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Repenser les Tours de Garde. Par Mike Nichols, traduction Lune.
Repenser les Tours de Garde ou 13 raisons pour que l’Air soit au Nord
- Introduction
Tout cela à débuter il y a de nombreuses années. J’étais alors un adolescent et récemment initié à la religion de la Wicca. Comme la plupart des néophytes, j’étais enthousiaste pour commencer à travailler sur mon Livre des Ombres, le traditionnel livre manuscrit liturgique tenu par la plupart des Sorcières pratiquantes. J’y ai recopié rituels, sortilèges, recettes, poèmes et tables de correspondances provenant de toutes les sources qui me tombaient sous la main. Celles-ci se divisaient généralement en deux larges catégories : les travaux publiés, tels que les nombreux livres disponibles sur la Sorcellerie et la magie ; et les travaux non publiés, provenant essentiellement de Livres des Ombres d’autres Sorcières.
À la fin des années soixante, la plupart d’entre nous étaient assez « traditionnels » pour tout copier à la main. (De nos jours, les photocopies et même les pièces jointes des courriels sont devenues ‘de rigueur’.) Il nous était toujours recommandé de recopier « chaque point et virgule », pour faire une transcription exacte de l’original, car tous changements au cours d’une cérémonie pouvaient causer des problèmes importants au magicien. Rarement, voire jamais personne ne s’est interrogé pour savoir d’où ces rituels venaient en premier lieu et qui les avaient composés. La plupart d’entre nous, hélas, ne le savaient pas et ne s’en souciaient pas. Il suffisait de suivre les rubriques et faire les rituels édictés.
Mais quelque chose m’arrêta brusquement dans ma recopie frénétique, j’avais copié docilement des rituels provenant de sources différentes et j’ai réalisé soudainement qu’ils comportaient des éléments contradictoires. Je comparais les deux versions, m’interrogeant : laquelle était la « bonne », la « correcte », « l’authentique », « l’originale », « la plus ancienne », etc. Cela souleva d’autres questions plus générales à propos d’où provenait tout d’abord un rituel. Qui l’avait créé ? Etait-il écrit par une personne ou par plusieurs personnes ? Avait-il été modifié lors de sa transmission ? Si c’était le cas, était-ce par accident ou intentionnellement ? Le savons-nous ? Est-il toujours possible de le découvrir ? Comment un rituel particulier a-t-il fait partie du Livre des Ombres d’un coven ? D’un autre Livre des Ombres, plus ancien ? Ou d’une source publiée ? Si oui, où l’auteur de cette publication l’a-t-il eu ?
J’avais à peine égratigné la surface, et déjà je pouvais voir que les questions soulevées étaient très complexes. Aujourd’hui, toutes ces années après, je suis plus que jamais convaincu de la constante et intimidante complexité de l’histoire liturgique néo-païenne. Et je suis également convaincu de la haute importance de ce sujet pour l’entière compréhension de la Sorcellerie moderne. Cela peut bien être un situation extraordinairement compliquée, mais imaginez la valeur que cela aura pour les futurs historiens de l’Art. Et il est garanti que vous me verrez partir dans une tirade passionnée quand je serai confronté à des schématisations telles que « Crowley est le véritable auteur de l’initiation du Troisième Degré » ou « Tout le monde sait que Gardner a inventé la Sorcellerie moderne ».
C’est lorsque j’ai été invité à suivre la célébration d’un Esbat au sein d’un autre coven que j’ai remarqué pour la première fois des éléments rituels contradictoires. Au moment de « l’évocation des Tours de Garde » (salut rituel aux quatre directions), j’ai été stupéfié d’apprendre que ce groupe associait l’élément Terre au Nord. Mon propre coven associait le Nord à l’Air. Comme c’est bizarre, ai-je pensé. D’où sortaient-ils cela ? La Grande Prêtresse me dit que cela avait été recopié d’un certain nombre de sources publiées. De plus, elle me dit qu’elle n’avait jamais vu ça d’une autre manière. J’ai couru jusqu’à chez moi et j’ai commencé à sortir les livres de ma bibliothèque. Et c’est sûr ! Pratiquement tous les livres que j’ai consultés donnaient les associations standards suivantes : nord = terre, est = air, sud = feu, ouest = eau.
