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Par Philip Carr-Gomm, extrait de « Druid Mysteries ». Traduction par Faoltiernshelcallec
Fait suite à l’article « la roue en huit parties« .
Que signifie célébrer ces festivités?
Tentons-nous simplement de revivre les coutumes d’une autre époque oubliée ? Ceux qui croient au Druidisme pensent que non. Comme Noël et le Jour de l’ An sont vitaux pour notre santé psychique parce qu’ils nous donnent des mesures du passage de notre vie, célébrer les huit festivités nous aide à harmoniser le rythme de nos vies personnelles au rythme du cosmos et de la nature.
En faisant ainsi, nous développons et augmentons la sensation de paix et d’avoir trouvé une place dans notre monde et dans notre vie.
Regardons la valeur de ces festivités d’un point de vue psychologique.
Les quatre festivités d’Imbolc, Beltane, Samhuinn et Lughnasadh relatent des expériences nécessaires et des périodes clés vitales pour chacun d’entre nous : Imbolc évoque la pureté et le sens maternel dont nous avons besoin dans nos premières années sur terre. Nous avons besoin de la tranquillité d’Imbolc, du scintillement des bougies sur l’eau, de la déesse Brighid qui chante pour nous chaque nuit jusqu’à ce que nous nous endormions.
Quand nous devenons de jeunes adultes, nous avons besoin de l’initiation de Beltane, du printemps, quand la force de notre sexualité court dans notre sang et quand nous avons besoin d’être guidés par la tribu et ses mythes, mais pas de sa dénégation ou de sa désapprobation.
Quand nous devenons adultes à la période Lughnasad de notre vie et commençons à construire une famille, les règles changent, la sauvagerie de la jeunesse fait place aux contraintes que les responsabilités amènent et nous avons besoin de la compréhension de ceci comme faisant partie du grand schéma des choses, et pas d’un « enchaînement » au devoir avec les graines de la rébellion dans nos cœurs.
Quand nous vieillissons, nous approchons des portes de l’Autre Monde. Si nous avons suivi un cheminement comme le Druidisme, cela devient le temps de la préparation pour la Grande Aventure, un temps où nous devenons familiers avec nos amis et guides dans l’Autre Monde qui peuvent nous montrer que la mort est réellement une naissance à un autre niveau, un horizon élargi.
Si nous travaillons avec ce schéma, nous avons une chance d’invoquer chacune de ces phases de notre vie chaque année, comme si chaque année est un microcosme de notre vie complète.
Au début du printemps nous ouvrons à l’enfant qui vit en chacun de nous, nous l’honorons, le reconnaissons et le chérissons et nous permettons au souffle guérisseur de la déesse de la poésie de chanter doucement pour nous.
À Beltane, nous nous ouvrons au dieu et à la déesse de la jeunesse. Peu importe combien vieux nous sommes, le printemps peut nous faire sentir jeune à nouveau, nous sautons par dessus les feux de la vitalité et de la jeunesse et permettons à la vitalité de nous revivifier et nous soigner.
Quand nous sommes jeunes, nous pouvons utiliser cette période comme une opportunité pour nous connecter à notre sensualité d’une manière positive et créative. Quand nous sommes plus vieux, l’accouplement que nous pouvons rechercher peut bien être celui de l’aspect masculin et féminin de notre nature. L’intégration de l’aspect masculin et féminin de la personne a longtemps été vue comme un des buts premiers du travail spirituel et psychothérapeutique et Beltane représente l’époque où nous pouvons nous ouvrir pleinement à ce travail, permettant l’union naturelle des polarités qui prend place dans la nature à ce moment et nous donne l’opportunité de nous aider à ce travail, un travail essentiellement alchimique.
