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L’Athamé
Par J. & S. Farrar ©, traduction & adaptation par Lune
Extrait de : « A Witches’ Bible ». Éditions Phoenix.
Tout couteau qui convient à son ou sa propriétaire peut être choisi pour devenir son athamé. Les nôtres sont tous deux de simples couteaux rangés dans leur fourreau, achetés en magasin ; celui de Janet avait déjà un manche noir et celui de Stewart possédait un manche brun qu’il a émaillé de noir. Évidemment, devra être évité tout couteau associé au mal, tel que les dagues nazies que l’on trouve souvent chez les antiquaires, ainsi que ceux ayant une histoire déplaisante (que tout bon psychométriste sera capable de diagnostiquer !)
Un athamé est normalement en acier, mais nous en avons vu de magnifiques réaliser en bronze par un ami artisan, Peter Clark (de Tintine, The Rower, Co. Kilkenny), et l’un de nos sorciers utilise un athamé en cuivre qu’il a fabriqué lui-même. Il a artistement gravé les symboles sur la lame, au lieu du manche comme cela se fait habituellement.
Traditionnellement, le manche est noir, mais certains/es sorciers/ères estiment que le symbolisme de la corne ou du sabot de cerf, avec leur couleur naturelle, est une alternative acceptable. Retour à la Règle numéro 1 : « ce qui vous semble bon pour vous ». Mais si le manche peut être noirci, sans gâcher son caractère naturel, ne le laissez pas ainsi par paresse. Votre athamé est votre symbole personnel du fait que vous êtes une sorcière et mérite d’être choisi et traité avec soin.
Un athamé est strictement un outil rituel et ne devrait jamais être utilisé pour couper réellement. Ainsi, c’est notre pratique d’émousser la lame et sa pointe, afin d’éviter tout incident lors des gestuelles rituelles dans les Cercles remplis de monde, en particulier lorsqu’ils sont tenus en Vêtements de Ciel (Skyclad). (Il y a une phrase énigmatique dans le Livre des Ombres – voir page 61 – qui suggère que les symboles sur certains outils devront être gravés avec l’athamé ; pourtant aucun symbole n’est donné. L’athamé peut aussi partager avec l’épée le privilège traditionnel de couper une part du gâteau de Handfasting (ndlt : union des mains ou mariage sorcier).
L’athamé est interchangeable avec l’épée pour tout but rituel, tels que la projection et le bannissement des Cercles. Il est essentiellement un symbole masculin, comme on le voit dans la Consécration du Vin (p. 35) ; ainsi dans les mains d’une sorcière, on peut dire qu’il représente son Animus actif. Selon nos usages, l’athamé et l’épée représentent tous deux l’élément du Feu (la baguette représente l’Air). Certaines traditions attribuent l’épée et l’athamé à l’Air, et la baguette au Feu ; mais comme nous l’avons expliqué dans Eight Sabbats for Witches (p. 161), cette attribution « était un ‘subterfuge’ délibéré de la part de la Golden Dawn des débuts, qui malheureusement n’est pas encore mort de sa mort naturelle ; cette association nous semble contraire à la nature évidente des outils concernés ». Techniques of High Magic, par Francis King et Stephen Skinner, à la page 60, est notre référence pour cette affirmation au sujet ce subterfuge de la Golden Dawn. King et Skinner sont de consciencieux historiens de l’occultisme, probablement les meilleurs publiés à ce jour, ainsi ils doivent avoir été convaincus par des preuves et des témoignages. Pourtant, le mystère demeure. Comme Doreen Valiente le souligne, les documents de la Golden Dawn des débuts qui ont été publiés, ceux en la possession de R. G. Torrens, datés de 1899, donnent l’attribution épée/Air, baguette/Feu, et en 1899 « ces documents ont été remis aux initiés sous le sceau du plus grand secret. Il n’était pas permis de révéler publiquement l’existence même de l’Ordre. » Ainsi, s’il y avait un « subterfuge », envers qui était-il destiné ? Doreen attire également l’attention sur le fait que le livret ‘Yeats, the Tarot and the Golden Dawn’ par Kathleen Raine, contient des photographies des outils rituels de W. B. Yeats qu’il avait lui-même fabriqués et qui suivent les mêmes attributions ; et Yeats avait rejoint l’Ordre en mars 1890.
Doreen, elle-même, préférait les associations baguette/Feu et épée/Air. Cependant, il y a une chose sur laquelle Doreen, King, Skinner et nous-mêmes sommes tous d’accord : vous devez vous en tenir aux associations qui sonnent juste pour vous.
Les symboles sur le manche de l’athamé varient beaucoup, même dans les usages Gardnériens. Le premier dessin connu peut être trouvé dans Les Clavicules de Salomon (voir Mahters dans la bibliographie), dont le plus ancien manuscrit date du XVIe siècle. Celui-ci ne fait pas mention du mot « athamé », mais l’appelle simplement « le Couteau à Manche Noir » qui permet de « faire le Cercle ». Les symboles du manche sont donnés comme suit :
Les dernières pages de High Magic’s Aid de Gerald Gardner montrent un dessin de l’athamé (nommé comme tel) avec les symboles du manche comme suit :
Comme Doreen Valiente l’observe, ceux-ci « dérivent probablement des Clavicules de Salomon (d’ailleurs, les Clavicules de Salomon sont citées dans le livre). Ceci conduit à l’explication conventionnelle selon laquelle Gerald les auraient simplement copiés des Clavicules de Salomon, le plus probablement de son édition moderne, traduite et éditée par S. L. MacGregor Mathers. Je trouve cette explication incomplète. Parce que, d’où proviennent les Clavicules de Salomon elles-mêmes ?
