Inscription au cours : Wicca fondation
Serpent de feu, Kundalini et crise spirituelle. Par SilverDrake Fey, traduction Artus.
La signification de l’élément feu, dans la culture et l’évolution de la conscience spirituelle, s’est imprimée d’elle-même sur de nombreux étudiants et praticiens de chemins spirituels ou mystiques, d’orient et d’occident. Dans le phénomène connu sous le nom d’éveil de la Kundalini ou « serpent de feu », un individu qui s’engage dans une pratique spirituelle intense peut assez soudainement – ou encore sur une période de plusieurs semaines, mois, ou années – vivre des cas d’expansion de conscience explosifs. Voici des exemples d’exercices spirituels qui, quand ils sont pratiqués avec une fréquence conséquente, sont associés avec l’éveil du serpent de feu : méditation, respiration yogique, yoga, danse rituelle, chants, ascétisme, sexualité rituelle (tantrique), et n’importe qu’elle combinaison de tout cela. La hausse dramatique typique dans la conscience spirituelle, atteinte à travers l’éveil de la Kundalini, est assez souvent accompagnée par des sensations physiques de chaleur ou de montés d’électricité, qui montent d’une façon serpentine de la base de la colonne vertébrale jusqu’au sommet de la tête. D’où le nom « serpent de feu ».
La montée du serpent de feu peu porter diverses bénédictions. Cela conduit souvent à une augmentation des capacités intuitives ou psychiques. Les personnes qui font un rapport sur l’éveil de la Kundalini remarquent également fréquemment une connexion plus profonde et plus intense avec la terre elle-même, une connaissance plus aiguë d’une conscience associée à la planète entière. Cependant, quand ces expériences se produisent subitement, et sans préparation adaptée ou sans avertissement, elles peuvent aussi être associées à des niveaux de chaos psychologique sans exemple et des bouleversements de la vie personnelle. L’énergie Kundalini déchaînée peut être tout sauf subtile, brûlant souvent impitoyablement les blocages psychologiques, les peurs, et les barrières de la lucidité. La Kundalini peut même éventuellement précipiter une expérience psychotique chez l’imprudent ou le non-préparé. Cependant, quand l’éveil de la Kundalini est prudemment et intentionnellement cultivé, il est souvent décrit comme une expérience du prochain niveau d’évolution de la conscience humaine, et il peut être comparé à l’effet des baumes cicatrisant qui apaisent alors qu’ils produisent une sensation de brûlure légère. Le Kundalini Yoga est un exemple de discipline qui a pour but la préparation pour une incitation sans danger de l’éveil de la Kundalini. Ceci est accompli avec les conseils d’un enseignant ou guru, sur une période de plusieurs années.
Gopi Krishna, un fonctionnaire de classe moyenne en Inde, donne un compte-rendu de son propre éveil de la Kundalini, conséquence de 17 années de pratique de méditation et de yoga. Il décrit l’expérience de la façon suivante :
« Un nouveau centre actuellement endormi chez les hommes et femmes moyens doit être activé et un plus puissant flux d’énergie psychique doit monter dans la tête de la base de la colonne vertébrale, pour permettre à la conscience humaine de transcender ces limites normales. C’est la phase finale de l’impulsion de l’évolution actuelle chez l’homme. Ici, la raison cède à l’intuition et les révélations apparaissent pour guider les pas de l’humanité… Ce mécanisme, connu sous le nom de Kundalini, est le fondement réel de tous les phénomènes spirituels authentiques, la base biologique de l’évolution et du développement de la personnalité, l’origine secrète de toutes les doctrines ésotériques et occultes, le passe-partout du mystère irrésolu de la création… » (Krishna, 1971, p. 243)
En dépit des sa longue pratique de la méditation, Krishna a été abasourdi par le coté incroyable et la vitalité féroce de l’expérience, qui pour lui a duré plus de dix jours avant de s’apaiser. Pendant cette période, il s’est battu en silence contre d’étranges hallucinations sensorielles, d’étranges maladies, et une extrême nausée et indigestion quand des types spécifiques de nourriture étaient impliquées. Quand ces symptômes « psychotiques » ont disparu, il a signalé une mémoire, une concentration, et un contrôle sur son système nerveux autonome, spectaculairement améliorés. Il a également expérimenté de capacités paranormales comme la précognition et la capacité à écrire et comprendre des langues étrangères qu’il n’avait jamais appris.
