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Maithuna, l’art du sexe sacré. Par Elizabeth Gips, traduction Artus.
Vous êtes Aphrodite et Adonis car la chair douce danse sans fin sur la chair parmi les fleurs éclatantes du Mont Olympe. Vous êtes les vagues et le roulement de l’univers dans le mouvement perpétuel de la création. Vous êtes le mastodonte en rut, mais vous êtes aussi un point de lumière au-delà de la manifestation. Ce point explose en un million de fragments comme des feux d’artifice dans l’éternité cosmique. Les deux en vous sont un mais même le un se fond dans le néant. Finalement, au-delà de la pensée, du concept ou même du sentiment du tout, est l’extase indescriptible alors que votre personnalité meurt. Il y a seulement la conscience divine dans toutes les directions et en tout temps, qui a lieu hors du temps, pour toujours.
Et ceci est la maithuna, la méditation du sexe.
Maithuna est le mot Sanskrit pour union. La maithuna est l’union sexuelle yogique. Cela signifie l’acte d’unir deux ou plusieurs choses dans un état d’être ou une union spirituelle afin de provoquer l’harmonie. Ceci est l’unité qui créé un à partir de deux, une évasion du système de dualité dans lequel nous vivons. Encerclé par une société qui nous enseigne des platitudes alambiquées et des attitudes de feuilletons TV et de publicités, dans une sorte d’adolescence de l’esprit, nous désapprenons l’extase sexuelle qui est notre droit de naissance. Le sexe est accessible pour la plupart des adultes. Il ne peut pas être rendu illégal (bien que des lois dans différents endroits, dont les Etats Unis, ont limité le genre de sexe qui est légal, et donnent une punition sévère ou même la mort pour ceux qui transgressent la « loi »). Le voyage sexuel devrait nous emmener dans des promenades vers des espaces incroyables de conscience et d’union avec de nombreux niveaux d’une réalité infinie, mais cela demande de désapprendre la plupart des choses que la religion a promulguées et que nos parents, dans leur ignorance, nous ont transmis.
Faire l’amour est un moyen de se défoncer, peut-être finalement le seul moyen. Nous faisons l’amour quand nous marchons dans la rue et sourions à une vieille personne ; nous faisons l’amour quand nous bichonnons un animal. Dans toutes nos relations de tous les jours avec les gens et avec toutes choses, nous créons soit plus d’amour, ou nous brisons l’amour qui existe. Le rapport sexuel est une façon de faire l’amour.
(Les instructions suivantes utilisent une terminologie hétérosexuelle, leur contenu, cependant, est valide pour l’orgasme simultané du yin et du yang, s’il se manifeste.) Malheureusement, bon nombre d’entre-nous sont tellement séparé de leur corps qu’ils portent des vêtements inconfortables, mangent trop, fume du tabac et utilise le « missionnaire » comme position pendant les rapports sexuels. Cette position dans laquelle l’homme est au-dessus de la femme, rend la chose très difficile pour qu’elle réponde correctement.
Comme le corps de la femme est plus lent à s’exciter que celui de l’homme (il est dit qu’il lui faut au moins quatre-vingt minutes avant que la vraie union puisse commencer), il est nécessaire pour la femme d’influencer le timing pendant le rapport si les partenaires doivent devenir un avec chacun. Ceci nécessite une vraie perte d’ego des deux partenaires car notre société nous enseigne que l’homme dirige et que la femme doit être passive. Le mythe que l’orgasme est le sommet de l’expérience sexuelle est une chose encore plus dérangeante dans une vie sexuelle consciente spirituellement. La maithuna peut conduire à des expériences qui fait que l’orgasme peut sembler pâle en comparaison, dans le lieu de la création originelle où la terre émerge, les cellules se multiplient, la vie évolue sous ses nombreuses facettes. Le sentiment que l’orgasme est nécessaire peut être une ancre immobilisant la personnalité. Si l’homme n’arrive pas au dénouement, sa réaction émotionnelle peut rendre difficile le fait qu’il laisse aller sa personnalité. D’un autre coté, si la femme utilise les fantasmes ou si elle joue pour stimuler son corps et obtenir une réponse rapide, elle perd le lien avec son partenaire. Ce n’est pas « mal » de faire cela. Mais des moments prolongés d’une telle séparation rendent les niveaux de sexualité les plus extatiques impossibles à atteindre.
- Donc la « règle » numéro un : il est de la première importance que l’orgasme ne soit pas la fin la plus importante qui termine cette union. Quelqu’un à dit, peut être Alan Watts, que l’orgasme est une ponctuation délicieuse dans l’acte d’amour.
- La seconde « règle » : la femme doit être principalement responsable du timing de l’acte sexuel. Elle devra ralentir les choses si elle sent que c’est trop rapide, et suggérer le prochain mouvement, physiquement ou verbalement. Pour faire cela, elle a besoin de perdre son ego, pour être très consciente, au moins au début, de son propre corps et de quelle réponse il lui donne.
La communication télépathique se développe en disant la vérité.
- Règle trois : les deux partenaires doivent être d’accord pour dire la vérité à l’autre tout le temps. La vérité dans ce cas, est ce que vous ressentez, vers quoi vos pensées se dirigent. Restez centré chacun sur l’autre.
