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Problèmes rencontrés lors des rituels en groupe. Par Phil Hine, traduction & adaptation Lune
Que devez-vous faire lorsque des gens vous « foutent les boules » pendant un travail, c’est-à-dire quand ils se comportent de façon contraire aux attentes ? Par exemple : des gens qui restent en transe après une méditation guidée, qui refusent de renoncer à une possession, font une crise d’épilepsie, une crise d’hystérie ou s’abiment dans leur propre petit monde sans suivre le plan du rituel.
J’ai vu toutes ces choses se produire durant des travaux de groupe et à l’occasion, cela m’est arrivé. En un sens, de tels événements sont la preuve que le travail rituel peut affecter les gens très profondément. Tout le monde peut réagir ainsi, depuis le novice lors de son tout premier travail à l’adepte expérimenté. Cela ne devrait certainement pas être perçu comme un manque de compétence ou de capacité. Oui, c’est parfois dérangeant, mais de tels incidents peuvent en réalité accroitre l’intensité d’un groupe, plutôt que de la freiner.
La première fois que j’ai vu quelqu’un partir en live lors d’un travail, c’était assez effrayant. Une partie de notre groupe était assis autour d’une prêtresse qui avait effectué « une sortie » en astral pour découvrir la nature d’une entité. Elle s’est mise à gémir et à se tordre violemment. Nous étions totalement perdus et nous ne savions absolument pas quoi faire, nous avons tenté diverses actions pour « l’aider ». Une fois sortie de sa transe, elle était très énervée contre nous et nos tentatives bienveillantes, car nous avions involontairement parasité la transe. Nous ne nous attendions pas à ce qui s’était produit, nous avons donc pensé que quelque chose « n’allait pas » et que nous « devions » intervenir.
Le problème avec ce genre de choses, c’est qu’il faut avoir été confronté à un pétage de plomb avant de pouvoir vraiment « ressentir » de quelle façon vous comporter la « prochaine » fois que cela se produira.
Quand j’étais infirmier psychiatrique, j’ai du occasionnellement gérer des patients violents. La première fois que cela est arrivé, je suis resté « pétrifié », je ne savais pas exactement quoi faire et je n’avais aucune assurance. Avec l’expérience toutefois, j’ai commencé à « ressentir » quand il convenait de reculer et quand il convenait de me lancer et essayer de maitriser le patient.
Je pense que c’est la même chose pour les pétages de plomb lors de rituels. Parfois, il convient de se rapprocher des personnes et de tenter de les maitriser. D’autres fois, il vaut mieux se tenir ou s’assoir près d’elles et les observer attentivement. Jusqu’à ce que vous sentiez qu’il convient de leur parler ou de les toucher. Mais vous ne pouvez pas établir de marches à suivre pour agir de la bonne façon : vous devez développer une intuition pour cela, basée sur l’expérience.
Officiers Rituels
Il existe une manière de faire face à ce problème en désignant des officiers rituels ou exorcistes.
C’est un job pour des ritualistes expérimentés. De préférence, des personnes qui ont déjà été témoins de pétages de plomb lors de rituels ou qui les ont vécus elles-mêmes.
La tâche des officiers rituels consiste à faire attention aux autres personnes, plutôt que de se laisser eux-mêmes aller. D’après ma propre expérience, j’ai constaté que la présence d’une « ancre » digne de confiance et expérimentée permettait aux gens d’aller plus loin dans la transe, qu’ils ne le feraient autrement, car ils savent que, s’ils partent trop loin, quelqu’un peut les ramener.
Cela nécessite parfois de projeter une personnalité différente : une autorité calme qui peut atteindre les gens dans leur transe et les ramener.
J’ai souvent constaté qu’il pouvait être utile de se tenir près des personnes. Suffisamment proche pour montrer que vous êtes présent pour elles et que vous êtes prêt à les aider. Mais pas trop non plus, pour ne pas être envahissant.
Le rôle de l’exorciste rituel apparaît dans divers systèmes magiques.
Dans le Voodoo, par exemple, les prêtres qui officient ne sont pas possédés. Ils agissent vraiment comme le Maitre de Cérémonie : ils accordent une attention particulière aux joueurs de tambour, au public, en aidant les célébrants à entrer en transe et à en sortir.
Je me rappelle le récit d’un prêtre « chahutant » un loa qui avait chevauché un célébrant et l’avait fait grimper à un grand arbre. Le prêtre a dit au loa ne de pas laisser le célébrant dans l’arbre, mais de le faire redescendre.
J’ai assisté aux travaux de masse T.O.P.Y. (+ de 80 participations) où les officiers rituels était non seulement à l’affut d’une réponse individuelle à propos du travail en cours, mais ils pouvaient changer le tempo du travail s’ils le jugeaient opportun. Cela peut être bien utile, en particulier si les travaux se poursuivent pendant plusieurs heures dans un grand espace.
En règle générale, en cas de pétages de plomb lors de rituels : ne faites rien, si vous ne savez pas quoi faire.
Gardez à l’esprit que si vous tentez « d’aider » des personnes de manière inappropriée, elles risquent fort de s’énerver. Être soudainement tiré d’une transe profonde est tout à fait désagréable. J’ai constaté, en particulier au cours de longs travaux exécutés lors de séminaires, que s’assoir pendant un moment et se « reposer » est parfois utile. Il est bon de faire une pause si vous ne vous sentez pas capable de maintenir une gnose intense, car cela vous permettra de replonger dans la mêlée plus tard. Les rituels Chaos en groupe ont plutôt tendance à avoir une forme libre et dans cet esprit, si certaines personnes semblent se comporter d’une manière qui est en contradiction avec le plan du travail, il est sans doute préférable de les laisser faire, du moment qu’elles ne gênent pas les autres et ne se blessent elles-mêmes.
En général, nous devons être conscients du fait que tout le monde ne réagira pas de la même manière. Tout comme certaines personnes ont besoin de plus de temps que d’autres pour réaliser une visualisation, quelques-unes atteignent des seuils de gnose différents ou ont besoin d’effectuer davantage de rituel de remise à la terre ou de bannissement que d’autres.
Si quelqu’un se sent bizarre après un travail, il est peu probable qu’il désire attirer l’attention sur lui. Les travaux ne s’arrêtent pas avec le rire de bannissement : nous devons être attentifs à la façon dont ils affectent les gens par la suite.
Peut-être que la bonne attitude à adopter par celui qui « dirige » la séance de travail en groupe consiste à être responsable non seulement du rite lui-même quand il est effectué, mais également de l’après-coup, en vérifiant auprès des gens que tout se passe bien par la suite.
Source : http://www.philhine.org.uk/writings/gp_problems.html