Inscription au cours : Wicca fondation
Par Artus.
Depuis la nuit des temps, la pratique de la sorcellerie est une forme de magie sympathique. La magie sympathique, conceptualisée par James George Frazer repose sur l’idée que le matériel possède un pouvoir spirituel et qu’une chose possède un pouvoir sur ce qui lui est semblable.
Prenons un exemple, traditionnellement, on dit que la pulmonaire peut soigner les maladies du poumon parce que sa feuille fait penser aux alvéoles d’un poumon. Aujourd’hui, notre culture est dominée par la pensée scientifique. Nous savons que la pulmonaire n’a aucun effet réel sur la guérison du poumon. Lorsqu’on utilise cette plante et qu’une guérison du poumon se produit, c’est uniquement grâce à l’effet placebo.
Nous ne croyons pas non plus que la plante possède un pouvoir spirituel qui va engendrer une guérison. Nous savons que cela est faux, car la matière qui compose un placebo n’a pas d’importance. Un placebo est plus efficace lorsqu’il a mauvais goût ou qu’il est vendu par une personne en blouse blanche. Mais l’effet placebo est purement intérieur. C’est l’histoire que nous nous racontons qui va changer notre métabolisme et engendrer une guérison.
Dans ce contexte actuel est-il possible de croire à la magie sympathique ? Bien entendu, il est possible de tout croire. Mais est-ce que cela a encore du sens ? Est-ce que cela est utile ? Finalement, la magie sympathique fonctionne de la même manière qu’un placebo. C’est notre état intérieur qui a de l’importance. Les outils peuvent nous aider à raconter une histoire qui engendre le bon état intérieur. Mais ils ne sont pas nécessaires.
Bien entendu, cela dépend de l’âge. À l’âge de trois mois, l’objet transitionnel (plus communément appelé « doudou ») permet à l’enfant de se protéger des angoisses de la position dépressive. À cet âge-là, nous n’avons pas vraiment d’autre choix. Parce contre, à l’âge adulte, nous savons que ce n’est pas le doudou qui nous protège des angoisses, mais l’histoire que nous nous racontons.
Après, il n’y a pas besoin de croire à la magie sympathique pour qu’elle fonctionne. Au contraire, elle fonctionne beaucoup mieux lorsque nous n’y croyons pas. Car la personne qui croit au pouvoir de ses outils, de ses fétiches ou de ses charmes, ne sait pas que le vrai pouvoir se trouve en elle. Elle pratique en aveugle. Lorsque cela fonctionne, ou lorsque cela ne fonctionne pas, elle ne sait pas vraiment pourquoi.
D’ailleurs, plus une personne croit à la magie sympathique, plus elle a du mal à créer la vie qui lui convient en utilisant la sorcellerie. Elle a tendance à confondre spiritualité et folklore, et à sombrer dans les superstitions qui lui font plus de mal que de bien. Alors que la personne qui n’y croit pas regarde au bon endroit. Elle devient familière avec l’état intérieur recherché. Et elle est beaucoup plus consciente de la manière dont les choses fonctionnent. La sorcellerie devient pour elle une réalité intérieure qui fait partie de son quotidien.
Au début, lorsqu’on pratique la magie sympathique sans y croire, c’est un peu comme un aide-mémoire qui nous rappelle qu’il faut pratiquer. Cette manière de faire peut nous aider à découvrir des expériences intérieures. Mais rapidement, cela devient un frein. C’est finalement bien plus pratique de susciter l’état intérieur sans supports matériels. Faire un rituel chaque jour, c’est vite pénible. Et plus nous intégrons une expérience intérieure, plus il est facile de vivre avec, sans même pratiquer.
Je ne suis pas le premier à évoquer cela. Et l’on peut constater, au fil des années, le développement d’une sorcellerie de moins en moins idolâtre. Les gens sont moins portés vers la pratique rituelle. Ils ont également de plus en plus de mal à prendre les divinités au premier degré. C’est un autre sujet, mais la manière d’appréhender le divin théiste (c’est-à-dire, le divin tel qu’il est révélé dans la littérature religieuse) est assez similaire à la manière d’appréhender la magie sympathique. Il est possible de croire que les divinités sont vraies. Mais il est également possible de croire que les histoires religieuses sont des fictions qui ont un pouvoir sur l’esprit et la capacité d’engendrer des états intérieurs particuliers. Et encore une fois, cette vision des choses non idolâtre permet d’aller beaucoup plus loin que la vision idolâtre.
C’est pour cela que j’en arrive à me demander si l’avenir de la sorcellerie sera sympathique ou non. Pour ma part, ces dix dernières années, j’ai dû faire trois ou quatre rituels et utilisé une fois ou deux des objets dans une pratique magique. Tout cela ne fait plus vraiment partie de ma vie. Le cours « wicca fondation » a pour but de vous aider à développer l’intériorité nécessaire à la pratique rituelle (vous pouvez toujours vous inscrire gratuitement en remplissant le formulaire en bas de l’article). Il se termine par une pratique rituelle parce que c’est ce que souhaitent de nombreuses personnes. C’est à vous d’en faire l’expérience, mais peut-être qu’après avoir suffisamment développé votre vie intérieure, la pratique rituelle ne vous intéressera plus.
Illustration par Loopydave