Une fois que le serpent de feu est éveillé, il est fréquemment ressenti comme montant dans un ou plusieurs canaux d’énergie dans la colonne vertébrale, où l’on pense qu’il rencontre et ouvre approximativement sept centres d’énergie connus sous le nom de chakras, ascendant pour en fin de compte atteindre le sommet de la tête. A ce moment, l’individu ressent généralement une conscience suprême du Divin, une connexion à tout, un sens de la totalité ou de l’intégralité, cet état est souvent nommé « samadhi » dans de nombreuses traditions. En Sanskrit, « chakras » signifie « roues », faisant référence à leurs représentations en tant que roues d’énergie rayonnante, situées à divers niveau du corps (Judith, 1987). L’existence et le nombre exact de ces centres d’énergie, ont été débattus, bien que la plupart des praticiens sur des chemins spirituels associés avec l’éveil de la Kundalini acceptent la réalité de ces centres d’énergie et en compte sept (White, 1990)
Il est intéressant de noter qu’on a découvert des représentations alchimiques occidentales, qui illustrent sept centres d’énergie dans le corps correspondant assez précisément aux chakras identifiés dans les pratiques orientales. La tradition Sufi fait référence à sept centres d’énergie connues sous le nom de « latifas » ou « les subtiles » (Campbell, 1981). Les Chakras sont approximativement situés dans le périnée, la zone génitale, le plexus solaire, la région du cœur, la région de la gorge, le front, juste au-dessous et entre les yeux, et le sommet (ou même au-delà) de la tête.
Il y a des preuves importantes du phénomène connu sous le nom d’éveil de la Kundalini également dans d’autres contextes. Les praticiens du yoga taoïste et du chi kung font référence à un processus similaire, connu sous le nom de « ouvrir l’orbite microscopique ». Des siècles d’études dans un contexte taoïste ont révélé que des types spécifiques d’exercices spirituels permettent d’ouvrir un canal d’énergie qui prend sa source à la base de la colonne vertébrale, monte le long de la moelle épinière jusqu’au sommet de la tête, et continue sur le front, le visage, le cou, et l’abdomen, pour retourner à son point d’origine au périnée (Chia, 1984). En conséquence de l’ouverture de ce canal, le praticien devient capable d’atteindre une plus grande sagesse spirituelle, des capacités psychiques plus importantes et un contrôle sur le corps physique plus grand. Sannella (1987) rapporte que dans ses études sur les individus qui ont vécu un éveil de la Kundalini, il a découvert un « cycle Kundalini » qui semble littéralement identique à l’orbite microscopique. Il a découvert que les sensations physiques de chaleur et d’électricité ne s’arrêtent généralement pas à la zone du chakra couronne, au sommet de la tête, mais au lieu de cela continuent sur la tête et devant le corps jusqu’à leur point d’origine. Les étudiants de la Qabale (ndt : Qabalah dans le texte d’origine) occidentale discerneront facilement une analogie entre ce processus, au mouvement de l’énergie dans les dix sephiroth qui correspondent alors à des points du corps humain (Fortune 1935/1993). En fait, les praticiens dévoués à la Qabale peuvent physiquement et spirituellement éprouver ce qui semble équivaloir à un éveil de la Kundalini ou une ouverture de l’orbite microscopique. Dans ce contexte, l’énergie est vue bougeant à travers les sephiroth plutôt qu’à travers des chakras. Enfin, bien qu’il n’y ait pas grand chose d’écrit sur le lien entre la Kundalini et le reiki, je soupçonne que les sensibilisations au reiki ont pour effet de stimuler la Kundalini ou d’ouvrir l’orbite microscopique. En conséquence de mes sensibilisations personnelles au reiki, j’ai expérimenté des sensations et phénomènes voisins de ce qui est décrit dans l’expérience de la Kundalini. En fait, le procédé par lequel le maître reiki passe une sensibilisation à l’initié fait penser au phénomène de « shaktipat » en siddha yoga, dans lequel le guru ou enseignant éveille la Kundalini de l’étudiant à travers un contact physique, mais seulement quand l’étudiant est physiquement, mentalement et spirituellement préparé à l’expérience. En reiki, l’esprit du reiki semble mettre en place une sorte de système de barrières qui protège l’initié du mal encouru dans l’ouverture rapide de nouveaux canaux d’énergie (Steele & Steele, 1998).