Et où diable, ai-je tiré l’idée que l’air appartenait au Nord ? Après y avoir beaucoup pensé, je me suis souvenu avoir copié mes propres associations élément/direction à partir d’un Livre des Ombres d’une autre sorcière, son livre représentant (comme elle le prétendait) une vieille tradition galloise. Peut-être les ai-je mal recopiées ? Un rapide appel longue distance me rassura là-dessus. (Lorsque je lui ai demandé d’où elle tenait cela, elle a répondu qu’elle pensait que c’était tiré d’un Livre des Ombres plus ancien, mais elle n’en était pas certaine.)
Depuis ce jour, je me suis senti irrité du fait que ma propre tradition semblait être divergente de la plupart des sources publiées. Cependant, mes propres rituels ne me semblaient pas avoir d’impact négatif. Tout comme ceux des autres membres de mon coven, tous plaçaient l’air au nord. Au fil des ans, j’ai amassé des tas d’associations et correspondances qui semblaient requérir l’Air au Nord. Rien que de penser placer l’air à l’est, cela offensait à la fois mon sens de la raison et ma sensibilité intuitive pour les mythes. Il y a de bonnes raisons pour placer l’air au Nord. Et toute la superstructure mythologique s’effondrerait si l’air était à l’est. Si c’est le cas, pourquoi donc la plupart des sources publiées placent la terre au nord et l’air à l’est ?
- FALSIFICATION DE RITUEL
Soudain, j’ai senti que je connaissais la raison ! Quelque part, au cours de la lignée, quelqu’un a délibérément falsifié l’information ! De telles falsifications sont une longue et vénérable pratique au sein de certaines branches de magie. Dans la culture occidentale, c’est quelque chose de typique, on a pu l’observer parmi les loges hermétiques, kabbalistes et de magie cérémonielle. C’est quelque chose de tellement banal dans de tels groupes que, lorsqu’ils publient leurs rituels pour une consommation publique, ils donnent des versions qui sont incomplètes et/ou délibérément changées d’une certaine façon, par rapport à la pratique authentique. Cela empêche quelqu’un qui n’est pas un membre du groupe d’acquérir simplement un livre et d’exécuter les rituels, sans le bénéfice d’une formation formelle. C’est seulement lorsque vous serez initié au sein de la loge que vous recevrez les versions complètes et/ou corrigées des rituels. C’est comme cela que de tels groupes gardent leurs secrets. (Et c’est par un récit post-scriptum que nombre de chercheurs croient aujourd’hui que la sorcellerie moderne « a emprunté » ses correspondances directions/éléments aux sources de la magie cérémonielles ! Quelle tranche de rire si c’était la dernière bonne blague de Crowley à son ami Gerald Gardner !)
Je me souviens de la première fois que j’ai pris conscience d’une semblable falsification rituelle, délibérée. Un ami avait fait une étude des célèbres carrés planétaires, des talismans qui ressemblent aux carrés magiques consistant en une grille de nombres en un ordre « crypté ». Il y a sept carrés de la sorte – un pour chacune des planètes « classiques ». Alors qu’il en faisait l’étude, il commença en coloriant les grilles (davantage pour son propre plaisir que toute autre chose), en réalisant de mini mosaïques de couleur, utilisant tout d’abord deux couleurs, puis trois, puis quatre et ainsi de suite jusqu’au nombre total de carrés dans la grille. Les six des carrés planétaires produisaient de jolis motifs de couleur. Puis, ce fut le tour du Carré du Soleil ! Conte toute attente, les couleurs donnaient un enchevêtrement aléatoire, sans aucune émergence de motifs. Ainsi, il commença à chercher le carré du Soleil corrigé. Et je commençais à être convaincu de la réalité de la falsification des rituels.
- LES TOURS DE GARDE
Tout ce qui me reste à faire dès lors, est d’assembler tous les arguments en faveur d’un modèle air au-nord : j’en suis arrivé à croire que c’était le système de correspondances corrigé. Le reste de cet article sera dédié à ces arguments, chacun avec ses propres nom et nombre :
1. Airt (ndlt : signifie ‘direction’) : C’est peut-être l’argument plus fort. Dans les pays celtiques, les quatre associations élément/direction proviennent des « quatre airts ». Et c’est un fait connu que cette tradition associe l’air au nord. Tandis que certains écrivains, familiers de la magie cérémonielle (comme William Sharp et Doreen Valiente), ont donné des versions modifiées des airts, c’est un point révélateur de voir que les folkloristes travaillant directement avec les traditions orales indigènes (comme Alexander Carmichael et F. Marion McNeill) rapportent invariablement la connexion air/nord.