L’étoile de David est un diagramme de la position sexuelle de la maithuna. Les partenaires sont face à face, l’homme assis avec les jambes croisées, la femme assise sur lui avec ses jambes autour de lui. Dans cette position, il n’y a personne au-dessus ou en dessous, pas de premier ni second, pas de début ni de fin. La maithuna est parfois appelée kerraza ou dianisme en occident ou yab-yum au Tibet, prenez votre temps, c’est une véritable méditation. Alors choisissez une journée calme, ou une soirée. Pour toucher aux aeons, prenez un sentiment de loisir sans retenue.
Commencez doucement. Prenez un bain ensemble. Jetez des pétales de roses dans l’eau du bain ; allumez des bougies et de l’encens pour que votre lieu de baignade devienne lui-même un autel. Regardez-vous profondément dans les yeux jusqu’à ce que les visages se décalent, et que les pensées se fanent. Dites-vous combien vous tenez l’un à l’autre. Maintenant c’est le bon moment pour lâcher des choses retenues, tous les mensonges, les peurs, les équivoques. Touchez-vous avec douceur le visage, les épaules, les cheveux. Après voter bain, séchez-vous l’un l’autre avec des serviettes douces et massez-vous avec des senteurs sacrées, par exemple avec de l’ambre dans de l’huile. Allongez-vous devant un feu ou sur un lit avec des couvertures douces, et massez-vous l’un l’autre avec de longs mouvements lents des mains et des bras. Pressez vos mains à quelques centimètres de chaque coté de la colonne vertébrale, du sacro-iliaque, espace sacré de l’énergie, jusqu’à la base du cou ou nous accumulons les tensions durant nos déambulations journalières. Respirez profondément. Alors que vous vous massez l’un l’autre, soyez conscient de l’instant présent. Votre monde en ce moment est cet endroit où vos doigts rencontrent le corps de l’autre. Concentrez-vous là-dessus. Là où la chair touche la chair, vous êtes déjà en train de pénétrer ensemble dans un espace sacré.
Quand vous êtes prêts, asseyez-vous confortablement face à face. Vos jambes peuvent être croisées si vous êtes à l’aise de cette manière, ou vous pouvez vous appuyer contre des oreillers, ou même sur une très grande chaise. Si vous utilisez des sacrements pour l’expansion de conscience, c’est le bon moment pour les partager. Respirez profondément, regardez-vous de nouveau dans les yeux, et voyez-vous divin. Voyez le dieu et la déesse qui existent au-delà de vos corps, et également en eux, au-delà de vos personnalités, mais agissant à travers elles. Soyez conscient. Alors que vous contemplez le visage de votre partenaire peut se décaler et changer, s’éteindre et devenir brillant. Comme dans un portrait de Picasso, vous pouvez voir plusieurs visages simultanément, l’un imprimé sur l’autre. Approfondissez votre méditation alors que vous vous regardez chacun de troisième œil à troisième œil, il se peut que vous voyiez vraiment ce troisième œil se manifester sur la chair, juste au-dessus des sourcils. Si vous avez besoin d’écarter votre attention, arrêtez et discutez de ce besoin, dites ce à quoi vous pensez et pourquoi. Dans votre sensibilité télépathique grandissante, il ne faut avoir honte de rien, et tout est à partager. Votre noyau intérieur a attendu si longtemps, une vie peut-être, pour ce moment d’intimité. Cette méditation sur l’œil est si puissante que vous pouvez juste vouloir réaliser cette pratique yogique pendant plusieurs jours sans avoir d’union à un autre niveau. Plus vous la pratiquez, plus vous serez proches, et plus l’union sexuelle sera forte quand vous arriverez finalement à cela.
La maithuna est l’art du sexe vibratoire, plutôt que du sexe frictionnel. Vous pouvez entrer dans cette grande danse, mais pas avant que vos corps vous disent qu’il est temps. Jusqu’à ce moment, restez assis silencieusement et regardez-vous dans les yeux. N’attendez rien. Ne demandez rien. Comme des ondes sonores qui vibrent ensemble en résonance ou en dissonance, si les vibrations ne sont pas intégrées et en harmonie entre vous et votre partenaire, la véritable union n’est pas encore possible à atteindre. Utilisez une lumière douce ; vous ne voulez pas faire l’amour dans le noir mais pour amplifier les sens, pour dilater chaque vision, son, odeur, avec la merveille de chacun. C’est une méditation dans la concentration. C’est une visualisation, pas dans l’esprit, mais dans la chair. La déesse ou le dieu est assis devant vous aussi vulnérable et ouvert à aimer que vous l’êtes. Il revêt le visage et la forme de l’être aimé. Prenez tout le temps dont vous avez besoin pour apprécier et vraiment ressentir l’autre en temps que déité. Ce cadeau et merveille est donné à ceux qui désirent vraiment trouver l’amour cosmique qui irradie tout sur tous les niveaux de réalité.
