Descente de la lune

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Descente de la lune
Par Janet & Stewart Farrar ©, traduction & adaptation Lune

A Witches’ Bible des Farrar ©, editions Phoenix

Texte précédant : rituel d’ouverture, consécration du cercle

Le Grand Prêtre fait, à présent, descendre la lune sur la Grande Prêtresse. Elle se tient dos à l’autel, la baguette dans sa main droite et le fouet dans la gauche, tenus contre ses seins, dans la « position d’Osiris » – les manches des outils serrés dans ses poings fermés, poignets croisés de nouveau au-dessus d’eux [ndlt : la position d’Osiris est traditionnellement réalisée bras gauche par-dessus bras droit]. Le Grand Prêtre s’agenouille devant elle.

Le Grand Prêtre lui donne le quintuple baiser, il l’embrasse d’abord sur le pied droit puis sur le gauche, son genou droit puis le gauche, le ventre (l’utérus), le sein droit puis le gauche et enfin sur les lèvres. Quand il arrive au niveau du sexe, la Grande Prêtresse ouvre ses bras dans « la position des bénédictions ». Alors qu’il fait cela, il dit :

« Bénis soient tes pieds qui t’ont conduit en cette voie.
Bénis soient tes genoux qui se poseront devant l’autel sacré
Bénie soit ta matrice sans laquelle nous ne serions pas.
Bénis soient tes seins formés dans la beauté. (5)
Bénies soient tes lèvres qui prononceront les Noms Sacrés. »

Pour le baiser sur les lèvres, ils s’embrassent longuement, leurs pieds se touchant.

Le Grand Prêtre s’agenouille à nouveau devant la Grande Prêtresse, qui reprend la « position de bénédiction », mais en avançant son pied droit légèrement. Le Grand Prêtre invoque :

« Je t’invoque et t’appelle, nôtre Puissante Mère à tous, Source de toute fécondité ; par la graine et la racine, par le bourgeon et la tige, par la feuille, la fleur et le fruit, par la vie et l’amour, je t’invoque pour que tu descendes dans le corps de ta servante et prêtresse. »

Pendant l’invocation, il la touche de son index droit sur son sein droit, son sein gauche et son sexe ; trois fois de suite ; et termine par le sein droit. Tout en restant agenouillé, il ouvre ses bras vers l’extérieur et vers le bas, les paumes avançant, il dit (6) :

« Salut, Aradia ! Renverse la corne amalthéenne,
Déverse les trésors de l’amour ! Je fléchis
Humblement le genou en ta présence : je t’invoque
en dernier recours,
Avec un sacrifice d’amour pour orner ton temple.
Ton pied contre mes lèvres… »

Il embrasse le pied droit de la Grande Prêtresse et poursuit :

« … et ma prière est renforcée
Par la fumée d’encens qui s’élève ; offre alors
ton antique amour, Ô Puissante, descends
Pour m’aider, car sans toi je suis sans espoir. »

Il attend alors, debout, et prend une allure effacée face à la Grande Prêtresse.

La Grande Prêtresse dessine devant elle, dans l’air, le pentagramme d’invocation de la Terre avec la baguette en disant (7) :

« De la Mère sombre et divine,
J’ai le fouet et le baiser ;
L’étoile à cinq branches d’amour et de félicité –
Et je te charge par ce signe. »

Après cela, la Descente de la Lune est complète ; la prochaine étape est la Charge de la Déesse (8).

Suite du rituel d’ouverture : La charge de la Déesse.

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(5) Lorsqu’une femme donne le quintuple baiser à un homme (comme au sabbat d’Imbolg), elle dit « phallus » à la place de « matrice » en l’embrassant juste devant les poils pubiens ; et « Béni soit le buste (la poitrine) formé dans la force » au lieu de « Bénis soient les seins formés dans la beauté ».

(6) Provient d’un poème d’Aleister Crowley, adressé originellement à Tyché, Déesse de la Fortune. Adapté pour l’Art, employé par Gardner qui l’appréciait beaucoup. Note de Lune : Extrait du poème « La Fortune », in Rodin in Rime par Aleister Crowley. Ou Le Dit de Rodin pour la version française, aux éditions Blockhaus. Nous avons emprunté la traduction de ce passage à Philippe Pissier.

(7) Provient de la version rimée de la Charge, écrite par Doreen Valiente.

(8) Voici l’histoire de la Charge de la Déesse. Gardner écrivit un premier jet, très semblable à la version ici donnée qui a « toutes mes éloges » (ce passage d’ouverture adapté d’un rituel de sorcières toscanes, fut consigné par Leland, dans « Aradia ou l’évangile des Sorcières ») suivi par des extraits de formules voluptueuses d’Aleister Crowley. Doreen Valiente nous raconte qu’elle « sentit », bien que n’étant pas réellement adapté au Vieil Art de la Sagesse, la beauté de ces mots ou à quel point on pourrait tomber d’accord avec ce qu’ils disent. « Ainsi, j’écrivis une Charge en vers, gardant les mots d’Aradia, parce qu’ils sont traditionnels. Cette version rimée devint « Mother darksome and divine… », et sa première strophe resta celle utilisée par la HPS lors de la descente de la Lune. Comme la plupart des gens semble préférer la Charge sous forme de prose, alors elle rédigea ainsi la version finale, telle que nous la donnons ici. Elle contient toujours une ou deux phrases de Crowley (« Keeping pure your highest ideal », par exemple, issu de son essai The Law of Liberty, ou encore « Nor do I demand (aught in) sacrifice »). Mais elle y a intégré le tout pour nous donner la déclamation la plus aimée dans l’Art aujourd’hui. Celle qui est appelée le Credo Wiccan. Notre version a une ou deux différences minines par rapport à celle de Doreen Valiente (telle que Witches pour Witcheries) mais nous les avons laissés, avec tout nos excuses pour elle.