïssaient et craignaient tout ce qui avait trait à la magie. Ils vénéraient Odin (Woden), Thor et les autres dieux scandinaves, et étaient extrêmement « respectables » d’un point de vue germanique. Et plus encore, lorsqu’ils devinrent chrétiens. Cet Odin avait une chasse sauvage semblable à celle de Herne. Et à certains égards, les Valkyries ressemblent aux sorcières des légendes, à la différence qu’elles traversent les airs non pas sur des chèvres ou des balais, mais sur des chevaux, ce qui est bien pire. Ils détestaient le souvenir d’Odin et des Valkyries parce qu’ils étaient des divinités païennes. On m’a demandé : » Les Saxons ont-ils causé des changements au sein du culte des sorcières ? Ce à quoi je réponds : « Je ne le pense pas. » 3
César rapporte que les coutumes des « Germains » étaient totalement différentes de celles des Celtes. À l’époque où les Angles et les Saxons ont commencé à envahir la Grande-Bretagne, ils étaient plus civilisés que lorsque César et Tacite les avaient décrits. Malgré tout, il existait une grande différence entre eux et les cultivés et alphabètes britto-romains, dont beaucoup étaient des chrétiens de l’ancienne Église celtique. Si Arthur et ses chevaliers ont réellement existé, c’est à cette période de l’Histoire qu’ils devaient appartenir.
Les Saxons sont arrivés en conquérants païens. Ils ont pillé, tué et violé. La majeure partie de la population celtique s’est dispersée au cours de ses longues guerres et le reste vivait en des lieux inaccessibles. Les races se rencontraient et se mélangeaient uniquement dans les grandes villes, et même là ils restaient les conquérants haïs qui avaient dépossédé les Celtes de leurs terres ancestrales et les avaient forcés à vivre dans les régions éloignées. En outre, ils détestaient la magie. Ce qui n’a nullement favorisé le mélange des pratiques cultuelles.
Puis les Saxons devinrent des chrétiens intolérants d’un nouveau genre, c’est-à-dire des chrétiens de l’Église romaine, et la situation s’aggrava. Ensuite, alors que les Saxons s’étaient enfin apaisés, les invasions danoises commencèrent. Pour eux, les Saxons étaient des renégats qui avaient abandonné l’ancienne foi en Odin et Thor, et qui méritaient donc d’être exterminés. Mais au fil du temps, ces mêmes Danois furent baptisés et devinrent chrétiens, ils vécurent dans une confédération mouvementée avec les Saxons. Il est curieux de constater qu’en devenant anglophones, les sorcières adoptèrent le nom saxon « Wica ».4
Il y eut l’invasion romaine et plus tard l’invasion saxonne. Les rois, les nobles et les druides christianisés en souffrirent grandement et beaucoup se réfugièrent en Irlande et en Écosse, mais contrairement à ce que l’on pense souvent, la majorité de la population resta dans les villages. Les Saxons, d’abord païens, furent convertis au christianisme par les missionnaires de Rome et certaines lois contre la sorcellerie furent adoptées.
Après la conquête normande, les Saxons devinrent la race des serfs et leurs maîtres, les Normands. Plus tard, les deux races eurent tendance à se mélanger et à se marier entre elles, devenant anglaises au lieu de britanniques et saxonnes.
Comme il n’existe nulle trace de coutumes saxonnes dans le culte, ainsi il ne semble pas que des sorcières saxonnes y aient été admises. Mais, quand les Normands ont débarqué, elles avaient déjà une tradition semblable à la sorcellerie. Je ne saurais dire si elle provenait de la Norvège ou de la Gaule, mais elle existait sans aucun doute. En tout état de cause, les Britanniques ont toujours considéré les Saxons comme les oppresseurs qui leur avaient volé tout le meilleur de leur pays et les sorcières les détestaient pour avoir édicté des lois contre la sorcellerie. C’est pourquoi les Britanniques et les sorcières prirent beaucoup de plaisir à voir les Saxons se faire malmener à leur tour.5
On raconte qu’après la conquête normande, lorsque de nombreux soulèvements saxons dans les régions isolées se sont produits, les troupes normandes envoyées pour les réprimer étaient menées par « des sorcières francophones. » Cela peut signifier que les sorcières locales avaient reçu une meilleure éducation que la plupart et qu’elles parlaient français. Mais il est plus probable que les sorcières normandes soient venues lors de la conquête, qu’elles aient fraternisé avec les habitants des landes, les païens6, le peuple britannique des régions lointaines qui haïssait l’usurpateur saxon, et qu’elles aient découvert ce qu’il se passait. On dit que Hereward l’Exilé a tué l’une de ces sorcières venues pour le chasser des Fenlands.7
Je présume qu’il [Pennehorne Hughes] croit savoir de quoi il parle, alors permettez-moi de le rassurer, la plupart de ces accusations sont fausses autant que je sache. Les sorcières jetaient des sortilèges pour empêcher Hitler de débarquer après la capitulation de la France. Elles se réunissaient, érigeaient le grand cône de pouvoir et projetaient les pensées suivantes dans l’esprit d’Hitler : « Vous ne pouvez pas traverser la mer », « vous ne pouvez pas traverser la mer », « impossible de venir », « impossible de venir ». Tout comme leurs ancêtres l’avaient fait avec l’Armada espagnole avec ces paroles : « passez votre chemin », « passez votre chemin », « impossible de débarquer », « impossible de débarquer ». Est-ce que cela faisait d’elles les alliées des Rois ennemis ?
