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Sabbat de Samhain, 31 octobre par les Farrar

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Farrar – Samhain, 31 octobre

Par Janet & Stewart Farrar ©, traduction Lune

Rituel sabbatique de Samhain, extrait de la Witches’ Bible, éditions Phoenix.

Les étoiles, les ancêtres. Photo par Yumi
Les étoiles, les ancêtres. Photo par Yumi

La préparation

Le chaudron est placé au centre du Cercle, avec à l’intérieur un charbon ardent posé sur une soucoupe en fer ou tout autre récipient, et de l’encens à porter de main. (Le brûle-encens habituel posé sur l’autel, ou à côté, peut être utilisé au moment approprié, bien qu’un encensoir séparé soit idéal).

Pour la Grande Prêtresse, confectionner un tabard blanc simple en mousseline de soie ou en voile (le voilage Tergal vendu pour la confection des rideaux peut aussi faire l’affaire, mais la mousseline de soie est bien plus jolie.) Le patron est facile – deux carrés ou rectangles cousus ensemble en haut et de chaque côté, en laissant une ouverture en haut, au milieu, pour le cou et en haut de chaque côté pour les bras. On peut l’améliorer en ajoutant un troisième carré ou rectangle de la même dimension, en le cousant le long des épaules et sur la nuque, de façon à pendre dans le dos comme une cape ou bien à rabattre sur la tête et voiler le visage. (voir le dessin)

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(À ce propos, nous possédons plusieurs de ces tabards en mousseline de soie à cape/voile. Leurs coutures et leur ourlet sont bordés d’une soutache de couleur assortie. Ces tabards ont des couleurs différentes à des fins rituelles diverses. Ils peuvent être portés soit par-dessus une robe soit sur le corps nu, ils sont peu coûteux, simples à confectionner et remarquablement efficaces.)

Pour le Seigneur du Chaos, fabriquer une baguette de cérémonie, aussi simple ou élaborée que vous le souhaitez. Si vous la voulez sophistiquée, vous pouvez fabriquer le bâton traditionnel du Fou surmonté d’une tête de poupée et ornée de clochettes. Si vous la voulez simple, confectionnez un sobre bâton auquel vous attacherez à l’une des extrémités un ballon de baudruche (ou plus traditionnellement, une vessie de porc emplie d’air). Cette baguette est posée à côté de l’autel, prête à servir.

Le Cercle, l’autel et le chaudron sont décorés de feuillages et fruits de saison – dont des pommes, et si possible des noisettes encore sur leur brindille devront être disposées bien en évidence.

Tous les Sabbats sont des fêtes, mais Samhain, bien sûr, l’est tout spécialement. Nourriture et boissons doivent être prêts pour la fin du rituel. Toutes sortes de noix devront en faire partie (ndlt : « Nut », en anglais, est un terme générique pour désigner les fruits qui possèdent une coquille, comme les noix, noisettes, amandes, cacahuètes, etc.), même si vous ne trouvez que des noix décortiquées chez l’épicier ou des paquets de cacahuètes au pub. La tradition de les faire griller pour lire l’avenir dans la façon dont elles sautent (une forme de divination mieux abordée avec l’esprit joyeux) est réalisable seulement si vous possédez une cheminée ouverte dans la pièce.

Note personnelle (des Farrar) : nous avons une chatte nommée Suzie (la seule parmi nos nombreux chats) qui s’est désignée d’elle-même comme notre familier. Elle est dotée de dons paranormaux et insiste pour être présente à tous les rituels ; au moment où nous projetons le cercle, elle cogne à la porte pour entrer. Elle se comporte parfaitement bien, mais n’a jamais appris à accepter que la petite fête se tienne après le rituel. De ce fait, nous devons cacher la nourriture dans le placard [sous l’autel] jusqu’au bon moment. Si vous êtes dans la même situation, prenez garde !

Le Rituel

La Grande Prêtresse porte pour le rituel d’ouverture son tabard blanc, avec le voile dans son dos, si elle en possède un.

Après la Rune des Sorcières, le Grand Prêtre et la Grande Prêtresse prennent leurs athamés. Il tourne le dos à l’autel, elle lui fait face et entre eux se trouve le chaudron. Ensuite, ils tracent simultanément dans les airs et l’un sur l’autre le Pentragramme d’Invocation de la Terre avec leurs athamés, après cela ils reposent leurs athamés – lui le pose sur l’autel, elle le pose à côté du chaudron.