Nous allons de la conjonction vers les fruits de cette conjonction avec la fête de Lughnasadh, récolte soit d’enfant soit d’un travail créatif. C’est un temps de satisfaction dans notre accomplissement (…)
C’est au moment de la fête de Lughnasadh que nous pouvons invoquer les pouvoirs de l’accomplissement pour nourrir le besoin que nous avons d’accomplir quelque chose, nous pouvons utiliser cette période pour nous ouvrir à la satisfaction que cela apporte. Trop souvent nous sommes pressés dans la vie et nous ne prenons même plus le temps d’apprécier les choses que nous avons autour de nous, notre famille ou notre foyer, par exemple.
Si nous n’avons encore rien achevé, il est temps maintenant de nous ouvrir à notre potentiel d’achèvement. Faire « comme si » est une façon puissante de modeler son futur. Si nous passons du temps à nous ouvrir à cette sensation de famille ou d’accomplissement, même si nous n’avons pas apparemment ces choses, nous aidons à invoquer ces réalités pour le futur.
Finalement, à la période de Samhuinn, nous pouvons nous ouvrir à la réalité des autres mondes, à la réalité de l’existence, de nos amis qui « sont partis avant nous », mais qui sont encore vivants, même si ce n’est pas sur cette terre. Si chaque année notre conscience se connecte à ce plan, quand le temps viendra de notre transfert, cela représentera quelque chose de plus familier, même si toujours éprouvant, un territoire que nous pouvons explorer activement. Les enfants élevés dans cette tradition ont un meilleur sentiment face à cet autre royaume, plutôt qu’être remplis de la peur de l’inconnu provoqué par les images effrayantes de l’« enfer » ou des images inconcevables du « paradis ».
Nous avons vu comment ces quatre fêtes démontrent un cycle en relation avec les phases de notre vie sur terre. Voyons maintenant les quatre autres fêtes solaires, qui représentent à un niveau psychologique quatre fonctions ou processus clés : inspiration, réception, expression et souvenir.
Le solstice d’hiver, Alban Arthan, représente un temps où nous pouvons nous ouvrir aux forces de l’inspiration et de la conception. Tout à propos de nous est ténèbre. Notre seul guide est Arthur, le Grand Ours, l’Étoile polaire. Dans le calme de la nuit, l’intuition naît. La fête et la fonction sont toutes deux localisées au nord, royaume de la nuit et de la mi-hiver. Le solstice d’hiver est le temps où l’atome-graine de lumière représenté à la fois par la lumière qui est élève avec respect et par les baies blanches du gui qui est distribué pendant la cérémonie vient des royaumes inspirés et de la Terre Mère. Ainsi c’est un moment potentiel pour s’ouvrir à la puissance fertilisante de la Muse ou à la Grande Source.
L’équinoxe de printemps, Alban Eilir, localisé à l’est, représente le temps de la réception, réception de sagesse, quand nous faisons face aux rayons de l’aube le premier matin du printemps. L’est a toujours été associé à la sagesse et l’illumination, car c’est à l’est que le soleil se lève. Et à l’équinoxe de printemps le soleil se lève plein est. À ce moment nous pouvons nous ouvrir à la sagesse et aux pouvoirs qui peuvent nous apporter la clarté.
Le solstice d’été, Alban Hefin, au sud, représente le temps de l’expression, nous pouvons nous ouvrir pour réaliser nos rêves et travailler dans l’arène du monde extérieur. L’été semble être l’époque où il y a le plus d’énergie pour que les choses soient faites, conscient de ceci, nous pouvons coopérer avec cette énergie. Nous prenons souvent des vacances à cette époque, bien que ce soit un bon moment pour des vacances actives, la coupure du tohu-bohu de la vie est probablement plus reposante et tranquille en automne, aux alentours de Alban Elfed, localisé à l’ouest, quand l’énergie bouge vers celui qui favorise le souvenir, la calme compréhension de l’expérience de l’été.
Travailler toutes les six semaines au moins sur un processus psychologique ou sur une fonction, une période de la vie est une expérience profondément satisfaisante.