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Affronter le mal
Par Phyllis Curott, traduction Mina Blackthorn
Extrait de Witch Crafting.
Allumez votre télé et vous entendrez parler d’exactions stupéfiantes perpétrées par les hommes. C’est une litanie épouvantable sur laquelle on s’interroge. Certains disent que nous sommes fondamentalement mauvais, d’autres accusent le diable.
Que dit la Wicca a propos du mal ? Pour répondre à cette question j’ai recherché dans la sagesse de la Nature parce que le monde naturel, incarnation du divin, est notre plus grand précepteur spirituel. En regardant la Terre on se rend compte qu’il n’y pas de malfaisance dans la Nature. Si vous parcourez la jungle et qu’un tigre décide de vous dévorer, ça ne fait pas du tigre un être malfaisant ça fait de lui un tigre. Et de vous un déjeuner ! C’est incontestablement une tragédie pour vous et ceux qui vous aiment mais il n’y a pas de cruauté ni de méchanceté dans l’acte du tigre. En fait, les relations avec la nature sont basées sur les affinités, le support mutuel, l’attirance, et les interactions qui facilitent l’équilibre durable de la vie. En servant de repas au tigre vous participez aux agissements naturels (même si c’est une maigre consolation). Par la chasse, les animaux participent à la santé et au bien-être des espèces qu’ils tourmentent. Ils prélèvent les malades, vieux ou jeunes, et régulent la population d’une façon extraordinairement précise qui sert leurs proies et eux-mêmes. Ils aident à l’équilibre de la nature et comme le dieu qui pose son épée au pied de la déesse, en faisant ainsi ils servent la vie.
Qu’en est-il de la terrible cruauté des hommes, de la façon dont ils s’exploitent se torturent, se violent et s’assassinent ?
La réponse vient à nouveau de la Nature : je crois que ce comportement horrible résulte de leur séparation avec le divin et du monde naturel. Cette séparation a généré un état de blessure psychologique et sociale profonde, une maladie et une perte d’âme qui s’exprime dans leur comportement aberrant que nous reconnaissons malfaisant. De tels actes sont rarement commis dans des sociétés intimement connectées à la nature.
En d’autres mots « le mal perpétré par les hommes est un symptôme de son éloignement au Sacré et non pas quelque chose d’inné. » Ce n’est pas difficile de trouver des solutions au problème du mal qui nous empoisonne depuis des milliers d’années sans qu’on ait pu y mettre un terme. Nous devons nous reconnecter au divin. Choisir les pratiques spirituelles wiccans c’est se reconnecter au divin et soigner les blessures de l’âme. Que vous soyez wiccan, néo-païen, tibétain, américain natif, juif, hindou, chrétien, musulman ou de toute autre confession n’a pas d’importance tant qu’elle vous reconnecte au sacré.
Dès que cette connexion est établie, un soin peut s’initier. Ça commence avec chacun de nous individuellement et se diffuse autour de nous.
Que dire des religions fanatiques qui affirment avoir le seul vrai Dieu et la véritable et unique voie, en continuant à tuer, oppresser et terroriser ?
Les sorcières sont tout à fait ouvertes aux métaphores, à la sagesse et à la foi émanant d’autres religions. Non seulement nous les tolérons mais nous apprécions leurs qualités positives (après tout, la nature nous enseigne qu’un environnement sain est un environnement varié.) Cependant nous rejetons avec véhémence les idées et les pratiques justifiées par la religion qui par leur violence ou d’autres moyens oppressent les autres. Ceux qui blessent les autres au nom de la religion n’ont aucune connexion au divin. Si c’était le cas, ils traiteraient toute vie avec respect. Lorsqu’on prend conscience de l’instantanéité du divin, on se met à construire un système de valeur riche et tourné vers la vie qui influence notre façon de pratiquer, de faire de la magie et de vivre sa vie.
Ces valeurs sont magnifiquement résumées dans la conclusion de la charge de la déesse :
Que mon culte soit dans le cœur qui se réjouit ; car sache que tous les actes d’amour et de plaisir sont Mes rituels. Et pour cette raison, qu’il y ait en toi de la beauté et de la force, du pouvoir et de la compassion, de l’honneur et de l’humilité, de la gaieté et du respect.