Après un moment, qui peut cependant être long ou court, il est possible que vous ayez envie de vous toucher, pour ressentir la chaleur de la chair. Les doigts bougent doucement à l’unisson, dansent ensemble dans les airs en une caresse prolongée qui ne mène pas, et n’est pas menée non plus, mais qui est une simple connaissance de l’autre. Vous touchez les épaules, le visage, les seins. Vous pouvez perdre conscience et ne plus savoir à qui sont les doigts, et à qui est la peau qui reçoit alors que vos deux corps deviennent lentement un seul corps qui se caresse lui-même.
Ne cherchez pas à attendre pour rien. Grimpez et chutez sur des niveaux de conscience variés. Vous pouvez ressentir de l’humour, de la joie, de la peine ou même voyager au-delà de tout ressentis, perdu dans la danse de la chair douce touchant la chair.
Eventuellement, vous pouvez avoir envie d’être plus proche. Cela pourrait être des heures ou sembler des jours, mais puisque vous voyagez à l’intérieur et hors du temps sans destination dans l’esprit, cela n’a pas vraiment d’importance. Enfin le besoin de contact plus étroit se développe. Et alors, Shakti, l’énergie féminine divine, s’assoit sur les jambes croisées de l’homme. Les corps deviennent plus proche l’un de l’autre dans une douce brillance de soma. Intuitive. Sachant presque sans mots où et comment bouger, mais utilisant de gentils mots quand ils viennent. Sensible. Devenir Un pendant que les siècles défilent et que le temps s’effondre sur lui-même.
Si vous vous séparez par moment et devenez deux à nouveau, c’est bien. Recommencez à vous regarder dans les yeux. Quand vous savez qu’il est temps, vos corps deviendront encore plus intimes. Shakti mettra ses jambes autour de la taille de l’homme, et son pénis la pénétrera.
Gardez vos corps calmes. Il n’y a pas besoin de quoi que se soit de plus, pas d’intention. Juste une pulsation très lente d’énergie. Vous êtes en sécurité ensemble.
Votre vision devient plus psychédélique. Vous êtes les déités tibétaines verrouillées dans une étreinte qui met fin à la dualité. Eventuellement il y a seulement la floraison des sexes, les frontières disparaissant, plus de pénis ni de vagin. Il y a seulement le point ardent de la création. Il peut y avoir l’histoire du monde, le glissement lent de la boue limpide, des orages qui font rages sur des paysages désolés, des dinosaures qui hurlent dans la liberté sauvage. Ou des nébuleuses roulants dans de grands cieux. Ou une déesse s’avançant vers vous pour vous caresser avec la bénédiction du courage. Cela peut devenir le silence avant la création qui construit d’étranges planètes ou de la tendre douceur.
Le mouvement commence ; cette énergie magnifique qui se tend et se détend, se sent, connaît l’extase. Bien que vous fusionnez, vous êtes vous-même également, et la femme sait quand il faut se détendre. L’homme sait quand se retirer un moment.
Ceci est la méditation du contrôle de soi dont le but est de se perdre soi-même et de se retrouver de nouveau, le jeu cosmique de cache-cache auquel nous jouons tous avec nos propres chemins. Il est possible d’arrêter et de recommencer de nombreuse fois. Vous pouvez même avoir envie de vous séparer, vous alimenter l’un l’autre, parler, et revenir une fois de plus à l’union sexuelle. Vous pouvez rester assis, fondu dans une étreinte, pendant des heures, en faisant l’expérience des niveaux de l’être presque infini.
Quand le temps est venu, il n’y a plus deux personnes. Il y a seulement une conscience partagée de ce mouvement de molécules, d’être soi-même dans le corps de la Source, d’être la Source elle-même. Parfois une explosion imprègne chaque atome de votre conscience jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien de vous.
Ensemble, vous êtes devenus l’univers dans le noyau très profond de vos êtres.
Ceci est le récapitulatif de la maithuna, parfois appelée sexe tantrique. Ceci est l’expérience qui fait que l’orgasme ressemble à « la petite mort » comme il est souvent appelé. Ceci est la Grande Mort, une mort accablante, une mort qui vibre dans son animation, une mort joyeuse, une aventure emplie de merveilles à travers le temps et l’espace. C’est un abandon de la personnalité et de l’individualité à cette essence qui est à la source et emplit chaque chose et non-chose.
Reposez-vous dans la sérénité, en sachant que vous êtes beau et que votre bien-aimé(e) est beau (/belle) et que toute la création est très belle.
Ne soyez pas déçu si tout cela n’arrive pas la première fois que vous essayez. Soyez patient avec vous-même et avec votre amant(e). C’est la patience et l’abandon de ce que vous désirez qui vous aidera à grandir, comprendre et réussir. Etre à l’aise avec le contrôle de soi en matière de sexe peut prendre du temps. C’est le cas pour la plupart des pratiques yogiques. En Inde, la où les réincarnations sont une réalité, l’âme séparées, qui est le monad, apprend et grandit d’une incarnation à la suivante, le temps a peu d’importance. Pour expérimenter les états vraiment extatiques de la maithuna, le temps doit être votre serviteur.
Bon voyage. Que cette petite méditation puisse vous aider vous et tous les êtres sensibles.