Inscription au cours : Wicca fondation
Par Artus.
Cet article complète le précédent sur la pratique en groupe.
Nous employons tous le mot « initiation » sans vraiment définir de quoi nous parlons. Bien souvent, nous utilisons ce mot sans même avoir réfléchi au sens que nous lui donnons. C’est une grande source de confusion. Lorsque je parle d’initiation, cela peut désigner une expérience sociale, par exemple un rite de passage ou l’intronisation dans un club. Mais cela peut également désigner une expérience spirituelle.
Lorsqu’une personne souhaite être initiée, recherche-t-elle une expérience spirituelle particulière ou désire-t-elle être reconnue au sein d’une communauté ? Il est difficile d’être honnête sur ce sujet. Comme je le disais dans l’article précédent, les gens ont envie que les autres satisfassent leurs besoins, mais ils ne se l’avouent pas vraiment. Bien des personnes diront qu’elles souhaitent une initiation spirituelle. Mais lorsqu’on observe leur comportement, on se rend compte que la plupart cherchent seulement à être reconnues au sein d’une communauté. Bien des personnes prétendront vous donner une initiation spirituelle. Mais dans les faits, il ne se passe rien de flagrant lors de leurs rites et il s’agit en réalité d’une initiation purement sociale.
Comme je le disais dans l’article précédent, de ce que j’ai pu observer de la wicca initiatique, la tendance est plutôt aux rites formels, sans dynamique de groupe. Bien sûr, il existe certainement des exceptions. Mais d’une manière générale, on peut considérer que l’initiation dans la wicca est plutôt une pratique sociale. À une époque, il m’est arrivé de déplorer cette situation. Mais aujourd’hui, je comprends que nous vivons dans une culture qui manque de cérémonies. Et je comprends également que certaines personnes cherchent à développer leur identité à travers un rite de passage ou par l’admission dans une communauté. L’important, c’est d’avoir les idées claires sur ce que l’on recherche vraiment.
En même temps, cela reste un phénomène relativement marginal, parce que pour des millions de gens qui se reconnaissent dans la wicca, seulement quelques centaines sont initiés. Il faut aussi se rendre compte que les temps ont changé. Dans les années 60, lorsqu’une personne recevait une initiation à la wicca, c’était une vraie découverte. Il y avait donc forcément un avant et un après. Aujourd’hui, nous avons tendance à découvrir les rituels traditionnels dans des livres et nous les pratiquons pendant des mois ou des années avant d’être initiés. Et même si certaines personnes prétendent encore que l’intensité de la pratique n’a plus rien à voir une fois que nous sommes initiés, toutes les personnes qui ont pratiqué la wicca avant d’être initiées ont constaté que cette affirmation est fausse.
Si vous voulez changer l’intensité de votre pratique, il faut changer votre manière de pratiquer. Il ne faut pas attendre qu’un coup de baguette magique vous donne de super-pouvoirs. La spiritualité fonctionne un peu comme le sport. Comme nous avons généralement moins de fausses croyances sur le sport, c’est une bonne image pour expliquer comment cela fonctionne. Peut-être qu’un jour, vous allez tomber sur un super coach sportif qui va vous aider à vous dépasser et qui va vous montrer de quoi vous êtes capable. Mais si vous ne vous entraînez pas tous les jours, cela ne servira à rien. C’est la régularité qui est importante. Il vaut mieux vous entraîner un peu chaque jour plutôt que de faire une grosse séance de temps en temps. Dans le domaine spirituel, c’est la même chose. Bien souvent, l’initiation est un handicap. La personne qui attache trop d’importance à l’initiation a tendance à se dire qu’elle est légitime et qu’elle détient la vraie pratique. Alors elle n’a pas besoin de faire d’efforts.
Je vais prendre un exemple simple. Imaginons deux personnes. La première reçoit une initiation à la wicca aujourd’hui. Dans un an elle reçoit le second degré et dans deux ans, le troisième. Pendant cette période, elle célèbre pratiquement toutes les pleines lunes et tous les sabbats. Dans deux ans, sa vie sociale aura changé, mais sa vie spirituelle en sera toujours au même point. De son côté, la seconde personne pratique quotidiennement la dévotion de la manière la plus simple. Le matin, lorsqu’elle se réveille, elle pense à la divinité de son choix et elle se place en état d’amour pendant au moins cinq à dix minutes. Et le soir lorsqu’elle s’endort, elle recommence. Au début, elle utilise des formules spécifiques qu’elle répète mentalement pour enflammer son cœur. Mais avec le temps, la pratique de la dévotion lui est tellement familière qu’elle n’en a plus besoin. Dans deux ans, elle aura développé une expérience intime avec le divin et l’extase fera partie de son quotidien. Sa vie spirituelle sera complètement différente de ce qu’elle est aujourd’hui.
En réalité, cet exemple illustre également un autre problème que celui de l’initiation. Les occultistes se sont beaucoup inspirés du rituel d’Abramelin. Mais la plupart ont recopié une partie du formalisme du rituel sans en saisir l’essence. La wicca a hérité de ce problème et c’est pour cela que la pratique traditionnelle est souvent plus formelle que réelle. Le cœur de la pratique d’Abramelin consiste à se placer en état de dévotion une fois pas jour pendant deux mois, puis deux fois par jour pendant deux mois, puis trois fois par jours pendant deux mois. Tout le reste n’est que du décorum. Bien sûr, le décorum peut aider à se mettre dans l’ambiance lorsqu’on débute. Mais seul, il ne sert pas à grand-chose. Si vous voulez que votre vie spirituelle change, au lieu de vous perdre dans les détails, concentrez-vous sur l’essentiel et pratiquez-le quotidiennement.