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Extrait du Liber Umbrarum, de Doreen Valiente. Traduction & adaptation Lune.
- Introduction
[…] Nul besoin de tergiverser sur qui a écrit le Liber Umbrarum : un Livre des Ombres, tel qu’il est proposé dans le présent ouvrage. J’en suis l’auteur, bien qu’il soit fondé sur du matériel ancien et sur ce que j’ai appris au cours de mes années de pratique en tant que sorcière. Je peux également indiquer que je possède le Livre des Ombres original de Gerald Gardner, c’est lui qui me l’a donné. Dans l’édition originale cartonnée de Witchcraft Today (1954) de Gerald Gardner, ce livre apparaît sur la photographie de l’autel sorcier préparé pour une cérémonie d’initiation, à la page 96.
Comme je le dis plus haut, la diffusion des rituels de sorcellerie expurgés fait partie des raisons qui m’ont poussée à écrire ce livre. D’une part, cela me contrarie de voir des versions déformées de documents que j’ai écrits pour Gerald Gardner proposées à la vente, peu importe sous quel prétexte. D’autre part, quitte à publier tous les rituels autant qu’ils veuillent dire quelque chose et soient réalisables. Après tout, les temps et les circonstances ont changé radicalement depuis l’époque où tout était gardé supposément par le serment de secret. Aujourd’hui, partout dans le monde anglophone, des gens ont formé ou tenté de former des covens de l’Ancienne Religion. Il est temps qu’ils soient en mesure de trouver des conseils au lieu de ce sur quoi ils tombent le plus souvent, à savoir de l’exploitation.
Les affirmations exagérées de certains prétendus « grands sorciers » sont peut-être un sujet de plaisanterie continuelle pour les occultistes expérimentés ; mais qui cessent d’être tout à fait amusante quand les nouveaux venus sur cette ancienne voie, qui sont sincères, se font intimider et exploiter par ce qui n’est souvent que du pur bluff. J’en ai assez de ces « chefs » autoproclamés qui parfois même menacent quiconque remet en question leur soi-disant autorité. J’ai donc décidé d’écrire un livre qui mettra la sorcellerie à la portée de tous.
Le but du renouveau de l’Ancienne Religion de l’Art des Sages et de sa révélation au grand jour est de contribuer à cette nouvelle philosophie de vie qui s’inscrit dans la vague de l’ère du Verseau ; non pas pour que certains individus se fassent de l’argent ou fournir à d’autres des ressources pour flatter leur ego.
Ce livre est donc simplement destiné à aider ceux qui veulent rendre un culte aux Anciens Dieux et pratiquer la magie des anciennes traditions. Le désir des gens à ce sujet a atteint une telle ampleur qu’il ne devrait plus, je pense, être ignoré. Toutes sortes de propagandes ont été employées à l’encontre des sorcières d’aujourd’hui et de leur art ; mais les efforts de leurs instigateurs se sont révélés contre-productifs. À chaque fois que la presse à sensation révèle « au grand jour la malfaisance de la sorcellerie », elle reçoit par la suite de pleins sacs de lettres de personnes qui veulent savoir comment faire pour rejoindre un coven !
Je sais que beaucoup de gens remettront en question l’idée de l’auto-initiation, telle qu’elle est présentée dans ce livre. Je leur poserai une simple question : qui a initié la première sorcière ?
Bien sûr, il vaut mieux recevoir l’initiation en personne, de la part d’un enseignant expérimenté et sincère. Ce concept s’applique dans le monde entier, des traditions orientales, à travers le lien établi entre le gourou (enseignant) et son chela (élève), à l’histoire de Castaneda au sujet de son apprentissage auprès du vieux sage indien yaqui, Don Juan, telle qu’elle est narrée dans sa merveilleuse trilogie de livres, « L’Herbe du diable et la Petite Fumée : une voie yaqui de la connaissance », « Voir : les enseignements d’un sorcier yaqui » et « Le Voyage à Ixtlan : les leçons de Don Juan ». Mais je crois sincèrement que mon livre donnera aux gens un point de départ qui leur permettra de passer à la pratique plutôt que d’en rester à la simple théorie.
Une fois que les gens seront parvenus à ce point, ils en viendront naturellement à se poser la question suivante : « doivent-ils essayer de rejoindre un coven, former le leur (comme ce livre les aidera à le faire) ou pratiquer en solitaire ? » J’aborderai ce sujet de façon plus complète dans la section intitulée Liber Umbrarum. La décision appartient réellement à chacun ; mais, quelle qu’elle soit, soyez assuré d’une chose. Vous avez le droit d’être païen si c’est ce que vous voulez. Ce droit vous est garanti par la Déclaration universelle des droits de l’homme, et la Grande-Bretagne en est signataire. Alors, ne laissez personne vous intimider. Voici le passage pertinent extrait de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, telle qu’elle a été publiée par les Nations Unies :
Article #18 : Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.
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