2. Cultures parallèles : Bien que discuter des cultures parallèles puisse ne pas être aussi convainquant, il reste tout de même instructif d’étudier les autres cultures magiques indigènes de l’hémisphère nord. Par exemple, la grande majorité des tribus indiennes d’Amérique (elles-mêmes n’abandonnent pas le secteur de la magie) place l’air au nord, symbole de l’aigle. (Les cultures aborigènes du sud de l’équateur ont des associations différentes typiques, pour des raisons dont je parlerai après.)
3. Géophysique : Si on accepte les origines britanniques des directions élémentales, alors on doit s’imaginer vivre dans les îles Britanniques. À l’ouest se situe la vaste étendue de l’Océan Atlantique (c’est-à-dire l’eau). À l’est, la plus grande partie du continent européen (terre. Le sud a toujours été la direction du feu car, lorsqu’on voyage vers le sud (vers l’équateur), il fait plus chaud. Ce qui laisse le nord comme la région de l’air, la maison des vents glacés de l’hiver. (Ces deux dernières associations seront inversées dans les cultures de l’Hémisphère Sud, pour qui le Nord est la direction de la chaude région équatoriale et le sud est le pays de la glace.)
4. Hyperboréen : En fait, un des anciens noms des îles Britanniques était Hyperborea, qui signifie littéralement « Au-delà du vent du nord » ce qui associe une fois de plus le nord et le vent (air). Les habitants étaient eux-mêmes appelés « Hyperboréens », et l’expression « Au-delà du vent du Nord » (titre d’un des romans de féerie de George Macdonald) est toujours d’actualité. De tous les vents cardinaux, c’est incontestablement le vent du Nord (Boreas), porteur de l’hiver, qui est perçu comme étant le plus fort le plus influent (cf. Goddess fantasy, Watch the North Wind Rise de Robert Grave). Vous n’entendrez pas grand-chose sur les trois autres vents cardinaux.
5. Saisonnier : De nombreux occultistes associent les quatre saisons aux quatre points cardinaux. Qui sont : hiver = nord, printemps = est, été = sud, et automne = ouest. (Pour être précis, c’est les solstices et équinoxes qui s’alignent aux points cardinaux.) Encore une fois, dans la plupart des folklores, l’hiver est associé à l’air et au vent, comme le souffle glacial qui ouvre la saison. Au printemps, c’est la Terre qui capte notre attention, avec ses soudaines orgies de fleurs et de verdure. À nouveau, le sud est associé à l’été, la plus chaude saison (feu), et l’ouest à l’automne.
6. Diurne : Les occultistes associent également souvent les points cardinaux à une journée. Ainsi, minuit = nord, aurore = est, midi = sud et le coucher de soleil = ouest. (S’il vous plaît, notez bien que nous parlons ici du véritable minuit et du vrai midi, les points à mi-chemin entre le coucher du soleil et l’aurore, et entre l’aurore et le coucher du soleil, respectivement). Ceux-ci s’associent magnifiquement aux attributs des saisons dont nous avons parlé. Il est facile de voir pourquoi l’aurore est comparée à l’est et le coucher du soleil à l’ouest. Et, une fois encore, sous l’optique des îles Britanniques, le soleil se lève sur le pays (Terre) et s’étend sur l’océan (eau). Le sud est associé à midi parce que c’est le moment le plus chaud (feu). Ceci laissant l’élément « invisible », l’air, être associé à l’invisibilité du soleil, à minuit.
