Le Pentagramme

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Le Pentagramme

Par Mike Nichols © 1988, 2002, traduction Lune

Bryone

Le pentagramme, ou l’étoile à 5 branches, est sans doute le symbole religieux le plus mal compris de nos jours.

Etant le symbole le plus commun de la Sorcellerie néo-païenne, il a cependant été dénigré par les industries du film et de la presse qui semblent déterminer à le relier au Satanisme et autres pratiques diaboliques. Cependant, comme la Croix Romaine ou le Crucifix, c’est seulement lorsque le symbole est INVERSE qu’il est perçu comme négatif. Même s’il y a des exceptions, comme nous le verrons.

Dans sa position habituelle, pointe vers le haut, le pentagramme est un ancien symbole de protection contre le mal. Egalement appelé « le nœud sans fin » (sous sa forme entrelacée), le pentagramme était souvent exhibé sur les portes, fenêtres et foyers des maisons à travers l’Europe pré-chrétienne. On peut même le retrouver en remontant jusqu’aux cultures Egyptiennes et Sumériennes, et également sur des outils-médecine amérindiens. Parfois confondu avec l’Etoile de David ou l’hexagramme (une étoile à six branches, emblématique du Judaïsme), le pentagramme est parfois appelé l’Etoile de Salomon, particulièrement par les magiciens cérémoniels.

Pour beaucoup, les quatre pointes inférieures représentent les éléments classiques : terre, air, feu et eau, alors que la cinquième pointe, qui surmonte les autres, représente l’esprit, le cinquième élément ou la quintessence. Ainsi le pentagramme symbolise les quatre éléments du monde matériel connectés à, mais régis par, l’esprit. Lorsque le pentagramme est placé à l’intérieur d’un cercle (symbole d’unité et de totalité), il accentue notre connexion à l’univers comme un tout.

Une autre interprétation dit qu’il n’y a pas une pointe en haut, mais trois ! Selon la numérologie, trois est le nombre de l’harmonie, mieux exprimée sous la formule classique : thèse, antithèse, synthèse. En d’autres mots, il est la pointe centrale qui harmonise les pointes extérieures opposées. L’amour Celtique des triades (la forme la plus commune de leur « littérature de sagesse ») trouve ses racines dans ce modèle. Les trois pointes supérieures sont donc placées au-dessus des deux pointes inférieures, qui représentent les opposés, dualistes, qui ne peuvent être intégrés ou mariés (voir tout en noir ou blanc).

Encore une autre interprétation du pentagramme droit (pointe en haut) dit qu’il symbolise la vision la plus commune des déités dans la Sorcellerie. Les trois pointes supérieures représentent la Déesse sous ses trois aspects de Vierge, Mère et Vieille Sage. Les deux pointes inférieures représentent son Dieu consort, sous son double aspect du Dieu de la Lumière et du Dieu des Ténèbres. Cependant, parmi toutes ces interprétations, il est important de se souvenir que toutes les pointes du pentagramme sont liées – chacune étant un aspect de l’autre, chacune faisant partie d’un même tout.

Mais lorsque le pentagramme est inversé, alors quelle est sa signification ? Ainsi, un pentagramme inversé peut représenté le monde physique (quatre éléments matériels) qui domine le monde de l’esprit (le cinquième élément). (Cela peut être la raison pour laquelle les Satanistes et autres groupes « démonistes » utilisent ce symbole). Avec les deux pointes dominantes, il peut également exprimer un dualisme néo-Platonique (la vielle « guerre céleste », le thème du bien contre le mal) – comme opposé à la vision moniste Païenne de la réalité (« La Force ») vue dans la pointe simple supérieure. La plus commune exception à cette règle, c’est que certaines traditions de la Sorcellerie (principalement Britannique) emploie le pentagramme inversé comme un symbole POSITIF du second degré. Dans ce cas, les deux pointes supérieures représentent les cornes de lumière, symbole du « Dieu Cornu », consort de la Grande Déesse (comme le dieu Grec Pan).

Le mot « pentacle », est parfois substitué par erreur au pentagramme, qui en vérité fait référence à un plat peu profond (dans lequel est habituellement inscrit un pentagramme) et utilisé comme un outil d’autel pour les Sorcières modernes, servant un but analogue au « patten » de la Messe Catholique Romaine. Parmi les variations fréquentes de cet outil, on retrouve le plat de terre, le disque de cuivre, le plat en argent, ou le disque de cire.

La suite de pentacles (ou « deniers ») du Tarot, la Pierre de Fal (pierre de couronnement des rois) dans l’ancienne Irlande, le sangreal des processions du Saint Graal, et the ‘Universal Man’ de Léonard de Vinci, sont tous rattachés au pentagramme, accentuant ses liens avec la terre et la nature, faisant de lui le symbole par excellence d’une religion de la nature ou de la terre. Les cinq pointes représentent également les cinq sens physiques et fait allusion à l’approche du royaume spirituel PAR le sensuel – c’est en fait la signification de l’As de Pentacles dans le Tarot. En numérologie, le chiffre 5 est le nombre de la sexualité, combinant le féminin 2 au masculin 3. Ainsi, le pentagramme représente également l’opposé de l’ascétisme.

Mais partout où le pentagramme est exhibé, le message est clair : le mal n’a aucun pouvoir ici.