La Grande Prêtresse fait brûler l’encens sur le charbon ardent dans le chaudron. Lorsqu’elle trouve que l’encens brûle correctement, elle se relève – en faisant toujours face au Grand Prêtre qui se tient de l’autre côté du chaudron. Elle déclame ensuite (si nécessaire, elle demande à un homme de prendre l’une des bougies d’autel et de la tenir pour elle) :

« Effroyable Seigneur des Ombres, Dieu de Vie et Donneur de Vie –
Pourtant, te connaître, c’est connaître la Mort.
Ouvre grand, je t’en prie, les portes à travers lesquelles tous doivent passer.
Que nos chers disparus reviennent cette nuit pour se réjouir avec nous.
Et lorsque le temps sera venu pour nous,
Comme il se doit,
Ô toi, qui réconfortes, qui consoles, qui donnes paix et repos,
Nous pénétrerons tes royaumes, heureux et sans peur.
Car nous savons que lorsque nous nous serons reposés et revigorés parmi les nôtres, nous renaîtrons par ta grâce et celle de la Grande Mère.
Que cela soit au même endroit et à la même époque que nos êtres chers, et puissions-nous les rencontrer et connaître, et les aimer à nouveau !
Descends, nous t’en prions, dans le corps de ton Serviteur et Prêtre (nom).» (1)

La Grande Prêtresse contourne ensuite, dextrogyre, le chaudron et donne au Grand Prêtre le Quintuple Baiser.

Elle retourne à sa place, face au Grand Prêtre, le chaudron entre eux deux, et si son tabard possède un voile, elle le tire alors sur son visage. Elle appelle ensuite tout à tour chaque sorcière par son nom afin qu’elle s’avance et donne aussi le Quintuple Baiser au Grand Prêtre.

Lorsqu’elles ont toutes donné le quintuple baiser, la Grande Prêtresse conduit le coven à se placer en rond à la lisière du cercle, homme et femme alternés, avec la Jeune Fille près de la bougie de l’Ouest. Dès qu’ils sont tous en place, la Grande Prêtresse dit :

« Voici, à l’Ouest, Amenti, le Pays des Morts, là où nombre de nos chers disparus s’en sont allés pour se reposer et se régénérer. En cette nuit, nous communions avec eux ; et comme notre Jeune Fille se tient aux portes de l’Ouest en signe de bienvenue, je fais appel à vous tous, mes frères et sœurs de l’Art, pour maintenir l’image de ces chers disparus en vos cœurs et esprits, afin que notre accueil nous permette d’entrer en contact avec eux.

C’est le mystère à l’intérieur du mystère ; car le lieu de repos entre la vie et la vie est aussi Caer Arianrhod, le Château de la Roue d’Argent, au moyeu des étoiles tournoyantes par-delà le Vent du Nord. C’est ici que règne Arianrhod, la Dame Blanche, dont le nom signifie Roue d’Argent. Pour cela, en esprit, nous appelons nos chers disparus. Permettons à la Jeune Fille de les conduire sénestrogyre jusqu’au centre. Car le chemin en spirale qui conduit au Caer Arianrhod mène à la nuit, au repos, et il est l’opposé de la voie du Soleil. »

La Jeune Fille marche, doucement et avec dignité, sénestrogyre en exécutant un tour du Cercle puis lentement une spirale vers l’intérieur, et ce, en deux ou trois tours avant d’atteindre le centre. Pendant ce temps, le coven garde le silence absolu et se concentre sur l’accueil de leurs amis décédés.

Lorsque la Jeune Fille atteint le centre, elle se place face à la Grande Prêtresse qui se tient de l’autre côté du chaudron et s’arrête. La Grande Prêtresse lève sa main droite au niveau de l’épaule, au-dessus du centre du chaudron, avec la paume ouverte et face à la gauche. La Jeune Fille place sa propre paume droite à plat contre celle de la Grande Prêtresse. La Grande Prêtresse dit :

« Ceux que tu as amenés avec toi sont les très bienvenus à notre Fête. Puissent-ils rester parmi nous dans la paix. Et toi, Ô Jeune Fille, reprends le chemin en spirale afin de te tenir parmi nos frères et sœurs ; mais dextrogyre – car le chemin de la renaissance, qui part du Caer Arianrhod, est la voie du Soleil. »

La Jeune Fille et la Grande Prêtresse retirent leurs mains et la Jeune fille retourne à sa place, près de la bougie de l’Ouest, en marchant, doucement et dignement, en spirale dextrogyre.

