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Numérologie
Le culte semble utiliser une numérologie rudimentaire (d’où elle provient, je ne sais pas.) Les chiffres 3, 5, 8, 13 et 40 sont considérés comme bons ou chanceux et tous ont une signification qui leur est propre. Il y a trois outils qui sont essentiels et rien ne peut être accompli sans eux : c’est-à-dire quelque chose pour couper ou poignarder, quelque chose pour frapper et quelque chose pour attacher. Il y en a cinq autres, tous ont un usage spécifique et ne sont nécessaires que si un genre particulier de travail est accompli. Pour une initiation, chacun des huit outils doit être présent et l’initié est informé de leur usage, puis il les tient en main l’un après l’autre.
Parce que trois et cinq font huit, de nombreuses choses doivent aller par huit ; mais huit et cinq font treize, donc treize est un autre bon chiffre ; mais cinq fois huit ou trois covens et un leader font quarante, quarante est un bon chiffre et certaines choses doivent aller par 40. Le coven consiste traditionnellement en douze sorcières et un leader, probablement parce que c’est un chiffre qui porte chance et qu’il y a treize lunes dans une année.1
Les sorcières et les druides partagent bien sûr un certain nombre de croyances : la croyance en une vie future et en la réincarnation ; en l’efficacité du cercle magique ; en des formes de prophéties (ou, comme nous l’appellerions, la clairvoyance) ; dans le caractère sacré de Stonehenge et d’autres cercles de pierre, qui plus tard sont devenus des lieux de rassemblement traditionnels des sorcières ; ainsi qu’une vive aversion pour coucher par écrit leurs enseignements. Mais peut-être que le lien le plus frappant entre les druides et les sorcières est celui des quatre grands événements rituels que les sorcières nomment « Sabbats ».
Comme on l’a vu, il y avait en Irlande une grande fête le 1er août (Lammas), qui se tenait à Tailltenn et qui était présidée par des druides. On disait qu’elle était tenue en l’honneur du dieu-soleil Lugh. Une fête analogue se tenait en Gaule à Lugudunum (Lyon) en l’honneur de Lugus, dieu de lumière et du savoir.
La fête de tailltenn honorait également la mère adoptive de Lugh, Tailltiu. Elle est étroitement associée au culte des morts et Tailltiu est évidemment la Grande Mère. On pensait que l’énergie dépensée au cours des jeux donnait de nouvelles forces au dieu pour apporter fertilité à la terre (les danses des sorcières à Lammas aujourd’hui ont le même but.)
La célébration de Lughnassad (Lammas) assurait l’abondance de blé, de bière2, etc. dans toute l’Irlande. Si les rites étaient médiocres, les récoltes seraient médiocres et les mariages temporaires semblent avoir été une grande caractéristique de ces rites. A ce jour, « un mariage Tailltenn » est le terme qui désigne ce type d’union « pour laquelle vous ne dérangez pas le prêtre avec vos affaires privées. »
« Lughnassad » signifie « le mariage de Lugh » et il était supposé prendre la terre pour épouse. Le Roi de Toute l’Irlande était rituellement marié à la déesse, en réalité à une prêtresse la représentant. C’est exactement ce qui se passait à Sumer, lorsque chaque année le roi, représentant le dieu, épousait une prêtresse représentant la déesse. Samhain (1er novembre), la fête de l’hiver des Celtes, était le début de leur Nouvelle Année et à la Veille de Samhain (notre Halloween) des divinations étaient pratiquées pour connaitre les événements de l’année à venir. En Irlande, elle avait lieu à Tara, quand tous les druides se rassemblaient pour sacrifier aux dieux. Ils sacrifiaient un mouton noir et offraient des libations aux esprits des morts de l’année. Le 1er mai était Bealteinne (Beltane) ; deux grands feux étaient allumés par les druides sur chaque colline sacrée et le bétail était conduit entre ces feux afin de les protéger des maladies. Plus tard, en Angleterre, le Roi de Mai et la Reine de Mai, « Robin des Bois et Marianne », représentèrent l’ancien dieu et la déesse de la fertilité. On pensait que leur mariage et leur union favorisaient magiquement les récoltes. Les festivités du Jour de Mai ont été violemment dénoncées par les Puritains, en raison de la liberté sexuelle qui prévalait parmi ceux qui y prenaient part.
Ross Nichols, dans son petit livre « Sassenach Stray » dit, en évoquant de vieilles traditions gaéliques :
le grand soleil, Beltane, réapparaissait, remplaçant le petit soleil palot hivernal le Jour de Mai, lorsque les feux cérémoniels de magie sympathique étaient allumés. A Hallowe’en, le petit soleil remplaçait le grand soleil ; le monde-d’en-bas commençait à dominer le monde-d’en-haut et vous pouviez voir dans le futur. Lors de ces passages, des êtres surnaturels s’infiltraient et se répandaient.
Aujourd’hui, les quatre grandes fêtes célébrées au sein du culte des sorcières sont Halloween, la Veille de Mai (l’ancienne « Nuit de Walpurgis »), Lammas, et la Chandeleur, le 2 février. (Il est à noter que, s’agissant d’un culte lunaire, les célébrations sont accomplies la nuit précédant la fête.) On remarquera que ces quatre anciennes fêtes divisent l’année en quatre parts égales, c’est pourquoi on les appelle parfois « les quatre cross-quarter days3« . Leur origine est quelque peu énigmatique. Il a été suggéré qu’elles étaient liées aux périodes de fertilité chez les animaux. 4
1 Gardner 1 115
2 Ndlt : la ‘mild’ une bière brune typiquement anglaise, assez maltée, peu amère, peu alcoolisée et assez peu parfumée au houblon.
3 Ndlt : voir cet article complet sur le sujet.
4 Gardner 2 81-83