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Extrait du livre Witchcraft for Tomorrow par Doreen Valiente. Traduction & adaptation par Lune.
Note de la traductrice : la catoptromancie, ou scrying en anglais, est la divination d’après les figures apparaissant dans un miroir ou toute autre surface réfléchissante.
[…] Le chaudron est l’outil de divination catoptromantique que je préfère, même si j’ai obtenu des résultats avec le miroir magique, la sphère argentée des sorcières et un flotteur de pêche en verre de couleur verte (des globes vides en verre sombre et épais, généralement de couleur verte, utilisés autrefois par les pêcheurs pour tenir et marquer la position de leurs filets, hélas aujourd’hui remplacés par des globes en plastique.)
Une fois encore, il faut utiliser un petit chaudron de type marmite tzigane. Ils sont en fonte et donc noirs à l’intérieur. Remplissez-le d’eau aux deux tiers et ses parois sombres en feront un excellent miroir magique (ndlt : l’auteur utilise le terme de spéculum qui désigne en latin un miroir, j’ai préféré traduire ce terme par miroir magique ou support tout au long du texte). Laissez tomber une pièce en argent dans l’eau pour en faire un point sur lequel vous concentrer. J’ai une vieille pièce de trois sous en argent que je garde dans ce but ; mais toute petite pièce en argent ou argentée conviendra, tant qu’elle brille.
Pratiquer la catoptromancie est quelque chose de très personnel, c’est pourquoi il y a fort peu de règles strictes. Ce qui créera les conditions propices pour une personne donnée, ne conviendra pas forcément à une autre. La meilleure chose à faire est de découvrir par la pratique ce qui fonctionne. En général, cependant, une lumière tamisée est ce qu’il y a de mieux. Certaines personnes aiment arranger la lumière de façon à ce qu’elle brille et se reflète à la surface du miroir magique. Ces reflets sont appelés « points de repère » (ndlt : en français dans le texte) car ils ont tendance à devenir le centre d’une image qui se forme, ou qui semble le faire, à la surface du miroir magique. D’autres, moi-même incluse, préfèrent que la surface soit sombre, à l’exception de l’apparition de la pièce en argent dans l’eau, telle la lune dans un ciel nocturne.
Ce type de divination possède en effet quelque chose de très lunaire. Vous constaterez peut-être que vous êtes capable d’obtenir des résultats à la pleine lune ou lors de certaines phases particulières de la lune. Une fois encore, c’est une affaire personnelle et seule l’expérience peut vous renseigner. Le cristal, la pierre semi-précieuse, est gouverné par la lune ; comme l’eau est affectée par l’attraction lunaire. La catoptromancie dans des récipients remplis d’eau est l’une des formes de divination des plus anciennes et des plus répandues. Les dirigeants des temps anciens possédaient parfois de coûteux calices utilisés à cette fin. C’était le cas de « la coupe aux sept anneaux de Jamshid » mentionnée dans les Rubaïyat d’Omar Khayyam. Il semble que cela ait été également le cas de la coupe d’argent de Joseph en Égypte « N’est-ce pas dans cette coupe que boit mon maître et ne lui sert-elle pas pour la divination ? » (ndlt : Genèse 44:5) Cependant l’humble chaudron de la sorcière ou la gourde remplie d’eau du kahuna des Îles des Mers du Sud servent aussi bien l’objectif, si le praticien a développé ses capacités.
Cela tient au fait que la vision n’apparait pas, en réalité, dans le miroir magique malgré ce qu’il semble mais dans l’esprit du voyant. Selon ma propre expérience, après une période de concentration, la surface de l’eau ou du miroir magique disparait et une image apparait devant l’œil de l’esprit, comme si elle était tout à coup projetée sur un écran de cinéma. Parfois, il y a une phase de transition où l’image ou un symbole semble apparaitre à la surface du miroir magique ; mais c’est habituellement de courte durée. Les images les plus vives apparaissent quand le miroir a disparu ou plutôt lorsque j’ai cessé d’en être consciente. Ces images peuvent être des représentations réelles d’événements lointains, passés ou futurs ; mais elles sont plus souvent symboliques. On doit développer son intuition pour découvrir ce que signifient ces symboles ; et à nouveau, c’est une affaire d’expérience. L’étude de la psychologie jungienne peut être utile à cet égard. Je recommanderais particulièrement le livre « L’homme et ses symboles » publié par Carl Gustav Jung.
Il n’est nullement nécessaire de fixer sans ciller la surface du miroir magique. En effet, il vaut mieux plonger votre regard dans l’eau ou le cristal, plutôt que de regarder à la surface. Détendez-vous simplement et laissez-vous glisser dans une sorte d’état lisière. Si d’autres personnes sont présentes, elles doivent rester silencieuses et concentrées sur le but recherché. Les meilleurs résultats sont généralement obtenus après le coucher du soleil plutôt que pendant la journée. L’atmosphère du cercle magique éclairé aux chandelles est la meilleure ; mais si vous parvenez à pratiquer la catoptromancie à un autre moment et en un autre endroit, la pièce devra être obscurcie convenablement. Brûler un bon encens [en grain] ou des bâtonnets aidera toujours.
Développer vos capacités catoptromanciennes nécessite patience et pratique ; donc, si vous ne voyez rien lors de votre premier essai, ne laissez pas tomber. Ce que vous faites vraiment, c’est éveiller les facultés de votre esprit. Cela ne viendra pas en une fois et vous ne pourrez pas toujours y arriver sur commande. Parfois, il y aura des influences psychiques perturbatrices qui empêcheront tout résultat. Vous ne devez pas vous décourager facilement, pas plus que tomber dans le piège d’interpréter les visions selon vos souhaits ou préférences. Le symbole que vous voyez peut être juste, mais vos propres espoirs et craintes pourront entacher votre interprétation, si vous n’y prenez garde.
Qu’on utilise une coûteuse boule de cristal, un miroir magique ou autre chose, la méthode catoptromantique reste à peu près la même ; il s’agit donc de trouver le type de support qui vous convient le mieux. Incidemment, tout ce qui est vendu comme étant des « boules de cristal » n’en sont pas forcément. Parfois, des boules de verre sont présentées comme telles, car souvent les antiquaires eux-mêmes ne savent pas faire la distinction entre les deux ; mais le véritable cristal est plutôt lourd et particulièrement froid au toucher. Tenu contre votre joue, il semblera plus froid que le verre (du moins pour l’expert.) […]