On peut trouver un certain nombre de comptes-rendus théorique qui tentent de percer le voile du mystère qui entoure l’expérience de l’éveil de la Kundalini. Deux exemples seront résumés ici. Bentov (1981) propose un modèle physiologique qui tente d’expliquer les phénomènes physiques bizarres associés avec l’expérience de la Kundalini. Ces phénomènes incluent des hallucinations visuelles et auditives (comme des flashs de lumière et de couleurs et de sons bourdonnants), des sensations de chaleur ou de picotements électriques, et / ou la prise de positions involontaires correspondant grossièrement à des postures de yoga classiques (même quand l’individu n’a pas d’expérience de yoga). Bentov émet la théorie que la respiration rythmique, associée avec la méditation, le chant, le yoga, et d’autres exercices, entraîne de micro mouvements du corps qui créent une onde dans l’aorte du cœur. Cette onde génère des ondes d’amplitude et fréquence égale dans le cerveau, stimulant les zones responsables de la vision, de l’audition, et des sensations tactiles dans les pieds, les jambes, la région pelvienne, le bas du dos, la poitrine, le cou, la tête, et le plexus solaire. Ainsi, la stimulation des ces centres peut entraîner d’étranges sensations de lumière, sons, et picotements, associé avec l’excitation de la Kundalini. Bentov ce processus, le « cycle physio-Kundalini ». Cependant, le modèle de Bentov n’explique pas les bénéfices spirituels reportés dans l’éveil de la Kundalini.
D’autres explications ignorent littéralement l’aspect physiologique de l’expérience, et se concentrent sur les traits psychologiques. Par exemple Halligan (1992), un psychologue jungien, compare l’éveil de la Kundalini avec les sept phases de la transmutation des métaux dans l’accomplissement de la désiré pierre philosophale, décrite dans les textes alchimiques anciens. Dans les cercles jungiens, ce processus a été longtemps considéré comme une métaphore occidentale pour l’individualisation ou le développement de l’individu au cours de la vie d’une personne. Halligan a montré comment la monté de la Kundalini jusqu’au chakra couronne au sommet de la tête est équivalent au « conjunctio » alchimique, le mariage mystique des opposés, qui dans n’importe quel voyage mystique créé l’union avec le Divin, une réalité subjective ou l’individu est entièrement formé. Métaphoriquement, un conjunctio créé la pierre philosophale, l’individu uni au Divin. Cependant, pour de nombreux jungiens, l’expérience de l’éveil de la Kundalini est une version orientale de l’individualisation, bien qu’elle soit simplement moins familière pour la plupart des occidentaux. Dans cette conceptualisation, le praticien spirituel devient vulnérable à la psychose ou autres difficultés psychologiques quand cette expérience de l’individu ou du Divin arrive trop rapidement et sans préparation adéquate. Le moi minuscule de la personne peut se briser devant quelque chose d’aussi énorme. A ce point, le praticien peut réellement montrer des signes de « psychoses », des symptômes ce qui pourraient être vu comme de désordres, hallucinations ou illusions. La possibilité de réintégration dépend de la présence du support de la famille et des amis, du niveau d’empathie et de la capacité à comprendre du thérapeute, et du point ou la « coupure » c’est produite. Généralement « le plus tard est le mieux » dans ce cas.