7. Mythologique : Dans la mythologie celtique, le nord est invariablement associé à l’air. Les Dieux et Déesses irlandais préchrétiens, la Tuatha de Danann, étaient des “airy” faeries [ndlt : airy-fairy est une expression qui signifie « farfelu », mais ici il est question du peuple de féerie, de fées « aériennes »] (des versions tardives viennent les doter d’ailes, les reliant aux sylphes). The Book of Conquests rapporte que leur foyer d’origine se situait au Nord, « au-delà du vent du nord ». Et lorsqu’ils venaient en Irlande, ils venaient en bateau, par les hauts airs ( !), s’établissaient aux cimes des montagnes. (Cela m’a toujours paru étrange que certains écrivains modernes voient les montagnes comme un symbole de la terre. Le symbolisme déterminant de la montagne est sa hauteur, s’élevant dans l’air, touchant le ciel. Virtuellement toutes les traditions orientales associent les montagnes, domiciles préférés des gurus, à l’air. Une grotte serait un meilleur symbole de la terre qu’une montagne.) Dans la mythologie galloise, également, Math l’Ancien, chef Dieu de Gwynedd (ou du Nord du Pays de Galles), est particulièrement associé au vent, qui peut porter les pensées des gens jusqu’à lui.
8. Yin/Yang : De nombreux occultistes croient que les quatre éléments ont des liens avec le YIN & le YANG. À la fois l’air et le feu sont perçus comme étant masculins, tandis que la terre et l’eau sont perçues comme étant féminines. Si l’air est associé au nord du Cercle magique, et la terre à l’est, alors on obtient une alternance yin/yang lors des circumambulations dans le cercle. Alors qu’on passe les points cardinaux de l’est, du sud, de l’ouest et du nord, on passe des énergies féminines aux énergies masculines aux énergies féminines aux énergies masculines. C’est flux alternant de plus/minus, pousser/tirer, masculin/féminin, est le pouls même de l’univers, considéré comme de primes importances par la plupart des occultistes. C’était très important pour nos ancêtres, les pierres levées des îles Britanniques en sont la preuve. Sur les sites tels que Kennet Avenue of Braga, les grandes pierres, minces, masculines, phalliques, sont alternées, avec précision, avec des pierres plus petites, en forme de losange, de yoni.
9. Générateur : Cet argument découle du précédent. Les magiciens qui pratiquent pensent souvent que le Cercle magique est une sorte de générateur psychique. Les sorcières aiment particulièrement réaliser des danses en cercle pour « soulever le cône de pouvoir ». Main dans la main, hommes et femmes alternés, ils dansent dans le sens des aiguilles d’une montre (dextrogyre) autour du cercle, en allant de plus en plus vite jusqu’à ce que le pouvoir soit libéré. Ce modèle possède une étrange ressemblance avec un générateur électrique, comme les quatre « pôles » du Cercle magique qui passent par un homme et une femme, alternativement. Ces pôles doivent alterner entre le plus et le minus si le pouvoir doit être soulevé. Cela signifie que si le feu masculin est au sud, alors l’air masculin doit être au nord. Si l’eau féminine est à l’ouest, alors la terre féminine doit être à l’est. Si toutes paires contiguës étaient changées, le générateur s’arrêterait complètement.
10. Axe masculin/féminin : Lorsque vous regardez une carte type, le nord (la direction cardinale) est en haut. Toute route nord-sud est une ligne verticale, et toute route est-ouest est une ligne horizontale. En outre, une « carte » d’un Cercle magique fait de l’axe vertical nord-sud un axe masculin (avec l’air et le feu), tandis que l’axe horizontal est-ouest est féminin (terre et eau). Cela fait sens. Lorsque nous regardons l’horizon de la Terre, nous voyons une ligne horizontale. L’eau cherche également un plan horizontal. Les éléments féminins, considérés comme « passifs », ont une tendance naturelle à s’étendre. Le feu, d’un autre côté, assume toujours une position érigée ou verticale. L’air aussi, peut s’élever, alors que la terre et l’eau ne le peuvent. Les éléments masculins, étant « actifs », ont une tendance naturelle à « se dresser ».
11. Les Outils d’Autel : En Sorcellerie moderne, il existe quatre outils d’autel principaux, les mêmes quatre outils présents sur la carte du Tarot, le Magicien. Ils correspondent aussi aux quatre suites du tarot, les quatre antiques trésors d’Irlande et les Quatre Saints de la légende arthurienne. Et, comme les quatre éléments, deux d’entre eux sont féminins et les deux autres masculins. Le pentacle est un plat peu profond sur lequel est inscrit un pentagramme, représentant la terre, et qui est placé à l’est. Le calice en forme de matrice, symbolise l’eau, et est placé à l’ouest. Ils forment l’axe féminin horizontal. La baguette de forme phallique représente le feu, est placée au sud. Et l’athamé, également de forme phallique, est placé au nord. Ils forment l’axe vertical masculin. (Les associations de genre, de la coupe et de la lame sont particulièrement importants dans le rituel de la bénédiction du vin.)