La Grande Prêtresse attend jusqu’à ce que la Jeune Fille soit à sa place et dit ensuite :

« Que tous approchent les murs du Château. »

La Grande Prêtresse et le coven se déplacent vers l’intérieur. Tout le monde (y compris la Grande Prêtresse et la Jeune Fille) s’assoit en cercle serré autour du chaudron. La Grande Prêtresse renouvelle l’encens.

À présent, c’est le moment de communier avec les amis défunts – et pour cela aucun rituel déterminé ne peut être imposé, car chaque coven diffère dans son approche. Certains préfèrent s’asseoir calmement autour du chaudron, et contempler la fumée d’encens, parler de ce qu’ils voient et ressentent. D’autres préfèrent passer dans le cercle le miroir noir divinatoire ou la boule de cristal. D’autres covens encore peuvent compter parmi leurs membres un médium talentueux qu’ils emploient comme un canal. Quelle que soit la méthode, c’est la Grande Prêtresse qui la conduit.

Lorsqu’elle sent que cette partie du rituel a pleinement atteint son but, la Grande Prêtresse dévoile son visage et demande à ce que le chaudron soit transporté et placé près de la bougie de l’Est, le quart de la renaissance. (le chaudron doit être placé à côté de la bougie et non pas devant elle, afin de laisser la place de passer à ceux qui suivent).

Le Grand Prêtre apporte à présent des explications. Il dit au coven, de manière informelle, mais sérieuse, que, puisque Samhain est la fête des morts, celle-ci doit comporter une forte réaffirmation à la vie – de la part du coven lui-même et de celle des amis défunts qui tendent vers la réincarnation. Ainsi à présent, la Grande Prêtresse et lui accomplissent le Grand Rite, comme c’est la coutume à chaque sabbat ; mais comme il s’agit d’une occasion particulière, il comportera quelques petites différences qu’il faut souligner. Il explique alors ces différences, sur la façon de procéder à ce Grand Rite.

Si le Grand Rite est symbolique, le calice et l’athamé seront placés sur le sol, et non portés ; et la Jeune Fille et le reste du coven marcheront lentement dextrogyres le long du périmètre du cercle durant le rite entier. Une fois terminé, le Grand Prêtre et la Grande Prêtresse se donneront le vin l’un à l’autre de la manière habituelle ; mais le Grand Prêtre donnera alors personnellement le vin à chacune des femmes, après quoi la Grande Prêtresse le donnera personnellement à chaque homme. Ils consacreront ensuite les gâteaux et les donneront personnellement de la même façon. Le but de ceci est (explique le Grand Prêtre) de passer le pouvoir-de-la-vie levé par le Grand Rite directement à chaque membre du coven.

Si le Grand Rite est « réel », une fois que la Jeune Fille et le coven sont revenus dans la pièce, le Grand Prêtre et la Grande Prêtresse consacreront le vin et les gâteaux et les donneront personnellement de la même manière.

Une fois les explications terminées, le Grand Rite est accompli.

Ensuite, et avant la petite fête, il reste une chose à faire. La Grande Prêtresse va chercher la baguette du Seigneur du Chaos et la présente à un sorcier choisi (un sorcier doté du sens de l’humour). Elle lui dit qu’il est à présent le Seigneur du Chaos, et que pour le reste du Sabbat, il a le privilège de perturber la cérémonie comme il l’entend et de se payer la tête de tout le monde, y compris d’elle-même et du Grand Prêtre.

La suite du programme est consacrée à la petite fête et aux jeux. Et si, comme nous, vous avez l’habitude de mettre de côté une petite offrande de nourriture et de boisson pour le Sidhe ou l’équivalent local – cette nuit entre toutes, assurez-vous que cette offrande soit particulièrement savoureuse et généreuse !

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(1) écrit par Gerald Gardner.