Cet article a donné beaucoup d’attention aux risques typiquement associés à l’éveil « prématuré » de la Kundalini, ce qui rappelle la question de la façon d’adresser les aspects déplaisant ou effrayant du serpent de feu. Incontestablement, c’est une bonne idée de consulter un guide expérimenté ou un enseignant à certains moments, pendant la pratique de n’importe quelle discipline spirituelle intensive. Grof & Grof (1990) fournissent des suggestions et une filière de ressources pour ceux qui luttent avec une « urgence spirituelle », un jeu de mot faisant référence à la fois à la crise engendrée par l’étude spirituelle et également à l’apparition (ndt : emergence en anglais, d’où le jeu de mot avec emergency qui signifie urgence) d’un éveil spirituel. Anodea Judith (1987, 1997) décrit un système complet pour travailler avec les chakras et également des méthodes pour traiter les difficultés psychologiques qui peuvent surgir dans ce genre de travail. De plus, elle anime régulièrement des workshops dans tout le pays, conçus pour former les thérapeutes aux idées et méthodes issues de son travail. Si dans votre propre pratique spirituelle, vous pensez que vous avez des difficultés psychologiques ou spirituelles associées avec l’expérience de la Kundalini ou n’importe quel autre phénomène spirituel intense, vous pouvez chercher à rentrer en contact avec l’association pour la psychologie humaniste au (415)864-8850. Sinon, vous pouvez aller sur leur site web http/:www.ahpweb.org . Cette organisation peut être capable de trouver un psychothérapeute ouvert d’esprit ou au paganisme dans votre région. Il est essentiel de trouver un thérapeute qui ne classera pas automatiquement comme psychopathologie, ce qui pourrait être en fait une intense (quoique difficile) expérience d’éveil spirituel. Il y a eu quelques cas (heureusement assez peu) ou des individus ont été hospitalisés par des professionnels bien pensant de la santé mentale travaillant à partir de perspectives qui n’incluent pas les problèmes psychospirituels. Les psychothérapeutes qui adoptent une perspective humaniste/existentielle, transpersonnelle, ou une perspective jungienne, concordent en général assez bien avec les païens et les autres individus avec des systèmes de croyance alternatifs.
Bénédictions lumineuses, mystères sombres,
SilverDrake Fey
SilverDrake Fey est un maître reiki de Sacred Path (http://www.sacredpath.org/) et un psychologue clinique au centre médical militaire de San Antonio, TX. Il a travaillé parmi les coordinateurs de Centering Dome à PSG depuis 1995. Il est joignable à cette adresse : silverdrake@sacredpath.org
- Références :
Bentov, Itzhak (1981) Stalking the Wild Pendulum: On the Mechanics of Consciousness. New York: Bantam Books.
Campbell, Joseph (1981). The Mythic Image. Princeton: Princeton University Press.
Chia, Mantak (1984). Taoist Secrets of Love: Cultivating Male Sexual Energy. Santa Fe: Aurora Press.
Fortune, Dion (1935/1993). The Mystical Qabalah. New York: Samuel Weiser, Inc.
Grof, Stanislav & Grof, Christina (Eds.) (1990). Spiritual Emergency: When Personal Transformation Becomes a Crisis. Los Angeles: jeremy P. Tarcher, Inc.
Halligan, F. R. (1992) Keeping faith with the future: Toward a final conscious unity. In F. R. Halligan & J. J. Shea (Eds.) Fires of Desire: Erotic Energies and the Spiritual Quest. New York: Crossroad, pp 171-193.
Judith, Anodea (1987) Wheels of Life: A User’s Guide to the Chakra System. Llewellyn Publications.
Judith, Anodea (1997) Eastern Body, Western Mind. Celestial Arts Publications.
Krishna, Gopi (1971). Kundalini: The Evolutionary Energy in Man. Boulder: Shambala.
Sannella, Lee (1987). The Kundalini Experience: Psychosis or Transcendence? Lower Lake, California: Integral Publishing.
Spaeth, Mark J. (1996). Psychosis and Mysticism: Jungian and Constructivist Views of the Kundalini Experience. Unpublished masters thesis. (Chicago School of Professional Psychology)
Steele, John & Steele, Paula (1998). Sacred Path Reiki: Practitioner’s Manual. Ann Arbor: MoonOwl Publications.
White, John (1990) The divine fire: Tumo and Kundalini. In J. White (Ed.) Kundalini, Evolution, and Enlightenment. New York: Paragon House.