Je ne dis pas qu’elles ont stoppé Hitler. Tout ce que je dis, c’est que j’ai assisté à une cérémonie très intéressante accomplie dans l’intention d’implanter une certaine idée dans son esprit et que cela fut réitéré plusieurs fois par la suite. Et bien que la flotte d’invasion ait été prête, le fait est qu’Hitler n’a même jamais essayé de venir. Les sorcières m’ont dit que leurs arrières grands-parents ont tenté de projeter la même idée dans l’esprit de Boney.
À l’époque de l’Armada espagnole, la force d’invasion se trouvait près des côtes avant que le culte ne l’ait vraiment su. Elles savaient qu’il était inutile d’essayer d’atteindre le Roi Philippe, il était hors de contact avec l’Armada, il ne pouvait changer sa course et elles n’avaient pas la moindre idée de qui se trouvait aux commandes. La seule chose qu’il leur était possible de faire était d’envoyer une idée générale : « passez votre chemin », « passez votre chemin », « passez votre chemin », « vous ne pouvez pas débarquer », « vous ne pouvez pas débarquer » et espérer que cela fonctionnerait. Si elles avaient pu déclencher une tempête, elles l’auraient également fait, mais elles ne savaient pas comment s’y prendre. Même si naturellement, elles ont prié leurs Dieux pour que des catastrophes s’abattent sur la flotte, et notamment des tempêtes selon toute probabilité.
Je doute que les sorcières n’aient jamais causé des ravages. Tout au moins, je n’ai jamais entendu parler de ça, et ni elles ni moi ne savons pas comment elles s’y prendraient. Je voudrais des informations à ce sujet : des dates et des lieux, s’il vous plaît ?8
Quand les Pays-Bas, la Belgique et la France ont capitulé, comme l’a dit Gardner :
« Nous attendions Hitler sur le rivage chaque jour. Nous n’avions aucune arme digne de ce nom. Dans mon secteur, une plage de trois miles, nous avions six fusils de chasse, mon Luger, le revolver de Donna et quelques autres pistolets, avec environ six cartouches pour chaque arme. Ensuite, nous avions mes piques et mes épées. Avant la fin de cette semaine, six soldats et un sergent ont été envoyés pour défendre ces trois miles. Sept jours plus tard, cinquante hommes les ont rejoints, sous les ordres d’un officier. Plus tard, d’autres sont arrivés les uns après les autres ; mais à part des fusils et peu de munitions, ils n’avaient rien. Pas d’artillerie ni d’armes automatiques. J’ai essayé de faire fonctionner un vieux canon malais, avec de la poudre noire et des explosifs, mais ça n’a rien donné. »
C’est là que les sorcières montent à nouveau en scène, de façon incongrue pourrait-on dire. La vieille Dorothy a appelé les « covens de toute part, bien que selon la loi sorcière, ils ne sont pas censés connaître l’existence des uns des autres. » Et ce fut le début de « l’opération cône de pouvoir » quand les sorcières, comme elles l’ont prétendu, ont envoyé une force contre l’esprit d’Hitler.
Selon les propres termes de Gardner, il s’agit d’un élément assez important de l’histoire de la sorcellerie d’un point de vue documentaire. Il y fait référence dans ses deux livres sur la sorcellerie et les critiques et les chroniqueurs en ont parlé à plusieurs reprises. Voici d’autres détails :
« Nous avons été conduits de nuit à un endroit dans la forêt où le grand cercle a été projeté. Ce qui a été accompli ne peut l’être qu’en cas d’extrême urgence. Et le grand cône de pouvoir a été érigé et lentement dirigé vers Hitler. L’ordre suivant à été donné : ‘Vous ne pouvez pas traverser la mer. Vous ne pouvez pas traverser la mer. VOUS NE POUVEZ PAS VENIR, VOUS NE POUVEZ PAS VENIR.’ Tout comme on nous l’avait raconté, au sujet de ce qui fut fait à Napoléon, lorsqu’il tint prête son armée à envahir l’Angleterre et jamais ne vint. Et comme ce qui fut fait à l’Armada espagnole, lorsque de puissantes forces ont été mises en œuvre, à propos desquelles je ne peux parler. Or donc, accomplir ceci implique l’utilisation de notre force vitale et beaucoup d’entre nous sont morts quelques jours après. Mon asthme, qui avait disparu depuis mon premier voyage en Orient, revint en force. Nous avons répété le rituel quatre fois ; et les Aînés ont dit : ‘nous pensons que nous l’avons stoppé. Nous ne devons pas tuer un trop grand nombre d’entre nous. Préservons-les jusqu’à ce que nous ayons besoin d’eux.' »9
1 Gardner 2 79
2 Gardner 2 85
3 Gardner 2 94-96
4 Gardner 2 94-96
5 Gardner 2 27-28
6 Ndlt : Heathens, les païens. Dwellers of the Heaths, les habitants des landes. Heathen, du Vieil Anglais hǣthen, avec une origine germanique. Relatif au néerlandais heiden et à l’allemand heide. Généralement considéré comme un usage spécifiquement chrétien d’un adjectif allemand qui signifie « habitants de la rase campagne. » Heath désigne une vaste zone de terres nues, incultes et recouvertes d’herbes folles et autres petites plantes sauvages. Une lande.
7 Gardner 2 97
8 Gardner 1 104
9 GGW 166-167
Image : Dream Idyll (A Valkyrie) par Edward Robert Hughes (1902)