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Qu’est-ce que le Paganisme Sombre (Dark Paganism) ?
Par J. J. Coughlin, traduction Lune
On me demande souvent ce que j’entends par « Dark Paganism » et je donne une réponse habituellement différente en fonction du contexte de la question. Dans mon livre, « Out of the Shadows : An exploration of Dark Paganism and Magick », au lieu de définir cela directement, j’explore d’abord les divers aspects de cette « obscurité » et la manière dont elle s’applique au Paganisme, ainsi que de la spiritualité en général. J’ai fait cela intentionnellement, cependant le visiteur moyen de darkpagan.com apprécierait probablement une élaboration plus directe et formelle.
En observant les nombreuses formes du « Dark Paganism » (Paganisme Sombre), je peux dire sans risque qu’il existe une (ou plus probablement une ensemble de) définitions en fonction de chaque individu. L’idée d’un Paganisme Sombre a une signification personnelle, ce qui est très important et qui donnera tout son sens à la fin de cet essai.
I. Le Dark Paganism est un mouvement à l’intérieur du Paganisme moderne qui se réclame de la part sombre de la polarité claire- obscure. Polarité qui a été reniée et ignorée par ceux qui ont confondu celle-ci avec le dualisme bien-mal de la culture Judéo-Chrétienne. L’Obscurité n’est pas la même chose que le mal. Cette confusion a été causée par l’essor populaire des religions Païennes, et en particulier la Wicca, et un manque de formation formelle et d’initiation adaptées. (Par initiation j’entends processus personnel d’un solitaire ou d’un membre d’un coven expérimente). Sans une telle initiation, le pratiquant reste prisonnier dans son état d’esprit dualiste de sa religion de naissance et interprète mal les concepts de polarité et de monisme qu’il découvre dans le paganisme. Se réclamer de l’aspect « sombre » implique l’acceptation de notre propre part d’ombre – nos aspects (habituellement) négatifs, que nous refusons (souvent inconsciemment) de reconnaître comme une part de nous-même. De tels « dark pagans » défient la pensée contemporaine pour s’assurer que leurs croyances sont valables pour eux-mêmes et pas simplement le résultat de la répression et du conditionnement. Il est important de se donner de tels défis car cela nous permet de penser et de réfléchir à ce à quoi nous croyons, cela nous aide à renforcer nos véritables convictions en évolution.
II. Le Dark Paganism est l’association d’une imagerie sombre, comme l’imagerie gothique, qui entretient un thème proche de la mort. Ces païens là ne sont pas obsédés par la mort mais plutôt fascinés et attirés par son symbolisme. A travers l’imagerie sombre, l’individu devient plus conscient de cela et de l’aspect sacrée de la vie : aussi bien que de l’importance de vivre une vie remplie en restant toujours intègre par rapport à lui-même, et en se focalisant sur l’exploration et l’expression personnelles, le pouvoir sur soi et en soi.
III. Le Dark Paganism est une forme du Paganisme qui est en accord avec l’école intérieure ou « dark » ou l’approche de la spiritualité. Comme je l’ai expliqué dans mon livre, la spiritualité peut être abordée par cette alternative : de l’intérieur ou de l’extérieur. L’approche intérieure met l’accent sur le Moi. Cette approche se focalise moins sur les concepts de Déité et d’éthique et se base davantage sur la perception et l’expérience personnelle. L’approche extérieure fonctionne avec un jeu de structures. La déité est définie, les pratiques religieuses sont davantage structurées et l’éthique est définie par quelqu’un qui figure l’autorité extérieure et habituellement de manière très détaillée à propos du comportement à suivre. Les deux approches sont viables mais l’individu seul peut déterminer quelle approche est la meilleure pour lui. Certains travaillent mieux dans le cadre d’une structure rigide, tandis que d’autres y parviennent mieux par le biais d’une expérience fortement personnelle. Le Dark paganism à cet égard, distingue simplement ces Païens qui travaillent avec une approche intérieure de ceux qui ont une approche plus extérieure puisqu’il existe quelques différences inhérentes dans leurs manières de procéder. Un chemin spirituel avec une approche interne pousse chacun à explorer les aspects de notre société ou de notre culture qui peuvent nous permettre de mettre un nom sur les tabous, afin que nous puissions tirer nos propres conclusions. Ainsi, les Dark Pagans se libèrent eux-mêmes du conditionnement social qui souvent étouffe l’expression personnelle et individuelle alors qu’ils s’efforcent de devenir plus entiers.
Toutes ces définitions aideront à expliquer de quoi se rapproche le Dark Paganism-. Elles tendent toutes à s’entremêler. Tandis que certains Dark Pagans peuvent fonctionner selon les trois définitions, d’autres correspondront à une seule de ces trois là. Comme l’obscurité elle-même, le Dark Paganism- ne peut facilement être défini. La raison est que l’obscurité est par nature liée à notre inconscient et donc reste très personnelle. C’est la nature de l’obscurité que de toujours rester élusive par rapport à une stricte frontière. Plus on tente de la définir, plus elle nous échappe. Comme le Tao, la pensée taoïste, l’obscurité doit être expérimentée pour être comprise. On doit l’étreindre et la fondre dans son être pour la saisir. Tenter de « faire briller la lumière de la raison » ne servira qu’à nous en éloigner.
John J. Coughlin est l’éditeur en chef du guide Pagan Ressource NYC et l’auteur du livre Out of the Shadows : An Exploration of Dark Paganism and Magick. Visitez www.waningmoon.com pour plus amples informations ou contacter l’auteur à cette adresse : darkwyccan@waningmoon.com