12. Symbolisme de l’Axe : Dans presque toutes les cultures, la ligne verticale est un symbole du Yang, ou énergie masculine. La ligne horizontale est le yin, l’énergie féminine. Lorsque la ligne verticale masculine pénètre la ligne horizontale féminine, elles forment l’ancien symbole païen de la croix à bras égaux, qui devient un symbole de vie et de force de vie. Faites un cercle autour de, ou sur, celle-ci et vous obtiendrez une croix cerclée ou « Croix Celtique », symbole de vie éternelle. (S’il vous plaît, prenez note de l’importance de la croix à bras égaux. Si l’un des bras est plus long ou plus court, alors les quatre éléments sont déséquilibrés. La croix chrétienne ou romaine, par exemple, a son bras sud plus long. Et beaucoup d’historiens ont fait des remarques à propos de l’excès de « feu » ou ferveur du christianisme. Certaines versions montrent en réalité un bras nord plus court, ce qui indique un manque de qualités « de l’air » ou intellectuelles).
13. Astrologique : L’année astrologique est divisée en quartiers égaux, chacun commençant à un solstice ou un équinoxe. Et chaque quartier est gouverné par l’un des quatre éléments. Éléments qui peuvent être découverts en examinant l’exact centre du quartier. Par exemple, le premier quartier, qui commence au solstice d’hiver (nord), est gouverné par l’air, qui régit quinze degrés du Verseau, symbolisé par l’Homme ou l’Esprit. Le second quartier, qui commence à l’équinoxe de printemps (est), est gouverné par la terre, qui régit les quinze degrés du Taureau. Le troisième quartier, qui commence au solstice d’été (sud) est gouverné par le feu, régit les quinze degrés du Lion. Et le dernier quartier, qui commence à l’équinoxe d’automne (ouest), est gouverné par l’eau, qui régit les quinze degrés du Scorpion, ici symbolisé par l’Aigle. Ainsi, le nord, l’est, le sud et l’ouest correspondent respectivement à l’air, à la terre, au feu et à l’eau et à l’Esprit, au Taureau, au Lion et à l’Aigle. Si les quatre derniers symboles semblent familiers, c’est parce qu’il représente les quatre points de pouvoir élémentaux de l’année astrologique et leurs symboles apparaissent aux quatre coins des cartes du tarot : le Monde et la Roue de Fortune. (Les mêmes figures ont été plus tard adoptées par les chrétiens comme symboles des quatre évangélistes : Matthieu, Marc, Luc et Jean.)
Si ces arguments sont en faveur de l’air-au-nord, où sont les contre-arguments en faveur de la terre-au-nord ? Étonnamment, j’en ai peu entendu. De loin, celui qui est le plus commun est « Mais nous avons toujours fait cela comme ça. » Ce n’est pas tellement convaincant. Cependant, peu importe si mes arguments sont persuasifs ou pas, beaucoup s’y sont opposés en disant que la magie ne se prête pas aux arguments rationnels. C’est que l’on ressent comme étant juste, bon, qui compte. Vrai. Et il est indéniable que nombre de praticiens font des choses excellentes en plaçant la terre au nord. Accordé. Cependant, s’ils n’ont jamais essayé d’une autre manière, comment peuvent-ils savoir ?
Mon défi à mes semblables est alors cela : faites un essai avec l’air-au-nord. Essayez simplement. Voyez ce que vous ressentez comme ça. Et pas juste pour un simple rituel. Cela demandera quelques essais pour dépasser votre façon de penser par rapport à votre rituel habituel. Et rien n’est aussi habituel qu’un rituel ! Alors, de façon à lui donner un bon coup de pied, vous devrez faire une pleine série de rituels avec l’air au nord. Et les faire avec un esprit ouvert. Comme toute magie, si vous avez décidé par avance que cela ne marchera pas, et bien cela ne marchera pas. Alors, une que vous aurez essayée, comparez avec votre ancienne méthode. Demandez-vous ce qui est différent, si cela fonctionne à mieux fonctionner, et pourquoi, ou pourquoi non ? Et de cette manière, vous pouvez découvrir que vous avez anticipé le grand secret du Troisième Degré de votre tradition. Chuuut !