Dans le Texte B du Livre des Ombres de Gardner, les symboles sont divisés en deux séries, une sur chaque face du manche, comme suit :
Gardner annote ces symboles avec les interprétations suivantes (haut du schéma, de la gauche vers la droite) :
« Dieu cornu ; initiale de son nom ; baiser et fouet ; lune croissante et décroissante ; initiale de ses nombreux noms en écriture hébraïque » ; (bas du schéma, de la gauche vers la droite) « Huit occasions rituelles, Huit Armes, etc. ; le Pouvoir s’écoulant du Dieu cornu ; la Faucille, symbole de la Mort ; le Serpent, symbole de Vie et de Renaissance. »
(À propos des deux initiales : celle qui est donnée pour le Dieu est semblable à la lettre F dans l’Alphabet Theban des magiciens, bien qu’elle puisse être une corruption du H ou du C ; et celle donnée pour la Déesse est l’Aleph hébreu ou A.)
Doreen Valiente trouve également insuffisantes certaines de ces explications généralement admises. Elle nous a écrit pour nous dire que, en comparant les diverses armes magiques dans les Clavicules de Salomon et leurs symboles, elle était parvenue aux conclusions suivantes, qu’elle souligne être simplement des suggestions personnelles.
« Les symboles montrent quelques variations d’une arme à une autre, la plus remarquable étant l’apparition sans équivoque de l’Ankh comme second sceau après le symbole du Dieu cornu (qui est aussi le sceau astrologique du Taureau). D’autre part, le sceau astrologique du Scorpion apparaît à la place de la supposée « première lettre » du nom de la Déesse en hébreu. »
« Le Taureau et le Scorpion sont opposés dans le Zodiaque. Lorsque le Soleil est en Taureau, le temps de la Veille de mai (ndlt : Beltane) est arrivé, le début de la moitié estivale de l’année ; et lorsque le Soleil est en Scorpion, c’est le moment d’Hallowe’en, le début de la moitié hivernale de l’année, selon nos ancêtres celtes. J’aimerais ainsi suggérer cette version des symboles sur l’athamé comme étant peut-être la version originale et correcte :
En haut, le premier côté (figure 11a), en bas le second (figure 11b)
« Leurs significations, brèves, sont les suivantes :
« Le cornu. Ainsi que les pouvoirs de la fertilité, la Veille de mai, la moitié « lumineuse » de l’année.
La Croix Ankh, un très ancien symbole de vie.
« Le Salut et le Fouet » (The Salute and the Scourge) – probablement sous sa forme simple (c’est à dire pas sous la forme S$ comme représenté parfois) afin de ne pas être trop révélatrice d’un secret magique.
La Déesse en tant que Lune décroissante et croissante.
Scorpion, le signe de la Mort et de l’Au-delà, « l’autre côté » du Dieu en tant que Seigneur du Monde-d’en-Bas. Hallowe’en et la moitié « sombre » de l’année.
Le Couple Parfait.
Le Pouvoir qui émerge, soit du Dieu cornu, soit de la « conjonction du Soleil et de la Lune », c’est-à-dire, mâle et femelle.
Les Huit Occasions rituelles, les Huit Voies pour Faire de la Magie, etc. »
« Je précise que cette interprétation a bien plus de sens que celle généralement donnée. De plus, la signification est particulièrement importante pour les sorcières, bien qu’elle provienne des Clavicules de Salomon, issue de la version de MacGregor Mathers. Mathers nous dit dans sa préface qu’il a travaillé à partir de sept manuscrits du British Museum, le plus ancien datant à peu près de la fin du XVIIe siècle ». Malheureusement , il n’a pas dit si les illustrations des sceaux venaient de ce dernier ou d’un plus tardif. Ainsi la question de l’âge et de la source ultime de ces sceaux demeure en suspens ; mais je souhaite que ces notes puissent y apporter quelque lumière. »
Nous pensons que c’est le cas et nous sommes heureux de les transmettre à nos lecteurs. Nous ajouterons une petite note de bas de page de notre cru, qui est peut-être une innovation Alexandrienne, mais nous trouvons qu’il s’agit d’une coutume agréable. On nous a enseigné qu’après l’initiation au 3e degré d’une personne ayant un ou une partenaire de travail, le sceau du « couple parfait » (ou, tel qu’il nous l’a été décrit, « l’homme et la femme agenouillés ») devront être réunis sur l’athamé de celui-ci, de cette manière :
En gauche, Premier et Second Degrés, à droite, le Troisième Degré
Deux notes finales sur l’athamé en tant qu’outil personnel. Il est de bon ton de ne pas manipuler l’athamé d’un/e autre sorcier/ère sans la permission de son/sa propriétaire, à moins qu’il s’agisse de l’athamé de votre partenaire de travail. Et comme un athamé de taille normale, apparemment, une arme, il ne convient pas toujours ou il n’est pas toujours discret de l’amener avec vous – de plus, il peut arriver qu’en certains lieux et à certains moments, il vous rende raisonnablement suspect aux yeux d’autrui. C’est pourquoi, un second athamé miniature, qui ne sera perçu comme un gadget et rien de plus, est une roue de secours bien utile ; en fait, nous ne voyons aucune objection magique à un couteau de poche à manche noir – tant qu’il a été dûment consacré et que vous résistez à la tentation de l’utiliser pour toute autre chose.