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Extrait de : ABC of Witchcraft, par Doreen Valiente. Traduction & adaptation : Lune.
La flamme naturelle a toujours accompagné les cérémonies magiques. La sorcière comme le magicien cérémoniel préfèrent sa douce lueur à l’éclairage artificiel. Car la nuit ou le crépuscule sont plus propices aux performances parapsychiques que l’éclatante lumière du jour. Et un éclairage est nécessaire. Minuit est souvent appelé « witching hour » (ndlt : littéralement, l’heure de la sorcellerie), du fait de la perception instinctive de son influence sur l’esprit humain. Les bougies des sorcières et des magiciens brûlent à minuit.
À la lueur des bougies, une pièce ordinaire, utilisée quotidiennement, peut avoir une apparence très différente de celle qu’elle possède quotidiennement. Les visages des gens semblent également différents. L’ordinaire est transfiguré par l’alchimie du feu.
Parce que l’un des plus importants secrets de la magie est de créer une atmosphère dans laquelle l’inhabituel peut se produire, cette tradition de s’éclairer à la bougie et du feu de camp a pris de l’importance. Toutefois, aussi simple que puisse être un rituel, une sorcière aura toujours du feu sur son autel, sous une forme ou une autre : soit une bougie allumée, soit un bâton d’encens en train de brûler, ou les deux.
Aujourd’hui, alors qu’il est facile de se procurer des bougies colorées, leurs couleurs sont choisies en fonction de leur signification magique. Le rouge est la couleur de prédilection pour les bougies utilisées dans les rites de sorcellerie, car c’est la couleur de la vie. Si les bougies noires sont employées, c’est habituellement au cours d’un rite destiné à appeler les esprits des défunts.
Parfois cependant, les sorcières préfèrent fabriquer leurs propres bougies. Elles utilisent dans ce but de la cire d’abeille, à laquelle elles mélangent une petite quantité d’herbes aromatiques. Le dessin d’un pentagramme, le signe de la magie, est gravé sur la bougie.
Parfois, la flamme de la bougie est utilisée comme moyen de communication avec les esprits. Le leader du rite demandera à toutes les entités spirituelles susceptibles d’être présentes de se manifester en provoquant le scintillement de la flamme de la bougie. Il est surprenant de constater comme cela se produit souvent, sans cause matérielle apparente.
En fait, les flammes des bougies font souvent d’étranges choses au cours d’un rituel magique. Les sorcières croient qu’une flamme naturelle et nue libère du pouvoir, qu’elle provient d’une bougie ou d’un feu de joie. En extérieur, le feu de joie se substitue aux flammes des bougies du rituel en intérieur.
Si les bougies sont utilisées en extérieur, car elles doivent parfois marquer les points cardinaux du cercle magique, elles doivent alors être protégées dans des lanternes. Sans quoi le vent les moucherait aussitôt.
Une vieille histoire raconte que lorsque la flamme d’une bougie devient bleue, c’est le signe qu’un esprit est présent. Aussi étrange que cela puisse paraître, ceci pourrait avoir du sens. Quand j’ai pris part aux rites de sorcellerie, j’ai vu à plusieurs reprises une sorte de lumière bleutée se former au-dessus de la bougie d’autel. Il pourrait s’agir de quelque chose de comparable à « l’énergie d’orgone » décrite par Wilhelm Reich, dont la couleur est bleue. À mon avis, il s’agit en fait du pouvoir généré par le rituel, que les entités spirituelles peuvent utiliser pour se manifester.
La lueur d’une bougie constitue un point de concentration efficace. Certaines personnes l’utilisent comme support à la clairvoyance et affirment voir des images se former autour de la flamme. Cependant, une flamme trop vive éblouit les yeux, c’est pourquoi le voyant se concentre sur la partie bleue de la flamme, à sa base. Il guette la douce aura brillante qui se forme autour de la lumière, prélude à la vision psychique. Les gens se concentrent également de cette manière sur un vœu ou une prière.
Ceux qui ont une tournure d’esprit philosophique peuvent envisager la bougie comme une image de l’humanité. La cire correspond au corps, la mèche à l’esprit et la flamme à l’âme.
En extérieur, le feu de joie accompagne fréquemment les rites des sorcières. Dans ce cas, les sorcières se placeront dos au vent, de sorte que les flammes soient dirigées loin d’elles et que le sortilège soit envoyé, porté par le vent et les flammes.
Parfois, treize pierres sont ramassées et disposées autour du feu pour former un cercle.
Danser autour du feu de joie rituel est une manière traditionnelle d’ériger le pouvoir. Lorsque les sorcières pouvaient se risquer à allumer un feu assez grand, sa chaleur les inciter à se dévêtir et danser nues une enivrante et sauvage ronde de joie et d’abandon. Les émanations magnétiques du pouvoir affluent plus librement des corps dévêtus, d’où la popularité de la nudité rituelle à travers les âges, associée aux rites religieux et magiques […]
Toutefois, ceci n’est pas toujours possible, même avec le plus grand des feux de joie et, en général, à l’heure actuelle, les feux de joie des sorcières doivent rester petits et discrets. La campagne aujourd’hui est plus densément peuplée et il y a donc davantage de monde susceptible de remarquer un feu la nuit, que par le passé. Néanmoins, des feux de sorcières continuent d’être allumés.