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Extrait du chapitre 7 sur les méthodes de divination sorcière du livre Witchcraft for Tomorrow, par Doreen Valiente. Traduction et adaptation : Lune.
Ndlt : A ma connaissance, en France, ces boules décoratives réfléchissantes en verre églomisé ou mercurisé ne portent pas le nom de « boules de sorcière » ou « boules sorcière », il semble que cela soit une particularité anglaise. Très en vogue au XIXème siècle, ces boules étaient fabriquées dans l’Est de la France et en Allemagne. Ici, quand elles décorent la maison ou le sapin de noël, elles n’ont pas de nom spécifique (boules argentées, boules décoratives réfléchissantes…) En revanche, elles existaient sous la dénomination de boules de pardon en Bretagne. En effet, elles étaient bénies et vendues lors des Pardons. Elles décoraient et protégeaient la maison. Les jeunes gens offraient à leurs prétendantes ces boules de pardon en guise de demande en mariage, accepter le cadeau équivalait à un « oui » .
La boule sorcière est également un support à la pratique de la sorcellerie. C’est l’ancêtre de ces globes brillants utilisés pour décorer l’arbre de Noël, bien que, naturellement, les grandes boules sorcières que l’on trouve chez les antiquaires soient faites d’un verre beaucoup plus épais et résistant. Autrefois, elles étaient suspendues aux fenêtres des maisons pour retourner, par réflexion, le mauvais œil à l’envoyeur. Les plus anciennes ont une couleur argentée réfléchissante ; certaines sont faites pour être suspendues à une fenêtre, tandis que d’autres sont destinées à être posées sur un meuble dans le coin sombre d’une pièce. Plus tard, d’autres couleurs sont apparues, habituellement du bleu, du vert et du doré brillant. Les boules de sorcière sont des antiquités très appréciées et les antiquaires sont souvent réticents à s’en séparer, parce qu’ils semblent penser qu’en suspendre dans leur boutique leur porte chance, même s’ils ne se souviennent plus de la raison de leur présence.
Les sorcières utilisent des boules sorcières, en particulier celles argentées, aussi bien pour la catoptromancie que pour la protection magique. Elles disent que si, en se plaçant dans une lumière de faible intensité, on scrute la boule avec ce but à l’esprit, la scène miniature qui se reflétait à la surface se transformera éventuellement en une autre scène, en fonction des facultés de clairvoyance du catoptromancien. D’après ma propre expérience, je me rappelle de tels cas et parfois même lorsqu’on regarde la boule de sorcière de façon détendue, en ne pensant à rien en particulier.
J’ai peu utilisé la boule de sorcière en tant que miroir magique, mais je peux donner ici une petite rune qui doit être dite au-dessus de la boule tandis qu’on la regarde. Comme la plupart des sortilèges, cette rune doit être répétée au moins trois fois :
Round of silver shining bright,
(Lumineuse et éclatante sphère d’argent,)As the moon at still midnight,
(Telle la lune toujours en son minuit,)When the witching hour has struck,
(Lorsque l’heure sorcière a sonné,)Shadows show of life and luck.
(Les ombres manifestent vie et chance.)By this rune be now enchanted,
(Par cette rune, sois à présent enchantée,)And the second sight be granted.
(Et que le seconde vue soit accordée.)
Ndlt : voici une traduction légèrement adaptée afin qu’elle rime.
Lumineuse et éclatante sphère argentée,
Telle la lune dans une éternelle obscurité,
Lorsque l’heure sorcière a sonné,
Les ombres manifestent chance et vitalité.
Par cette rune, sois maintenant ensorcelée,
Et que la seconde vue me soit accordée.
Nous avons déjà mentionné les globes de verre utilisés par les pêcheurs pour maintenir leurs filets à flot. On en trouve souvent dans les boutiques d’antiquités et sont parfois appelées à tort boules de sorcière, alors que leur usage réel est quelque chose de beaucoup plus prosaïque. Cependant, de ma propre expérience, ils font d’excellents miroirs magiques à des fins catoptromantiques. Les meilleurs sont ceux qui sont d’un vert profond et brillant. Ils peuvent être aisément montés sur un support de façon à les utiliser pour la catoptromancie.
Les sorcières des vieilles villes portuaires préféraient ces flotteurs de pêche en verre aux boules de cristal, parce que ces dernières étaient un objet dangereux à posséder aux temps des persécutions. Ils ne pouvaient avoir qu’une utilisation possible, à savoir magique, c’est pourquoi le flotteur de pêche en verre était un objet assez commun pour se trouver dans la maison de tout un chacun.
A l’époque de la magie médiévale, on croyait que les résultats obtenus à l’aide d’une boule de cristal étaient provoqués en réalité par un démon lié au cristal par des cérémonies magiques. Selon les persécuteurs des sorcières, ce n’étaient pas les facultés de clairvoyance de la sorcière qui produisaient les visions, mais le démon qui les faisait apparaitre dans le miroir magique. C’est pourquoi, quiconque pratiquait la catoptromancie était accusé de commerce avec les esprits mauvais, ce qui était un crime capital. Rien d’étonnant à ce que les sorcières aient utilisé leur ingéniosité pour trouver des instruments catoptromantiques dans des objets d’usage courant, comme les chaudrons ou les flotteurs de pêche.
Outre la catoptromancie, il existe de nombreuses méthodes de divination utilisées par les sorcières, telles que l’interprétation des rêves, l’observation des présages et ainsi de suite… Ce qui serait impossible à traiter en détail ici. Certaines sorcières pratiquaient les arts occultes les plus connus, comme l’astrologie ou la chiromancie, qu’elles avaient en commun avec les autres occultistes. Ces arts étaient, en effet, plus ou moins respectables autrefois, car faisant partie du système de la philosophie occulte qui était accepté et pratiqué, et ce même par des ecclésiastiques. Ce n’est que plus tard qu’ils tombèrent en disgrâce. Par conséquent, les livres sur ces sujets ne manquent pas ; j’ai donc préféré ici traiter des méthodes divinatoires spécifiquement associées à l’art des sorcières.
La lithomancie ou la divination par les pierres est l’une d’elles et peu de choses ont été écrites auparavant à son sujet, voire rien du tout. Ce type de divination est tout particulièrement associé à la sorcellerie, à tel point qu’il a donné au français les mots sorciers et sorcières (ndlt : en français dans le texte), c’est-à-dire ceux qui pratiquent les sortilèges (ndlt : en français dans le texte), littéralement qui jettent des sorts ou qui pratiquent la divination. Cliquez sur le lien pour lire la suite : lithomancie, divination par les pierres.