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Retour au menu « les propos de Gardner ». Traduction et adaptation : Lune.
Préface du livre de Gardner, High Magic’s Aid, par Patricia Crowther.
En 1949, lorsqu’il a été publié pour la première fois, High Magic’s Aid était l’un des ouvrages les plus importants sur la magie et la sorcellerie. Dans ce roman à l’ambiance captivante, qui se déroule au 12e siècle en Angleterre, Gerald B. Gardner, son auteur, a intégré des rituels magiques fascinants qui emportent le lecteur de scène en scène, comme s’il les vivaient vraiment lui-même.
Il a été écrit avant l’abrogation de la loi contre la Sorcellerie, en 1951, quand les livres en faveur de ces sujets étaient plus ou moins tabous. En outre, l’auteur a lui-même déclaré plus tard être une sorcière et un membre initié du coven de la New Forest ! Il a également inclus dans ce livre des rituels de sorcellerie, qui n’avaient encore jamais été publiés.
Ce roman magique a aussi annoncé ce qui allait devenir la renaissance de l’Ancienne Religion au cours des années qui suivraient sa publication.
Immédiatement, lorsque Gerald Gardner a fait part de ses réflexions au sujet de ce livre à sa grande prêtresse, Dorothy St Quintin Fordham, connue de ses amis sous le nom d’Old Dorothy, s’est opposée à l’idée dans sa globalité de façon assez catégorique. Toute publicité, a-t-elle dit, entraînerait une reprise des persécutions, sous une forme ou une autre. Et à l’époque, ça s’est terminé là-dessus !
Mais, ayant été une amie proche de Gerald, je sais qu’il pouvait être très persuasif et convaincant dans ses idées. Il a souvent évoqué l’affaire et dit qu’il ne voulait pas voir l’Art disparaître. Et comment les gens pourraient-ils s’y intéresser s’ils ne savaient pas qu’il existait toujours ?
Comme le dit Jack Bracelin dans sa biographie, Gerald Gardner, Witch ! : « Il faudra encore 7 ans avant que ses camarades sorciers ne lui permettent de révéler certaines de leurs idées, jusqu’à leur existence même, au monde entier. » Bracelin fait référence à la période entre 1939, lorsque Gerald fut initié à l’Art, et 1946, quand il obtint finalement la permission sollicitée depuis si longtemps.
Peu à peu, à la manière dont l’eau userait la pierre, Gardner a continué à présenter son projet à Old Dorothy. Il lui expliquait ses craintes : sans du sang neuf, l’Art était voué à disparaître. Et qu’adviendrait-il des Dieux anciens ? Comment pourraient-ils revenir sans reconnaissance ? Et ainsi de suite.
Il ne fait aucun doute que son enthousiasme révolutionnaire pour le domaine de l’édition l’empêchait de connaitre les rites intérieurs de l’Art. La porte était à présent hermétiquement close dans CETTE direction.
Puis, en 1946, sa grande prêtresse céda finalement dans la mesure où toute information sur l’Art devait être écrite seulement sous forme de fiction.
Seules, a-t-on dit, les paroles de Morven, l’héroïne du livre, doivent être considérées comme authentiques. Ceci est intéressant au vu de ce que Gerald m’a dit quand il m’a remis une copie de High Magic’s Aid en 1960 :
« Ma chère, prenez bonne note des paroles de Morven, elles vous apprendront beaucoup de choses. »
Ensuite, Gerald lui-même, dit à la fin de l’introduction de son livre, sous la rubrique « note » :
« Les rituels magiques sont authentiques, ils sont en partie tirés de la Petite Clef de Salomon (la traduction de MacGregor Mather) et en partie du manuscrit magique en ma possession » (c’est moi qui le souligne).
Et maintenant en 1992, quarante-trois ans après la rédaction de ce roman : 4 + 3 = 7, le chiffre de Saturne, le Seigneur du Temps ; une lettre a refait surface en Amérique. Il s’agit d’une lettre manuscrite de Gerald Gardner adressée à Monsieur Gordon B… et elle contient certains passages pertinents.
« En fait, je voulais écrire au sujet d’une sorcière et de ce qu’elle m’avait confié. Et elle a refusé que je dise quoi que ce soit à propos de la sorcellerie, mais je lui ai demandé : pourquoi ne pas me laisser écrire du point de vue de la sorcière ? Vous êtes toujours persécutés et malmenés… Elle m’a dit alors que je pouvais le faire, à la condition que je ne révèle aucune magie sorcière et qu’il s’agisse uniquement d’une fiction. Ainsi, comme je devais y parler de magie, j’ai simplement puisé dans la magie rituelle juive, principalement « La petite clef de Salomon ». On pensait que le roi Salomon pouvait commander aux esprits et les faire œuvrer pour lui. Et que si vous connaissiez ces paroles et sceaux, vous pouviez en faire autant. Cette clef est généralement en latin ou en hébreu, mais il existe une traduction anglaise réalisée par MacGregor Mathers. Même si personnellement, je ne crois pas que cela fonctionne. Tout cela est très difficile et compliqué… »
Donc à la fin (ou au début), Gerald a défié le Temps et a confirmé ses propres propos et actions par-delà le gouffre des années. Nous ne devrions pas être trop étonnés par un tel événement. Les adeptes des voies ésotériques font souvent face à l’inattendu dans leur quête de vérité. Par ailleurs, il est bon de sortir de notre zone de confort de temps en temps. Comme nous l’enseignent les Mystères : il n’y a rien, à part nos propres doutes, qui puisse empêcher l’aide de la magie, qu’elle soit haute ou non.
Pour conclure, nous devons nous rappeler que des milliers d’hommes et de femmes doivent leur découverte de la Vieille Religion au travail d’un Aîné de l’Art : Gerald Brosseau Gardner. Dans cet esprit, remercions l’éditeur, Keith Morgan, de Pentacle Enterprises, pour avoir permis que ce livre soit à nouveau mis à la disposition d’une toute nouvelle génération.
Patricia C. Crowther 1
Dès 1939, Gardner s’intéresse à la sorcellerie de façon érudite… Cependant, il faudra encore sept années avant que ses compagnons sorciers ne lui permettent de révéler leurs idées, et leur existence même, au monde entier.
Il le fera sous la forme d’une fiction : un roman appelé High Magic’s Aid. Où seuls les propos de la sorcière, qui en est l’héroïne, furent déclarés comme authentiques. Il parut trois ans plus tard, en 1949.2
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